COMPTE DU TOURISME

 

Le tourisme joue un rôle important dans l’économie et le marché du travail de nombreux pays. Les comptes satellites du tourisme (CST) sont un cadre développé pour quantifier l’importance du tourisme.

Le compte du tourisme doit répondre à des questions spécifiques qui préoccupent les unités administratives du domaine. Par conséquent, les objectifs du compte du tourisme sont quelque peu différents de ceux des autres comptes satellites. Les deux principaux agrégats à estimer sont la consommation touristique – c’est-à-dire les dépenses de consommation des touristes  – et le solde touristique extérieur. Le compte du tourisme souffre cependant de lacunes méthodologiques, notamment l’absence quasi-totale d’analyse de la production. Ces lacunes ont été en partie comblées par un manuel de l’OCDE qui propose une méthode d’évaluation des dépenses touristiques intérieures.

L’approche de l’OCDE prend mieux en compte le lien entre l’offre et la demande de produits caractéristiques. Le concept central du manuel est le « tourisme intérieur ». Le terme « domestique » désigne un territoire et les transactions relatives à ce territoire, déterminées par observation directe ou par des règles comptables spécifiques. Dans le secteur de la production, par exemple, les transactions sont domestiques si l’unité de production concernée réside sur le territoire économique en question. Le manuel recommande donc d’adopter l’offre comme critère de définition du tourisme « domestique ».

 

Tourism plays an important role in many countries’ economies and labour markets. Tourism Satellite Accounts (TSA) is a framework developed to quantify the importance of tourism.

The tourism satellite account needs to address specific issues of concern to the field’s administrating units. As a result, the account’s purposes are somewhat different from those of other satellite accounts. The two major aggregates to be estimated are tourism consumption—that is, tourists’ consumption expenditure —and the external tourism balance. The account suffers, however, from methodological shortcomings, notably the near-total lack of analysis of production. These gaps have been partly filled by an OECD manual that offers a method for evaluating domestic tourism expenditure.

The OECD approach takes better account of the connection between supply and demand of characteristic products. The manual’s core concept is « domestic tourism. » The term « domestic » designates a territory and the transactions pertaining to that territory, determined by direct observation or specific accounting rules. In the production sector, for example, transactions are domestic if the relevant production unit resides on the economic territory involved. The manual accordingly recommends adopting supply as the criterion to define « domestic » tourism.

 

«Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux.» Marcel proust

«Je n’ai pas encore été partout, mais c’est sur ma liste».Susan Sontag

 

 

Sommaire

I – DÉFINITION

II – LA MÉTHODOLOGIE D4EUROSTAT

III – LE COMPTE DU TOURISME FRANÇAIS

IV – POIDS DU TOURISME DANS L’ÉCONOMIE FRANÇAISE

V – LES DÉPENSES DE TOURISME EN EUROPE

VI – L’OFFRE DE TOURISME EN EUROPE

VII – NUITÉES PASSÉES PAR LES CLIENTS INTERNATIONAUX : L’ESPAGNE EN TÊTE

VIII – LE TOURISME REPRÉSENTE 23% DU COMMERCE EXTÉRIEUR DES SERVICES

IX – LE SECTEUR DE L’HÉBERGEMENT EN EUROPE

X – LE S LOCATIONS VIA DES PLATEFORMES COLLABORATIVES

 

 

Introduction

° Selon les recommandations de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) édictées en 2008, un compte satellite du tourisme  a pour objectif d’analyser en détail tous les aspects de la demande de biens et services associés à l’activité des visiteurs, de voir comment cette demande se confronte dans la pratique à l’offre de ces biens et services et de décrire les interactions entre cette offre et d’autres activités économiques. Le CST a pour but de mieux articuler les statistiques du tourisme au sein du système statistique d’un pays et d’accroître la comparabilité internationale de ces statistiques.

° Pour les gestionnaires du domaine, le compte du tourisme doit répondre à des questions particulières qui lui confèrent des objectifs quelque peu différents de ceux des autres comptes : il faut notamment estimer la consommation touristique, c’est-à-dire la dépense de consommation par les touristes.

° Le compte du tourisme pose deux problèmes spécifiques :

° La frontière du champ du tourisme n’est pas facile à déterminer à partir des classifications du cadre central, car celles-ci n’identifient pas les produits touristiques, c’est-à-dire les produits consommés uniquement par les touristes. Contrairement aux autres domaines satellites, où les activités caractéristiques sont définies en fonction du secteur de production, une activité est dite caractéristique du tourisme si sa production est consommée par les touristes. Il n’y a pas de produit « tourisme » dans la classification des activités et des produits. Le problème est donc d’identifier les produits touristiques, c’est-à-dire la part consommée par les touristes dans les produits de la nomenclature d’activités et de produits (NAF) tels que les hôtels/cafés/restaurants (ci-après HCR) et les transports. «

° Un touriste est une personne qui voyage en dehors de sa résidence habituelle pour une période d’au moins vingt-quatre heures (ou une nuit) et d’au plus quatre mois, à des fins récréatives de nature personnelle ou professionnelle ». En raison de cette spécificité, de nombreuses estimations du compte du tourisme sont basées sur des données non monétaires telles que le nombre de nuits d’hébergement et de passagers-kilomètres. Certaines estimations sont donc quelque peu approximatives. Cette spécificité du tourisme se retrouve également, sous une forme différente, dans le domaine de l’environnement.

 

 

 

1/ Les principaux agrégats du compte du tourisme

° Les dépenses touristiques intérieures comprennent non seulement les dépenses des visiteurs lors de voyages intérieurs, mais aussi les dépenses dans le pays d’origine des visiteurs effectuant des voyages à l’étranger. L’économie bénéficiant des dépenses touristiques n’est pas toujours identique aux lieux visités au cours du voyage. Il n’y a pas toujours de relation stricte entre les lieux visités et l’économie ou les économies affectées. Par exemple, toutes les dépenses liées aux voyages internationaux ne sont pas effectuées en dehors de l’économie d’origine du visiteur ; En particulier, certains services peuvent être acquis auprès de producteurs du pays d’origine ou d’un autre pays  (le transport international en particulier, ou toute dépense en cours de route).

