2/ Les débouchés des filières d’enseignement et de la formation professionnels (EFP)
Les programmes d’enseignement et de formation professionnels (EFP) attirent un large éventail de participants, notamment ceux qui veulent acquérir des qualifications et des compétences techniques pour entrer directement sur le marché du travail, les adultes qui souhaitent accroître leur employabilité en développant davantage leurs compétences, et les élèves qui peuvent chercher à entrer dans l’enseignement supérieur plus tard.
Ces programmes débutent en France en 2021 au niveau du deuxième cycle du secondaire (CITE 3) expliquant que la majorité des élèves inscrits dans un programme d’EFP (66 %) le soient à ce niveau. En ce qui concerne le professionnel post-secondaire, la France met l’accent sur le cycle court de l’enseignement supérieur, là où d’autres pays investissent davantage dans les filières post-secondaires non supérieures (exemple l’Allemagne). C’est pourquoi l’autre tiers des élèves est inscrit en France dans les programmes d’EFP de cycle court de l’enseignement supérieur (CITE 5), principalement dans les Instituts Universitaires de Technologie – IUT, ou dans les Sections de Technicien Supérieur – STS.
L’EFP est une partie importante du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans la plupart des pays de l’OCDE. En France, 40 % des élèves inscrits dans le deuxième cycle du secondaire optent pour des programmes professionnels, une proportion légèrement inférieure à la moyenne de l’OCDE de 44 % (graphique suivant). Parmi ces élèves, seuls 28 % sont inscrits en 2021 dans des formations dispensées en alternance emploi-études (i.e. entre 25 % et 90 % du programme est enseigné en entreprise, tandis que le reste est organisé dans l’environnement scolaire), contre 45% en moyenne dans les pays de l’OCDE (graphique suivant). Ce chiffre est néanmoins en progression de 3 points de pourcentage par rapport à 2015.
Le contenu et l’organisation des programmes d’EFP du deuxième cycle du secondaire varient considérablement d’un pays à l’autre. Dans la formation en alternance emploi-études, entre 25 % et 90 % du programme est enseigné en entreprise, tandis que le reste est organisé dans l’environnement scolaire. En France, seuls 28 % des élèves du deuxième cycle du secondaire sont inscrits dans ce type de programmes en 2021 (la moyenne de l’OCDE est de 45 %, voir Graphique 2), alors même qu’ils offrent souvent de meilleurs débouchés. Toutefois, cette proportion est en hausse par rapport aux années précédentes (25 % en 2015). Les formations alternant emploi et études ont fait l’objet d’importantes réformes au sein de certains pays de l’OCDE, notamment en France à travers la création de nouvelles places dans les programmes d’apprentissage.
En France, selon les données de 2021, 77 % des élèves entrant dans un programme général (ou technologique) du deuxième cycle du secondaire terminent le programme dans la durée théorique impartie, mais cette proportion passe à 96 % si l’on accorde deux années supplémentaires (les moyennes OCDE sont respectivement de 77 et 87 %).
Part des élèves du deuxième cycle du secondaire professionnel inscrits dans des programmes en alternance emploi-études (2015 et 2021) en pourcentage
Source: OECD/UIS/Eurostat (2023),
On estimait à 18,0 millions le nombre d’étudiants inscrits dans des programmes d’enseignement secondaire supérieur dans l’ensemble de l’UE en 2021. Un peu moins de la moitié d’entre eux (48,7 %) étaient inscrits dans des programmes d’enseignement professionnel qui ont tendance à être de nature plus technique ou pratique; les autres ont suivi des programmes d’enseignement général qui tendent à être plus académiques.
La carte suivante reflète l’organisation des systèmes éducatifs au niveau national et la position relative des programmes d’enseignement professionnel et général. Parmi les 218 régions de niveau NUTS 2 pour lesquelles des données sont disponibles la répartition était assez égale entre le nombre ayant une majorité inscrits dans des programmes d’enseignement professionnel et le nombre dont la majorité était inscrite dans des programmes d’enseignement général. Il y avait 102 régions de l’UE où une majorité d’étudiants du deuxième cycle du secondaire suivaient des programmes d’enseignement professionnel. Certaines de ces différences entre les régions peuvent être attribuées à la disponibilité et à la perception de l’enseignement général et/ou professionnel.
En 2021, il y avait 25 régions de l’UE où la proportion d’étudiants du deuxième cycle du secondaire suivant des programmes d’enseignement professionnel était d’au moins 70,0 % (comme le montre la nuance de bleu la plus foncée sur la carte). Ces régions étaient concentrées dans en Tchéquie, aux Pays-Bas et en Autriche.