° Le calcul de la dépense nationale suppose celui de la dépense intérieure. Pour les HCR, les achats de services fournis par les entreprises résidentes aux non-résidents et les achats de services fournis par les entreprises non-résidentes aux résidents sont enregistrés dans le poste « voyages » de la balance des paiements, avec les autres produits. Le tableau des ressources et des emplois des HCR enregistre la consommation finale sur le territoire économique (national) des ménages résidents et non-résidents. Ces calculs permettent d’obtenir l’agrégat appelé consommation touristiqueintérieure. Pour évaluer la dépense nationale, il faut soustraire la consommation des non-résidents et ajouter les achats de services fournis par les entreprises non-résidentes aux résidents. Les deux postes doivent être extraits du poste « voyages ».

° Le concept de consommation touristique va au-delà de celui de dépense touristique. En plus du « montant payé pour l’acquisition de biens et de services de consommation ainsi que d’objets de valeur pour leur propre usage ou pour être offerts pour et pendant les voyages touristiques ›, qui correspond à des transactions monétaires (l’objet des dépenses touristiques); la consommation touristique inclut les services liés à l’hébergement de vacances pour compte propre, , les transferts sociaux touristiques en nature et d’autres consommations imputées, telles que le loyer imputé des maisons de vacances ou les services payés par des institutions sans but lucratif pour des voyages effectués, par exemple, par des groupes de personnes handicapées.

° Il faut  évaluer le solde touristique extérieur ainsi que la avaleur ajoutée touristique et leur part respective dans le solde extérieur des services et dans le PIB. L’analyse de la production reste quasiment inexistante; des travaux de l’OCDE, d’Eurostat et de l’Insee sont venus pallier en partie cette faiblesse [1], [2] (les nombres entre crochet renvoient à la bibliographie en bas de page).

 

 

2/ L’importance du tourisme en Europe

° Le tourisme entrant comprend les activités d’un visiteur non-résident dans le pays de référence lors d’un voyage entrant. Le tourisme intérieur comprend les activités d’un visiteur résident dans le pays de référence, soit dans le cadre d’un voyage intérieur, soit dans le cadre d’un voyage à l’étranger.. L’analyse de la demande montre que le tourisme intérieur a représenté, en moyenne, 62 % des dépenses touristiques internes et 38 % des dépenses touristiques entrantes dans l’UE en 2019. Dans 14 des 26 pays européens pour lesquels des données sont disponibles, les dépenses touristiques entrantes étaient plus élevées plus élevées que les dépenses touristiques intérieures. L’importance du tourisme intérieur dans les dépenses touristiques internes varie de plus de 80 % en Roumanie et en Allemagne à moins de 15 % au Luxembourg, en Bulgarie, en Estonie et en Croatie,

° Représentant 69 % des dépenses touristiques intérieures et 91 % des dépenses touristiques entrantes en moyenne, les visiteurs d’une nuitée étaient plus importants que les touristes d’un jour. En moyenne, les visiteurs d’une nuitée sont plus importants que les visiteurs d’une journée pour les dépenses touristiques internes..

° L’analyse de l’offre est basée sur des variables macroéconomiques telles que la valeur ajoutée brute, le produit intérieur brut et la consommation interne liés au tourisme et leur comparaison avec les totaux de l’ensemble de l’économie. Ces variables sont utiles pour mesurer l’importance du tourisme pour l’ensemble de l’économie et pour la comparer à d’autres secteurs.

° La contribution du tourisme à une économie peut être exprimée en comparant la consommation touristique interne à l’offre intérieure, cette dernière étant définie comme la somme de la production des producteurs nationaux et des importations corrigées des taxes moins les subventions. La proportion de l’offre intérieure totale par la consommation touristique interne s’appelle le ratio touristique. Le ratio touristique moyen dans l’UE s’élevait à 3,7 %, c’est-à-dire que les visiteurs nationaux et entrants ont consommé 3,7 % de la production totale des industries touristiques et non touristiques.. Le ratio varie d’environ 1 % en Irlande et au Luxembourg à plus de 8 % en Islande (8,3 %) et en Croatie (9,5 %).

° Une autre mesure de la contribution du tourisme à une économie est la part de la valeur ajoutée brute directe du tourisme dans la valeur ajoutée brute totale. La part du tourisme dans la valeur ajoutée brute totale varie de 1,9 % au Luxembourg à 11,3 % en Croatie en 2019. La moyenne pour l’UE était de 4,5 %. En termes absolus En termes absolus, la valeur ajoutée brute directe du tourisme a été estimée à 572 milliards d’euros en 2019, dont 124 milliards d’euros pour l’Allemagne, suivis par la France et l’Italie. L’Allemagne représentait 124 milliards d’euros, suivie de l’Italie (100 milliards d’euros), de la France (87 milliards d’euros, soit 4% de la VA totale) et de l’Espagne (78 milliards d’euros).plus de 8 %, en Islande (8,3 %) et en Croatie (9,5 %).

 

 

3 – Airbnb, Booking,… les nouvelles plateformes de réservation en ligne surtout en france

° L’économie collaborative a eu un impact significatif sur le marché de l’hébergement touristique au cours de la dernière décennie. Les plateformes en ligne permettent aux prestataires de services de faire plus facilement la promotion de leurs chambres ou appartements auprès de clients potentiels et cet accès plus facile au marché, pour les propriétaires comme pour les clients, a accru l’attention portée à ce segment du marché. Un accord entre la Commission européenne et quatre grandes plateformes d’économie collaborative en ligne (Airbnb, Booking, Expedia Group et Tripadvisor), signé en mars 2020, permetde comparer les nuitées d’hôtes passées dans des hébergements de courte durée proposés via des plateformes en ligne à partir de 2018. L’expression « tourisme de plateforme » désigne les locations de courte durée, comme les appartements, réservées via ces quatre plateformes, à l’exclusion des autres formes d’hébergement, comme les hôtels ou les campings.

° La pandémie de Covid-19 a eu des impacts majeurs sur tous les secteurs du tourisme entre 2020 et 2022, mais le tourisme de plateforme a rebondi et dépasse les niveaux d’avant la pandémie. Cet article se concentre sur les données nationales, régionales et municipales sur les nuitées passées en 2022, mais un article distinct axé sur l’impact de la pandémie est également disponible. Enfin, un article plus court axé sur les données mensuelles mises à jour trimestriellement est également disponible.

° En 2022, 597 millions de nuitées ont été passées dans des hébergements réservés via l’une des quatre plateformes avec un pays en tête la France (plus de 137 millions de nuitées). La dynamique est spectaculaire avec une hausse de moitié des nuitées entre 2019 et 2023. Deuxième marché derrière l’Espagne avant la crise sanitaire, la France est ainsi devenue le leader (graphique suivant). La France a bénéficié de politiques plus restrictives chez nos voisins, et d’une appétence accrue post-Covid pour des logements indépendants, qui forment l’essentiel des nuitées (les chambres chez l’habitant sont marginales). Cette appétence est particulièrement forte parmi la clientèle française plébiscite aussi l’hôtellerie de plein air (Insee, 2023). La clientèle nationale (tourisme d’affaires inclus) est très largement majoritaire sur le marché français des meublés de tourisme.

Nombre de nuitées en meublés de tourisme réservées via les quatre principales plateformes en 2019 et en 2023 par pays de l’Union européenne (en millions)

° Comment prendre en compte ce phénomène dans les comptes nationaux ? Cette activité des locations de meublés par des particuliers loueurs est en effet difficile à mesurer dans le PIB. Cette difficulté tient au fait que tous les logements contribuent au PIB via un loyer qui peut être réel (lorsqu’il y a un locataire) ou imputé (lorsque le propriétaire occupe le bien). Ainsi, dans le PIB français actuel, ces loyers réalisés par des particuliers loueurs via les plateformes ne sont pas intégrés dans les loyers réels mais sont enregistrés dans ces loyers imputés (NAF 68I).

° Pour illustrer la méthode d’enregistrement, prenons l’exemple d’une résidence secondaire, comme un appartement sur le littoral atlantique, occupé par ses propriétaires six à huit semaines dans l’année et loué à des touristes environ huit autres semaines via une plateforme d’hébergement de meublés touristiques. Son tarif de location à la semaine est de 500 euros. Cet appartement, s’il était loué à l’année, le serait pour un loyer mensuel de 2 000 euros, soit 24 000 euros annuels. Théoriquement, il faudrait donc enregistrer un loyer réel de 4 000 euros pour les huit semaines de location et un loyer imputé de 20 000 pour les dix autres mois.

° Actuellement, le PIB intègre un loyer dit imputé de 24 000 euros pour cet appartement, et cela indépendamment du fait que le bien soit occupé ou non. Cet enregistrement est conforme à la contribution théorique au PIB si les prix proposés à la semaine en location meublée touristique sont cohérents avec les prix proposés à l’année à de la location meublée, ce qui est une hypothèse assez forte. L’idée, discutée au niveau mondial, serait de ré-affecter ces loyers dans la production de la branche hébergement et restauration (NAF55) moyennant certains retraitements comptables.

 

 

 

 

I – DÉFINITIONS

1/ activités caractéristiques

Le premier souci concerne la délimitation du domaine du tourisme n’est pas simple à partir des nomenclatures du cadre central qui n’isolent pas les produits touristiques, c’est-à-dire des produits consommés uniquement par les touristes. Contrairement aux autres domaines où les activités caractéristiques sont définies à partir du secteur de production, une activité est caractéristique du tourisme si sa production est consommée par des touristes. Il n’existe pas dans les nomenclatures d’activités et de produits, de produit « tourisme ». Dès lors, le problème est celui de l’identification des produits touristiques, c’est-à-dire de la part des produits de la nomenclature d’activités et de produits ( hôtels -cafés – restaurants, transports,…) qui est consommée par les touristes. « Un visiteur est un voyageur qui se déplace hors de son environnement habituel, et rentre de fait dans le champ du tourisme. Le motif du déplacement peut être d’ordre personnel (loisirs, visites à des proches, santé, etc.), professionnel (missions, formations, séminaires, congrès, etc.) ou mixte. On distingue deux types de visiteurs : les touristes, qui passent au moins une nuit sur leur lieu de visite et les excursionnistes qui ne passent que quelques heures sur le territoire français. Les allers-retours entre le domicile et le lieu de travail ou d’études sont hors du champ du tourisme ». Il s’en suit une certaine approximation. Dans l’analyse ci-dessous de l’offre touristique dans l’UE, certaines activités ne sont ainsi pas prises en compte.

Nomenclature des activités caractéristiques du tourisme en CITI rév.4

 

 

2/ consommation touristique, solde extérieur touristique, valeur ajoutée touristique,..

a) Dépense national et dépense intérieure

D’autre part, le calcul de la dépense nationale suppose celui de la dépense intérieure. Par exemple, pour les hôtels-cafés-restaurants (HCR), les achats de services fournis par des entreprises résidentes à des non-résidents et les achats de services fournis par des entreprises non-résidentes à des résidents sont comptabilisés dans le poste « voyages » de la balance des paiements (avec d’autres produits). L’équilibre-ressource-emploi des HCR contient la consommation finale réalisée sur le territoire économique par les ménages résidents et non-résidents.

 

b) consommation touristique intérieure.

On obtient donc une notion de consommation touristique intérieure (CTI). Pour évaluer la dépense nationale, il faut faire apparaître la consommation par les non-résidents (en moins) et les achats de services fournis par des entreprises non-résidentes à des résidents (en plus) du poste « voyages ».

La consommation touristique intérieure est le concept central du compte du tourisme . L’agrégat mesure la consommation des visiteurs (touristes et excursionnistes) français ou étrangers, au cours ou en vue des voyages qu’ils ont effectués en France ou à partir du territoire français, réalisée auprès des fournisseurs de services et de biens de consommation résidant en France..Mais cette notion a été longtemps plus ou moins extensive du fait d’une certaine incertitude sur la délimitation du domaine. La consommation touristique intérieure se décompose en deux parties : interne, qui mesure la consommation des visiteurs résidant en France ; réceptrice, qui mesure la consommation des visiteurs résidant à l’étranger.

 

 

c) Le solde touristique

L’autre variable importante est le solde touristique. Cet agrégat est essentiel dans un pays comme la France dans la mesure où il est largement excédentaire. En distinguant les touristes résidents et non-résidents, on calcule une consommation nationale et une consommation intérieure. Ce solde est égal à la différence entre la consommation incluant les dépenses des résidents et non-résidents en France ainsi que celles des Français à l’étranger auprès d’entreprises françaises, (consommation touristique intérieure), et la consommation des résidents en France et à l’étranger (consommation touristique nationale)

Enfin la dépense touristique intérieure (DTI) est la part de la consommation touristique intérieure acquise contre paiement effectué, soit par les visiteurs eux-mêmes (cas le plus fréquent), soit par d’autres agents agissant en leur faveur. Elle est égale à la consommation touristique intérieure, à l’exception du poste « Hébergement touristique non marchand » qui regroupe les loyers imputés aux propriétaires de résidences secondaires. Les loyers imputés représentent le montant estimé qu’auraient eu à verser les propriétaires de résidences secondaires s’ils avaient été locataires et non propriétaires de leur bien.