À l’autre extrémité de la fourchette, il y avait 23 régions de l’UE où la proportion d’étudiants du deuxième cycle du secondaire inscrits dans des programmes d’enseignement professionnel était inférieure à 35,0 % en 2021 (elles sont représentées avec une nuance jaune sur la carte). Neuf de ce groupe étaient des régions capitales, caractérisées par une concentration relativement élevée d’établissements généraux et universitaires.
Étudiants inscrits dans l’enseignement professionnel secondaire supérieur en pourcentage de l’ensemble des élèves de l’enseignement secondaire supérieur par région NUTS 2 de l’UE Chaque région est codée en couleur sur la base d’une fourchette de pourcentage pour l’année 2021
Source : Eurostat
3/ La demande croissante d’enseignement supérieur
L’élévation du niveau d’éducation de la population est une tendance mondiale. Entre 2015 et 2022, la part des 25-34 ans titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur a augmenté dans tous les pays de l’OCDE et les pays partenaires. En France, elle a augmenté de 5 points de pourcentage sur cette période, soit un peu moins que l’augmentation moyenne des pays de l’OCDE (6 points de pourcentage). En 2022, 50 % des 25-34 ans sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur en France, ce qui est supérieur à la moyenne de 47 % observée dans les pays de l’OCDE.
Les jeunes femmes sont plus susceptibles que les jeunes hommes d’obtenir un diplôme de l’enseignement supérieur dans tous les pays de l’OCDE. En France, 54 % des femmes de 25 à 34 ans ont un diplôme de l’enseignement supérieur en 2022 contre 47 % de leurs homologues masculins, tandis qu’en moyenne dans les pays de l’OCDE, les parts sont respectivement de 54 % et 41 %, soit un écart plus important qu’en France.
a) L’enseignement supérieur prend de plus en plus d’importance
Avoir un diplôme de l’enseignement supérieur présente un avantage salarial considérable dans la plupart des pays de l’OCDE et des pays partenaires. En France, en 2021, les 25-34 ans titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur gagnent 27 % de plus pour un travail à temps plein toute l’année que ceux qui ont obtenu un diplôme du deuxième cycle du secondaire, contre 37 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. L’écart augmente avec le niveau de diplôme dans le supérieur : un adulte âgé de 25 à 64 ans titulaire d’une licence gagnera en France 12 % de plus que celui avec un baccalauréat ou équivalent (moyenne OCDE de 32 %) alors que l’avantage salarial pour le titulaire d’un master sera de 49 % en France contre 57 % pour la moyenne OCDE.
La mobilité internationale des étudiants s’est développée de manière assez constante au cours des vingt dernières années. En France, la part des étudiants internationaux est de 9 % en 2021. Ce chiffre est supérieur à celui de l’UE25 (8 %) et à celui de l’OCDE (6 %). C’est au niveau du doctorat que la France attire le plus d’étudiants en mobilité internationale avec 37 % des effectifs, ce qui est largement supérieur aux moyennes de l’UE25 ou de l’OCDE qui sont respectivement de 23 % et 24 %. La part des étudiants internationaux est restée stable en France entre 2019 et 2021, et représente 9 % de l’ensemble des étudiants de l’enseignement supérieur.
On estimait à 18,5 millions le nombre d’étudiants inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur de l’UE en 2021 . À ce titre, les étudiants de l’enseignement supérieur représentaient près d’un sur cinq (19,9 %) du nombre total d’élèves et d’étudiants inscrits dans le système éducatif de l’UE. La majorité des étudiants inscrits dans le secteur de l’enseignement supérieur étaient des femmes (54,2 % du total). En 2023, plus de 40 % des personnes âgées de 25 à 34 ans dans l’UE avaient achevé des études supérieures (carte suivante).
L’objectif de 45 % à l’horizon 2030 n’est donc pas encore atteint en moyenne, mais il l’est dans 13 pays dont la France (ici, 50,3% des 25-34 ans sont diplômés du supérieur). Parmi les 14 pays qui n’ont pas encore atteint l’objectif, on compte la Pologne (40,6%), l’Allemagne (35,7%) et surtout l’Italie (28,3%).
Niveau d’éducation tertiaire-2023 en %
Source : Eurostat
La réussite de l’enseignement supérieur devient ainsi de plus en plus importante en raison de la demande accrue de personnes hautement qualifiées sur le marché du travail au sein de l’UE. L’enseignement supérieur joue un rôle essentiel dans la société en favorisant l’innovation, en renforçant le développement et la croissance économiques et, plus généralement, en améliorant le bien-être des citoyens. Pour plus d’informations, voir le Statistiques expliquées article sur l’enseignement supérieur .