 

 

 

 

 

II – LA MÉTHODOLOGIE D’EUROSTAT

Depuis 2010, Eurostat invite les États membres tous les trois ans à transmettre les données nationales disponible, à l’aide d’un modèle. Les résultats présentés ici sont ceux de l’exercice 2019 portant sur 27 pays européens dont 25 États membres et 2 pays de l’AELE (Suisse et Norvège). Les 25 États membres représentent 98,5% de l’activité touristique en Europe en termes de voyages effectués par  résidents et 98,2% en termes de nuitées en hébergement touristique. Les définitions principales sont les suivantes [3].

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

III – LE COMPTE DU TOURISME FRANÇAIS

Le compte du tourisme définit les activités caractéristiques comme celles qui sont presque exclusivement destinées à satisfaire les besoins des touristes, ou celles dont le niveau de production est très directement liée au phénomène touristique.

La principale difficulté pour établir le CST est de se restreindre à l’analyse des déplacements touristiques des agents économiques, autrement dit d’identifier une situation temporaire, dans laquelle se trouve un individu en tant que consommateur [4]. Il faut rappeler que le tourisme inclut l’ensemble des déplacements réalisés dans le pays étudié dès lors qu’ils sont réalisés « en dehors de l’environnement habituel », ce qui peut tout à la fois concerner les voyages avec nuitées, tout comme les aller-retours à la journée, que ce soit à des fins personnelles comme professionnelles. Tous les déplacements vers les résidences secondaires font également partie intégrantes du champ, sans restriction aucune. Les déplacements de plus d’un an, de même que ceux réalisés par les professionnels des transports ou pour du travail saisonnier sont exclus.

Jusqu’ici, l’Insee mesurait uniquement la consommation des touristes, ce qui permettait d’appréhender ce que représente le tourisme dans l’économie française mais n’était pas suffisant pour évaluer sa part dans la création de richesse totale. Ce n’est que depuis avril 2023 qu’on dispose d’une mesure du produit intérieur brut (PIB) touristique français, grâce à un travail mené par l’Insee en cohérence avec les concepts et méthodes standardisés au plan internationaux.

 

 

 

1/ L’approche par la demande Consommation touristique intérieure et taux de touristicité

La consommation touristique intérieure recouvre l’ensemble de la consommation réalisée en France par des visiteurs, qu’elle soit réalisée par des résidents (tourisme interne) ou des non-résidents (tourisme récepteur). Les taux de touristicité correspondent, pour chaque poste de dépense, au poids de la consommation touristique intérieure dans la consommation intérieure totale.

Pour estimer la consommation touristique intérieure ou les taux de touristicité, la partie demande de l’équilibre ressources-emplois (ERE) est la principale source de données. Parmi les composantes des emplois, les dépenses de consommation finale des ménages et les consommations intermédiaires des entreprises permettent d’estimer respectivement les dépenses personnelles et professionnelles en biens et en services sur le territoire national. Quand la partie « export » des services proposés à la population a pu être estimée, cette composante renseigne directement sur les consommations des non-résidents.

Pour les biens et services les plus caractéristiques du tourisme, la consommation touristique correspond directement à la consommation intérieure. C’est le cas notamment de l’hébergement en hôtel et en camping ou encore des services des agences de voyages. Pour ces activités, le taux de touristicité est donc supposé égal à 100 %.

Pour les autres postes de dépenses, dont le taux de touristicité est connu, la consommation touristique est estimée directement en appliquant ce taux à la consommation intérieure estimée dans les comptes. C’est notamment la méthode employée pour estimer les dépenses en activités culturelles, sportives et de loisirs ou en transports.

Enfin, pour les autres biens et services dont le taux de touristicité n’est pas connu, mais dont la dépense peut être collectée auprès d’enquêtés, les dépenses touristiques sont estimées à l’aide de données d’enquêtes. Les principales données auxiliaires utilisées proviennent de l’enquête « Suivi de la Demande Touristique (SDT) » pour la consommation réalisée par les résidents, de l’enquête « Enquête auprès des visiteurs étrangers (EVE) » et de la balance des paiements pour la consommation réalisée par les non-résidents. Sont concernées par ce mode d’estimation, les dépenses en services de restauration et en débits de boissons, ainsi que celles en aliments et boissons et en carburant. Dans ce cas, le taux de touristicité est calculé ex-post, en rapportant la dépense ainsi estimée à la consommation intérieure totale.

In fine, un taux de touristicité est associé à chaque type de biens ou de services consommé par les touristes. Ce ratio est essentiel : il est réutilisé plus tard dans le calcul de la valeur ajoutée et du produit intérieur brut directs du tourisme.

Le tableau ci-dessous résume les sources utilisées poste par poste. En 2021, la consommation touristique intérieure est ainsi estimée à 140,0 milliards d’euros, soit 3,5 % de la consommation intérieure totale. Ce niveau est supérieur à celui de l’année 2020 (120,2 milliards d’euros), mais reste toujours en deçà de la consommation enregistrée en 2019 (181,4 milliards d’euros) qui représentait 4,7 % de la consommation intérieure et 3,5% en 2021).

Consommation touristique intérieure en France en 2021 en milliards d’euros

Source : Insee, Compte satellite du tourisme, base 2014

 

 

Répartition de la consommation touristique par grand poste de dépenses en 2020

Source : Insee, compte satellite du tourisme, base 2014.

 

Le compte du tourisme comprend également une estimation des dépenses réalisées par les résidents de France lors de leurs déplacements touristiques à l’étranger. Pour mesurer cette consommation, les données de la balance des paiements sont mobilisées, en collaboration avec la Banque de France. La consommation du tourisme émetteur correspond au débit de la ligne voyage de la balance des paiements, une fois déduite les dépenses attribuées aux travailleurs frontaliers, considérés hors champ du tourisme. L’utilisation des données de la Balance des paiements a été privilégiée pour deux raisons principales :

En 2021, la consommation touristique des résidents français à l’étranger s’élève à 27,6 milliards d’euros, contre 22,5 milliards en 2020 (+ 22,6 %). Malgré la hausse, les dépenses à l’étranger restent très inférieures au niveau enregistré en 2019 (43,3 milliards d’euros).

De leur côté, les dépenses des non-résidents ne représentent plus que 29 % de la consommation touristique intérieure, contre 37 % en 2019 (graphique suivant).

Part de la consommation des non-résidents dans la consommation touristique en %

Source : Insee, compte satellite du tourisme, base 2014.

 

 

2/ La richesse dégagée par les activités caractéristiques du tourisme, l’approche par la production : Définition de la valeur ajoutée (VA) brute des entreprises caractéristiques du tourisme

Il y a deux manières d’évaluer la VA : une manière large mais pas vraiment satisfaisante et une manière étroite correcte, celle retenue par le CST d’Eurostat, de l’OCDE, et de l’Insee.

Estimer la valeur ajoutée des activités caractéristiques du tourisme est une première façon d’aborder l’offre touristique. Cette approche est basée uniquement sur ce qui est produit , de manière complètement indépendante de l’approche demande, c’est-à-dire de la consommation. Le champ des activités concernés est celui des activités considérées comme principalement tournée vers le tourisme. Il est fixé par l’OMT et harmonisé entre les pays de l’UE (nomenclature européenne CITI rév.4 détaillée en 4 positions (voir tableau ci-dessus). Le champ des activités caractéristiques du tourisme est ainsi restreint aux branches d’activités relevant de l’hébergement, de la restauration, des différents modes de transports non urbains, et des activités à caractère culturel, récréatif ou de loisirs8. Sont pris en compte également des activités relevant des ménages, tel le service d’hébergement assuré pour eux-mêmes par les propriétaires de logements. La valeur ajoutée générée par ces activités est prise en compte dans sa totalité, indépendamment de savoir qui en est in fine le consommateur. Elle donne un 1re ordre de grandeur de la richesse dégagée par le tissu économique en prise directe avec le tourisme. Il est important de souligner ici que cette estimation ne correspond pas aux retombées économiques directes du tourisme pour deux principales raisons :

  • D’un côté, cette VA n’est pas imputable uniquement aux touristes, mais aussi à d’autres consommateurs. En retenant la VA totale de chaque branche, on s’affranchit complètement du destinataire de l’offre. Pourtant, dans la plupart des branches d’activités retenues, l’offre n’est pas uniquement destinée aux touristes, mais aussi aux autres consommateurs. C’est le cas notamment de la valeur ajoutée liée aux services de la restauration, qui sont d’ailleurs consommés davantage par la population résidente que par les touristes (20%) ; s’agissant des services d’hébergement, si ceux fournis par les hôtels ou les campings sont à 100 % touristiques, ceux procurés par les propriétaires de logement peuvent être liés au tourisme quand il s’agit de résidences secondaires, mais sont surtout consommés au titre de l’occupation des résidences principales, qui ne relève pas du tourisme. C’est ce qui explique le faible poids du tourisme dans l’activité d’hébergement des propriétaires occupants.
  • Mais d’autre part, elle est restreinte aux branches d’activités dites touristiques. Pourtant d’autres branches dégagent de la richesse grâce au tourisme, même si cela pèse peu dans la richesse totale qu’elles dégagent. Par exemple, cette mesure n’inclut pas les retombées économiques induites par les secteurs peu touristiques, comme les producteurs de denrées alimentaires, de carburants, les services des soins à la personne, davantage tournés vers la population présente, mais néanmoins impliqués dans l’offre à destination des touristes.

Pour estimer la VA des activités caractéristiques du tourisme, les données des comptes de production des branches ont été mobilisées. Les valeurs ajoutées étant disponibles au niveau A138 de la NAF rév.2, des estimations ont dû être réalisées pour approcher au mieux la nomenclature des activités touristiques fournies par l’OMT à un niveau plus détaillé. Les clés de répartition pour répartir la valeur ajoutée sur la nomenclature attendue ont été calculées à partir de la production.  L’approche par la demande fournit en effet la production de biens et services à un niveau de nomenclature plus fins que le niveau A138. C’est donc à partir de cet indicateur que les valeurs ajoutées des branches au niveau CITI en 4 positions ont été approchées, avec l’hypothèse que la production est répartie de la même manière que la valeur ajoutée entre les différentes composantes de chaque branche.

En 2021, la valeur ajoutée des activités caractéristiques du tourisme s’élèvent à 265,2 milliards d’euros, soit 12,0 % de la richesse dégagée par l’ensemble de l’économie cette année-là. Encore une fois cette approche ne donne pas une idée du poids du tourisme dans le PIB.

 

 

 

IV – POIDS DU TOURISME DANS L’ÉCONOMIE FRANÇAISE

1/ Poids du tourisme dans l’économie la valeur ajoutée et le produit intérieur bruts directs du tourisme (seconde approche selon selon les manuels internationaux)

L’objectif principal du CST est de fournir une estimation de la valeur ajoutée brute et du produit intérieur brut directs du tourisme. Il s’agit donc de comptabiliser de manière exhaustive, toute la richesse dégagée par l’ensemble des entreprises – qu’elles soient ou non caractéristiques du tourisme − en isolant ce qui est induit par les besoins spécifiques des touristes. Pour y parvenir, les deux approches menées précédemment sont combinées.

Côté offre, sont identifiées cette fois toutes les branches impliquées dans la production de biens ou de services pour répondre aux besoins de consommation des touristes. Le champ des activités concernées est donc plus large que dans l’approche « offre » précédente, il s’étend à toutes les activités retenues dans

l’approche demande. Ainsi, outre les activités caractéristiques du tourisme – hébergement, restauration, transports, services culturels, sportifs et de loisirs – l’estimation s’étend aux autres activités concernées par la consommation touristique, tels que la production de carburant, l’alimentation et toutes autres activités produisant des biens ou services consommés par les touristes, bien que destinés en premier lieu à la population locale.

Côté demande, les taux de touristicité, correspondant au poids de la consommation des touristes dans la consommation finale des ménages et des entreprises, sont répertoriés pour chaque poste de dépenses. L’hypothèse retenue pour la suite est que ces taux, estimés à partir de la consommation, sont identiques dans le partage de la valeur ajoutée. Ils correspondent donc par hypothèse, pour chaque branche d’activité, à la part de la valeur ajoutée dégagée en réponse à la demande touristique dans la valeur ajoutée totale.