Le graphique suivant montre la part de la population âgée de 25 à 34 ans diplômée de l’enseignement supérieur en 2023. Au sein de l’UE, cette part s’élevait à 43,1 % (51,9% en France). Près de la moitié des États membres de l’UE ont déjà atteint l’objectif fixé pour 2030. Les parts les plus élevées ont été observées au Luxembourg, à Chypre et en Irlande, soit plus de 60 %. En revanche, les proportions les plus faibles de personnes diplômées de l’enseignement supérieur ont été observées en Roumanie et en Hongrie, où la proportion de personnes diplômées de l’enseignement supérieur était inférieure à 30 %.
Population âgée de 25 à 34 ans ayant un niveau d’enseignement supérieur (CITE 5-8), 2023, (% de la population âgée de 25 à 34 ans)
En 2021, en moyenne dans l’UE-27, 41,2 % des jeunes de 25 à 34 ans sont diplômés de l’enseignement supérieur. L’objectif de 45 % à l’horizon 2030 n’est donc pas encore atteint en moyenne, mais il l’est dans 13 pays dont la France (ici, 50,3% des 25-34 ans sont diplômés du supérieur). Parmi les 14 pays qui n’ont pas encore atteint l’objectif, on compte la Pologne (40,6%), l’Allemagne (35,7%) et surtout l’Italie (28,3%).
Dans l’ensemble des 27 États membres, les femmes sont plus souvent diplômées de l’enseignement supérieur que les hommes, avec 11 points d’écart en moyenne (5.2.5). Parmi les pays qui ont déjà plus de 45% de diplômés, la France est le pays qui présente l’écart de genre le plus faible (54,2% de femmes et 46,0% d’hommes, soit un écart de 8 points). Dans certains autres pays, les diplômés de l’enseignement supérieur sont notablement rares parmi les hommes : en Italie, 22,3% des hommes sont diplômés contre 34,4% des femmes.
Évolution de la proportion de jeunes âgés de 25 à 34 ans diplômés de l’enseignement supérieur, en France et dans l’UE‑27 selon le sexe, entre 2011 et 2021
b) L’achèvement de l’enseignement secondaire supérieur est également important
Les aptitudes et les compétences acquises dans l’enseignement secondaire supérieur sont de plus en plus considérées comme les qualifications minimales pour une entrée réussie sur le marché du travail ainsi que comme la base d’un apprentissage ultérieur et d’une vie épanouissante.
Le graphique suivant montre qu’en 2023, la proportion moyenne de personnes âgées de 20 à 24 ans ayant au moins un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur était de 84,1 % dans l’UE (90,5% en France). Les parts les plus faibles parmi les États membres ont été observées en Espagne, au Danemark et en Allemagne, où elles étaient inférieures à 80 %. Les pourcentages les plus élevés ont été observés en Croatie, en Grèce et en Irlande, où 95 % ou plus des personnes âgées de 20 à 24 ans avaient au moins un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur.
Population âgée de 20 à 24 ans ayant au moins un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur (CITE 3-8), 2013 et 2023 (% de la population âgée de 20 à 24 ans)
c) Synthèse sur le niveau d’éducation dans l’UE
Trois niveaux principaux de niveau d’éducation sont étudiés: faible (inférieur à l’enseignement primaire, primaire et secondaire inférieur), moyen (enseignement secondaire supérieur et post-secondaire non supérieur) et élevé (enseignement supérieur, c’est-à-dire enseignement dispensé par des universités et d’autres établissements d’enseignement supérieur).
En 2023, 22,9 % des personnes âgées de 25 à 74 ans dans l’UE avaient un faible niveau d’éducation. La part correspondante était de 44,5 % pour le niveau d’éducation moyen (divisé en 9,7 % pour l’enseignement général et 34,8 % pour l’enseignement professionnel) et de 32,6 % pour le niveau d’éducation élevé, c’est-à-dire l’enseignement supérieur.
La répartition des différents niveaux d’éducation varie d’un État membre à l’autre, comme le montre le graphique suivant. La Lituanie, la Tchéquie, la Pologne, la Slovaquie et la Lettonie affichaient les pourcentages les plus faibles de personnes ayant un faible niveau d’éducation (tous inférieurs à 10 %), tandis que Malte, l’Italie, l’Espagne et le Portugal affichaient les pourcentages les plus élevés (tous supérieurs à 35 %). Ce pourcentage allait de 5,4 % en Lituanie à 47,0 % au Portugal (9,9% en France).