 

Représentation schématique des étapes de calculs

On aboutit-ainsi à l’évaluation de cet agrégat qu’est le PIB direct du tourisme. La première étape consiste à isoler, dans chaque secteur d’activité, les dépenses réalisées par des touristes, c’est-à-dire des visiteurs (touristes et excursionnistes) français ou étrangers, au cours ou en vue des voyages qu’ils ont effectués en France ou à partir du territoire français (cf. schéma). Pour les  dépenses dans les restaurants et , one retient que 20%  de la VA des ces activités correspondant à la part de la  consommation touristique (voir ci-dessus). Pour ce qui concerne l’hébergement, 100 % des dépenses dans les hôtels et les campings sont considérées comme étant des dépenses de tourisme ; on y ajoute 12 % des dépenses pour se loger dans l’ensemble du parc résidentiel, correspondant majoritairement à des résidences secondaires, ce qui donne au total un taux de 16 % des dépenses d’« hébergement » (hôtel, campings et parc résidentiel) imputables au tourisme. Ce taux de « touristicité » évolue chaque année. Pour la restauration, il était plus élevé avant la crise sanitaire: 24% en 2019. Dans chaque secteur, il est évalué avec des sources statistiques variées.

Méthode de calcul du poids économique du tourisme en 2021

2/ Analyse par branche touristique

Cette VA est restreinte aux branches d’activités dites touristiques. Pourtant d’autres branches dégagent de la richesse grâce au tourisme, même si cela pèse peu dans la richesse totale qu’elles dégagent. Par exemple, cette mesure n’inclut pas les retombées économiques induites par les secteurs peu touristiques, comme les producteurs de denrées alimentaires, de carburants, les services des soins à la personne, davantage tournés vers la population présente, mais néanmoins impliqués dans l’offre à destination des touristes [5].

Valeur ajoutée brute directe du tourisme

3/ Synthèse finale

En 2021, la valeur ajoutée brute directe du tourisme est ainsi estimée à 67,0 milliards d’euros, soit 3,0 % de la valeur ajoutée totale. Ce poids est stable par rapport à 2020 et reste inférieur au niveau d’avant crise de l’ordre de 4 %. Entre 2020 et 2021, la valeur ajoutée directe du tourisme a progressé au même rythme que l’ensemble de l’économie, ce qui n’a pas permis de compenser la forte baisse enregistrée entre 2019 et 2020. En 2021, le PIB direct du tourisme s’élève quant à lui à 75,7 milliards d’euros.

Produit Intérieur brut direct du tourisme et poids dans l’ensemble de l’économie

 

 

 

 

V – DÉPENSES DE TOURISME EN EUROPE

1/ Les principales données du CST en Europe

Le tourisme a fait l’objet d’une publication importante par Eurostat [6]. Comme pour la France, le  CST de chaque pays consolide le tableau (demande – consommation touristique interne) du CST et le tableau (côté offre – comptes de production des industries du tourisme et d’autres industries). Cela permet de calculer le « ratio de l’offre touristique » spécifique à un produit et les agrégats « valeur ajoutée touristique » et « produit intérieur brut touristique ». Il constitue la base du système CST.

 

 

Toutes les dépenses pour un voyage donné font référence ici aux dépenses individuelles (et non aux dépenses des ménages ou aux dépenses d’un groupe de voyage). Les dépenses sont affectées au principal pays de destination quel que soit le pays dans lequel le prestataire de services est basé ou l’endroit où le chiffre d’affaires ou la valeur ajoutée a été créé. Par exemple, si un particulier fait appel à un transporteur aérien, une agence de voyages ou un voyagiste basé dans un pays autre que celui de la destination principale, cette dépense sera imputée au pays de destination principal et non au pays du transporteur aérien, agence ou tour opérateur.

En 2022, les résidents de l’UE ont dépensé environ 474 milliards d’euros en voyages touristiques (tableau suivant). Sur ce montant, ils ont dépensé 47 % en voyages dans leur propre pays de résidence et 53% à l’étranger. Près de la moitié des dépenses touristiques des européens concernent les touristes allemands et français [6].

En ce qui concerne le ratio de la valeur ajoutée brute directe du tourisme par rapport à la valeur ajoutée brute totale de l’économie (graphique suivant), la Croatie a enregistré le chiffre le plus élevé en 2022 (11,3 %), suivie du Portugal (8,1 %), de l’Espagne (6,9 %) et de l’Italie (6,9 %).(6,9 %) et l’Italie (6,2 %). La moyenne de l’UE est estimée à 4,5 %. Pour la France, on retrouve le chiffre du CST français de 4% en 2022.

Dépenses touristiques des résidents de l’UE par destination (nationale/étrangère) et par durée du voyage, en 2022

 

 

 

 

2/ Dépenses touristiques : dépenses les plus élevées des résidents allemands, recettes touristiques : la France en tête

L’importance économique du tourisme international peut être mesurée en examinant le ratio des recettes des voyages internationaux par rapport au PIB ; ces données proviennent des statistiques de la balance des paiements et comprennent les voyages d’affaires ainsi que les voyages d’agrément. En 2021, le ratio des recettes des voyages au PIB était le plus élevé, parmi les États membres de l’UE, en Croatie (15,7 %), à Chypre (7,4 %) et au Luxembourg (6,5 %), confirmant l’importance du tourisme pour ces pays ( tableau suivant). En termes absolus, les recettes des voyages internationaux les plus élevées en 2021 ont été enregistrées en France (34,5 milliards d’euros), suivie de l’Espagne (29,2 milliards d’euros), de l’Italie (21,3 milliards d’euros) et de l’Allemagne (18,8 milliards d’euros).

L’Allemagne a enregistré le niveau le plus élevé de dépenses en voyages internationaux, totalisant 40,7 milliards d’euros en 2021, suivie de la France (29,4 milliards d’euros). En analysant ces dépenses par rapport à la population, les résidents luxembourgeois ont dépensé en moyenne 5 081 € par habitant pour voyager à l’étranger en 2021, loin devant les pays de deuxième et troisième rangs, le Danemark et la Belgique (respectivement 1 082 € et 1 073 € par habitant) , suivis de Chypre, de l’Autriche et de la Suède (tous au-dessus de 500 € par habitant). L’Espagne était l’État membre de l’UE avec le niveau le plus élevé de recettes nettes provenant des voyages en 2021 (18,8 milliards d’euros), tandis que l’Allemagne a enregistré le plus gros déficit (-21,9 milliards d’euros).

Recettes et dépenses de voyages dans la balance des paiements, 2010-2015-2021 en milliards d’euros

Dépenses du tourisme « entrant » des principaux pays en 2021 en %

 

 

 

 

 

 

 

 

 

VI – L’OFFRE DE TOURISME EN EUROPE

Pour mesurer le poids de la valeur ajoutée du tourisme, il y a deux possibilités. le dénominateur n’est pas le même dans différentes études : il peut s’’agir de :

  • de la valeur ajoutée du tourisme dans la VA totale ou dans le PIB.
  • la part de l’ensemble des activités du tourisme dans l’ensemble de l’économie marchande non financière

 

1/ l’offre du tourisme dans la valeur ajoutée totale

a) La part du tourisme dans la valeur ajoutée  totale

En ce qui concerne le ratio de la valeur ajoutée brute directe du tourisme par rapport à la valeur ajoutée brute totale de l’économie (graphique suivant), la Croatie a enregistré le chiffre le plus élevé (11.3 %).(voir figure 8), la Croatie a enregistré le chiffre le plus élevé (11,3 %), suivie du Portugal (8,1 %), de l’Espagne (6,9 %) et de l’Italie (6,2 %)(6,9 %) . La moyenne de l’UE est estimée à 4,5 %. Le ratio français est de 3,9%.

Part du tourisme dans la valeur ajoutée brute totale en 2019

Consommation touristique interne, valeur ajoutée brute directe du tourisme (millions d’euros), 2019

 

 

 

 

2/ La part du tourisme dans la valeur ajoutée de l’économie marchande non financière.

Une étude suivante d’Eurostat utilise une liste affinée des activités touristiques, mieux adaptée au contexte européen et évitant les surestimations des variables économiques. Les activités omises incluent les « autres hébergements » (NACE 5590), les « autres activités de restauration » (NACE 5629) et les « activités immobilières » (NACE 68), ces activités ne sont pas suffisamment liées au tourisme pour justifier leur inclusion dans  cette analyse.

Liste des activités caractéristiques touristiques dans l’étude d’Eurostat à partir des statistiques commerciales

 

Dans cette étude, les statistiques commerciales existantes (SBS, STS) ne permettent pas de faire la distinction entre les services fournis aux touristes et aux non-touristes – On a vu que c’est le cas des restaurants servant les touristes mais aussi les locaux et le transport ferroviaire de passagers utilisé par les touristes. Pour cette raison, cette analyse considère ces activités dans leur totalité. Considérer le chiffre d’affaires total ou l’emploi surestime la véritable importance économique du tourisme pour ces activités, mais d’autre part, le tourisme contribue également à d’autres industries non répertoriées dans cette étude (voir tableau suivant qui présente toutes les activités comme pour la France mais où des activités ne sont pas retenues – voir ci-dessous). L’approche utilisée dans cette étude ne doit donc pas être confondue avec le cadre méthodologique pour compiler le comptes satellite du tourisme (CST); le dernier rapport statistique d’Eurostat sur le CVST  (voir ci-dessus)

Les données SBS permettent une analyse économique du secteur qui n’est pas possible en utilisant uniquement les statistiques du tourisme. Les statistiques conjoncturelles sur les entreprises (STS) constituent une deuxième source pertinente dans les statistiques d’entreprises existantes. STS peut combler le manque d’informations sur le chiffre d’affaires ou les prix là où les statistiques mensuelles d’hébergement se limitent aux évolutions des flux de touristes.

Les parts des industries touristiques dans le chiffre d’affaires total et la valeur ajoutée au coût des facteurs étaient relativement plus faibles, les industries touristiques représentant 2,5 % du chiffre d’affaires et 3,6 % de la valeur ajoutée de l’économie marchande non financière. Ces chiffres reflètent très probablement – entre autres explications – la proportion plus élevée de micro, petites et moyennes entreprises et le niveau d’emploi à temps partiel dans de nombreuses industries du tourisme.

Les activités touristiques ne fournissent pas uniquement des services aux touristes. Leur emploi, chiffre d’affaires, etc., est également lié aux services fournis aux non-touristes. Dans le tableau suivant, la subdivision « tourisme principalement » et « tourisme partiel » en tient compte. Par exemple, 2,6 millions de personnes sont employées dans des industries « principalement touristiques » (transport aérien de passagers, services d’hébergement et agences de voyage et voyagistes) qui sont supposées desservir principalement des touristes, tandis que 8,3 millions de personnes sont employées dans des industries « partiellement touristiques » où le les clients sont susceptibles d’être un mélange de touristes et de non-touristes (par exemple, des restaurants).

En ce qui concerne le ratio de la VA du tourisme par rapport à la VA de l’économie marchande non financière totale, la Croatie a enregistré le chiffre de 4,7% en 2020, Malte (5,4%), du Portugal (5,6%), la Grèce (4,1%) et de l’Espagne (3,8%). La moyenne pour l’UE a été estimé à 3,6%. Le ratio de la France n’est pas disponible. On rappelle que les activités omises incluent les « autres hébergements » (NACE 5590), les « autres activités de restauration » (NACE 5629) et les « activités immobilières » (NACE 68), ces activités ne sont pas suffisamment liées au tourisme pour justifier leur inclusion dans l’analyse actuelle.

Enfin l’emploi est une variable clé dans l’analyse économique des activités productives. «L’emploi du tourisme » mesure le nombre d’emplois dans les secteurs du tourisme et non-touristiques (mais directement liés au tourisme) détenus par les travailleurs indépendants, les employés et les aides familiales non rémunérés. Le tourisme a généré 16,5 millions d’emplois dans les 15 pays pour lesquels les données sont disponibles. Le plus grand nombre d’emplois liés au tourisme a été observé en Italie (4,2 millions).

Indicateurs économiques clés pour les industries du tourisme, pourcentages, UE, 2020

Source : Eurostat

 

 

 

3/ Analyse par pays

Si l’on examine les données disponibles des États membres de l’UE, en termes d’emploi, l’Allemagne (sans compter le transport ferroviaire interurbain de passagers) arrive en tête avec 2,1 millions de personnes employées dans les industries du tourisme, suivie par l’Italie et la France ( hors transport aérien de passagers) et l’Espagne (1,5 million chacun). La part la plus élevée de l’emploi dans les industries du tourisme a été observée en Grèce (26 % de l’économie marchande non financière totale du pays), suivie par Chypre (18 %) et Malte (15 %) .

La disponibilité des données nationales sur le chiffre d’affaires et la valeur ajoutée est fragmentée. Le chiffre d’affaires net s’élève à 143 milliards d’euros pour la France, suivie par l’Allemagne (140 milliards d’euros), l’Italie (95 milliards d’euros) et l’Espagne (85 milliards d’euros).