L’Irlande, le Luxembourg, Chypre et la Suède ont enregistré les pourcentages les plus élevés de personnes diplômées de l’enseignement supérieur (plus de 45 %), tandis que la Roumanie, l’Italie et la Tchéquie ont enregistré les pourcentages les plus faibles (tous inférieurs à 25 %). Globalement, la proportion de personnes ayant fait des études supérieures allait de 16,5 % en Roumanie à 50,8 % en Irlande (38,9% en France)
Pour le niveau d’éducation moyen, les proportions étaient les plus faibles en Espagne et au Portugal (moins de 30 %), tandis qu’elles étaient les plus élevées en Slovaquie et en Tchéquie (plus de 65 %). Pour ce niveau d’éducation, une distinction entre les qualifications générales et professionnelles est possible, ces dernières étant considérées comme plus pertinentes pour le marché du travail parce qu’elles sont davantage axées sur l’emploi. En ce qui concerne l’orientation des qualifications de niveau moyen, la proportion de personnes possédant une qualification à orientation professionnelle était plus élevée que celle ayant une orientation générale dans presque tous les pays. Les seules exceptions étaient Chypre, la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne et Malte. La mesure dans laquelle ces qualifications prévalent dans un pays reflète à la fois les systèmes éducatifs nationaux et les marchés du travail.
Répartition de la population âgée de 25 à 74 ans par niveau d’instruction, 2023 (% de la population âgée de 25 à 74 ans)
4/ L’organisation du temps scolaire
La durée de l’année scolaire varie fortement entre les pays de l’OCDE. En France, les enseignants du primaire sont tenus d’enseigner 36 semaines par an. Ce nombre est légèrement inférieur à la moyenne de l’OCDE, qui est de 38 semaines. Les pays de l’OCDE organisent l’année scolaire de différentes manières, tant en ce qui concerne la fréquence que la durée des vacances.
En France, les élèves de l’enseignement élémentaire bénéficient en moyenne de 16 semaines de vacances par an. Cette valeur est supérieure à la moyenne des pays de l’OCDE, qui est de 13 semaines. Toutefois, les vacances d’été séparant deux années scolaires successives sont plus courtes en France, où elles ne durent que 8 semaines, par comparaison avec la moyenne des autres pays de l’OCDE, où elles durent 9 semaines en moyenne. La spécificité de la France par rapport aux autres pays de l’OCDE réside dans la fréquence et la durée de ses vacances intermédiaires, avec quatre pauses intermédiaires par an d’une durée moyenne de 2 semaines. Seule la Communauté française de Belgique présente ces mêmes caractéristiques, les vacances intermédiaires étant plus courtes dans tous les autres pays de l’OCDE (graphique suivant).
Le temps total d’instruction obligatoire dans l’enseignement élémentaire et le premier cycle du secondaire varie considérablement d’un pays à l’autre. Dans l’ensemble de l’OCDE, le temps d’instruction obligatoire à ces niveaux s’élève en moyenne à 7 634 heures, réparties sur neuf années d’études. En France, le temps total d’instruction obligatoire est plus élevé, avec 8 192 heures, réparties également sur neuf années d’études.
La France consacre 59 % du temps scolaire dans l’enseignement élémentaire à la compréhension de l’écrit (lecture, expression écrite et littérature) et aux mathématiques, soit la proportion la plus élevée de tous les pays de l’OCDE. Plus précisément, 38 % du temps scolaire est consacré à la lecture, à l’écriture et à la littérature, et 21 % aux mathématiques, contre respectivement 25 % et 16 % pour la moyenne de l’OCDE.
Congés scolaires dans l’enseignement élémentaire (2023) En nombre de semaines, dans les établissements publics en nombre de semaines, dans les établissements publics
Source: OECD (2023).
5/ Les politiques d’éducation
a) Les propositions du FMI
Selon le FMI qui pointe du doigt la part relativement de la dépense d’éducation par rapport au PIB (5,5% en France en 2020 contre 5,1% dans l’OCDE), des réformes structurelles plus ambitieuses sont nécessaires pour réaliser des économies d’efficacité dans les dépenses d’éducation tout en s’attaquant aux inégalités.
- Rationaliser les ressources éducatives excessives dans l’enseignement secondaire et tertiaire et rééquilibrer les dépenses de l’enseignement secondaire et tertiaire vers les niveaux pré-primaire et primaire. En outre, une meilleure adaptation de la structure des dépenses à l’évolution de la démographie des élèves (c’est-à-dire l’utilisation des heures supplémentaires pour anticiper la baisse de la démographie scolaire et éviter les embauches) contribuerait à rationaliser les ressources. De même, le renforcement de la sélectivité de l’embauche des enseignants, en particulier dans les matières scientifiques, et l’utilisation d’évaluations pour piloter le système éducatif permettraient d’obtenir de meilleurs résultats.
- Le renforcement de la formation des enseignants (tant au niveau de la formation initiale que de la formation continue) et des pratiques de collaboration entre eux favoriserait les méthodes d’enseignement innovantes. Les enseignants français sont moins bien préparés sur les aspects pédagogiques et reçoivent moins de formation sur la pédagogie en classe ; ils collaborent également moins avec les autres enseignants.
- En outre, l’alignement de la rémunération des enseignants sur les performances et les défis rencontrés dans les zones difficiles réduirait les inégalités en matière d’éducation. Le budget 2023 prévoyait une augmentation des salaires des enseignants de 10 % et la garantie qu’aucun enseignant n’aurait un salaire de départ inférieur à 2000 euros. Cette augmentation inconditionnelle s’accompagnerait d’une autre augmentation de 20 % des salaires si des missions éducatives supplémentaires sont effectuées.
- Donner plus de responsabilités et d’autonomie aux administrations scolaires pourrait favoriser les innovations pédagogiques. La France dispose d’un système éducatif dont la gestion est excessivement centralisée et supervisée, de sorte que les écoles primaires et secondaires ne disposent pas d’une autonomie suffisante pour allouer des ressources en fonction d’un projet élaboré au niveau local et correspondant aux besoins des élèves.
- Améliorer l’accès à la scolarité dès le plus jeune âge pour les enfants issus de milieux socio-économiques défavorisés et améliorer les résultats des écoles dans les zones difficiles et défavorisées. Les écoles pourraient offrir aux enfants un accès à l’internet afin d’accroître les possibilités d’apprentissage et éventuellement tirer parti de l’apprentissage en ligne.
b) Les économistes sociaux
Les économiste sociaux ne parlent pas vraiment d’économies d’efficacité. Selon L. Castets, les besoins sociaux, les attentes exprimées vis-à-vis des services publics sont croissants avec la croissance démographique ou l’augmentation du nombre d’élèves obtenant le baccalauréat. Un haut niveau de prélèvement traduit une forte socialisation des dépenses. Si l’on cesse de financer collectivement la réponse à un besoin, ce besoin ne disparaît pas, et il doit être financé par des contributions individuelles. https://www.alternatives-economiques.fr/lucie-castets-services-publics-permettent-de-promouvoir-un-modele-de/00111905?utm_source=emailing&utm_medium=email&utm_content=26072024&utm_campaign=hebdo_abo.
Elle observe que « les moyens des services publics ne sont pas à la hauteur des besoins. Si le nombre d’agents publics augmente dans l’absolu (mais de manière très hétérogène en fonction des secteurs), en réalité, la part des fonctionnaires dans l’emploi total aurait diminué, passant de 16,3 % en 2006 à 14,6 % en 2021. Et le manque d’agents publics, en particulier dans certains secteurs comme l’éducation ou la santé, crée des conditions de travail dégradées. On fait alors face à une crise d’attractivité auto-entretenue.
On le voit avec les enseignants, dont le manque est criant et dont tous s’accordent à dire qu’ils ne sont pas suffisamment payés. Alors que les salaires ont augmenté dans le secteur privé, ils stagnent dans la fonction publique. Ainsi, la rémunération moyenne réelle dans la fonction publique a diminué de 0,9 % depuis 2009 quand elle a augmenté de 13,1 % pour les salariés du privé. Cela a un impact direct sur la motivation des agents. D’autant plus que cela reflète la valeur symbolique que leur accorde la société. »
Entre 2018 et 2020, le Capes a vu son nombre d’inscrits diminuer de 16,6 %, une tendance encore plus visible pour le Capet (– 25,4 %), le CAPLP (– 29,2 %) et l’agrégation (– 19,3 %) https://www.alternatives-economiques.fr/penurie-denseignants-choc-dattractivite-aura-t-lieu/00104330.
« Mais c’est surtout la structure de la dépense d’éducation qui interroge. L’enseignement secondaire en absorbe en effet près de 40 %. Cela se fait notamment au détriment de l’enseignement supérieur : la dépense par étudiant a diminué d’environ 10 % depuis 2010, entraînant d’immenses difficultés pour les universités alors qu’elles accueillent un public de plus en plus important (https://www.alternatives-economiques.fr/education-mauvais-calculs-de-france/00107903).