En termes de valeur ajoutée, les quatre premiers pays étaient identiques : l’Allemagne, avec 75 milliards d’euros, suivie par la France (67 milliards d’euros, chiffre égal à la source française – voir ci-dessus), l’Italie (37 milliards d’euros) et l’Espagne (35 milliards d’euros). Les parts de valeur ajoutée les plus élevées dans les industries du tourisme dans l’ensemble de l’économie marchande non financière du pays ont été observées en Grèce (11 %), en Croatie (8 % chacune) et au Portugal (7 % ). Le ratio est de 6% en France.

Chiffre d’affaires net, 2021 (millions €)

Valeur ajoutée, 2021 (millions €)

Parts du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée dans l’ensemble de l’économie marchande en %

 

 

 

 

4/ Analyse par sous-secteurs

Trois entreprises sur quatre des activités caractéristiques du tourisme exerçaient des activités d’hébergement (NACE I55) ou de restauration (NACE I56): 15 % et 60 %, respectivement (graphique suivant). Si l’on considère le nombre de personnes employées, le poids de ces activités était de 77 % de personnes employées dans les industries touristiques. Cependant, en termes de chiffre d’affaires et de valeur ajoutée, leur part était bien inférieure (respectivement 53 % et 54 %).

Le chiffre d’affaires des activités liées au transport de passagers (parties de NACE H49, H50, H51) représentait 24 % du chiffre d’affaires de l’ensemble des industries du tourisme : 32 % de cette part provenait du sous-secteur du transport aérien de passagers (NACE H5110).

Les agences de voyages et voyagistes (NACE N7910) et autres activités connexes (NACE N7990) ont enregistré un chiffre d’affaires de 41 milliards d’euros en 2020, en baisse de 107 milliards d’euros (-72 %) par rapport à 2019. Ces activités représentaient 7 % du chiffre d’affaires dans les activités du tourisme, contre une part de 4 % en nombre d’entreprises et d’emplois, et une part de 2 % en valeur ajoutée au coût des facteurs.

Nombre d’entreprises, chiffre d’affaires, valeur ajoutée au coût des facteurs et nombre de personnes employées, UE, 2020, (%)

 

 

 

 

 

VII – NUITÉES PASSÉES PAR LES CLIENTS INTERNATIONAUX : L’ESPAGNE EN TÊTE

En 2021, l’Espagne était la destination touristique la plus courante dans l’UE pour les touristes internationaux (personnes voyageant hors de leur pays), avec 114 millions de nuitées passées dans des établissements d’hébergement touristique, soit 19,5 % du total de l’UE (voir deux graphiques suivants) [7]. La moitié de ces 114 millions de nuitées passées en Espagne ont été concentrées dans cinq régions NUTS 3 : Majorque, Ténérife, Grande Canarie, Barcelone et Malaga .

La deuxième destination de l’UE la plus populaire pour les touristes internationaux en 2021 était l’Italie (106 millions de nuits), suivie de la Croatie (63 millions de nuits), de la Grèce (59 millions de nuits) et de la France (57 millions de nuits). Ensemble, ces cinq pays représentaient plus des deux tiers (67,9 %) du total des nuitées passées par des non-résidents dans l’UE. En revanche, les destinations européennes les moins courantes en termes de nuitées étaient la Lettonie, la Lituanie, l’Estonie et la Slovaquie avec moins de 1,5 million de nuitées passées par les touristes internationaux dans chacun de ces pays en 2021.

Destinations touristiques – nuitées passées par des clients internationaux dans des hébergements touristiques, 2021 (millions de nuitées passées dans le pays par des non-résidents)

Source: Eurostat

Destinations touristiques – Part des nuitées passées par les clients internationaux, 2021

Le nombre de nuitées totales passées (par la clientèle nationale et internationale) peut être mis en perspective en faisant une comparaison avec la taille de chaque pays en termes de population, fournissant un indicateur de l’intensité tourostique. En 2021, en utilisant cette mesure, les destinations méditerranéennes de la Croatie, de Chypre et de Malte arrivent en tête avec respectivement 17, 11 et 9 nuitées par habitant (graphique suivant), suivies par l’Autriche et la Grèce (chacune avec 7 nuitées par habitant).

 Intensité touristique, 2021 (nuitées passées par la clientèle nationale et internationale dans les établissements d’hébergement touristique par habitant)

Source : Eurostat

 

 

 

 

VIII  – LE TOURISME REPRÉSENTE 21% DU COMMERCE EXTÉRIEUR DES SERVICES

Pour de nombreux pays, le tourisme est un moteur important du commerce international des services. Le côté crédit de cette partie de la balance des paiements (BdP) détaille les recettes étrangères d’un pays. La figure suivante illustre la part des dépenses du tourisme récepteur (CST) par rapport au total le commerce des services (BdP). Même si le concept de voyage (utilisé dans BdP) et le concept de tourisme (utilisé dans statistiques du tourisme et en CST) ne sont pas entièrement comparables, ce ratio donne une idée de la importance du tourisme récepteur pour le commerce des services. Pour les 27 pays pour lesquels les deux séries de données sont disponibles, les dépenses du tourisme récepteur représente près d’un quart (23%) du commerce international des services, allant de 5% en Belgique à plus de 50% en Italie (51%) , en Espagne (59%) et en Croatie (69%). Ce ratio est de 25% en France.

Part des dépenses touristiques « entrantes » par rapport au commerce international total des services en 2019 (en %)

 

En outre 85 % de tous les voyages effectués par les résidents de l’UE se sont déroulés à l’intérieur de leur propre pays. Dans presque tous les pays, les dépenses touristiques intérieures contribuent de manière significative à l’économie et constituent un élément clé du CST. Elles comprennent les dépenses des résidents à l’intérieur de leur propre pays et les dépenses liées aux voyages aller à l’étranger mais encourues dans le pays de résidence, par exemple les tarifs pour un voyage à l’étranger mais payés à un transporteur dans le pays d’origine ou l’achat d’un valise avant le voyage.

Les résidents (âgés de 15 ans et plus) de l’UE ont effectué plus de 879 millions de voyages touristiques en 2021, à des fins personnelles ou professionnelles. Le nombre de voyages a augmenté de 23 % par rapport à 2020, mais était encore nettement inférieur au niveau pré-pandémique de 1,1 milliard de voyages touristiques en 2019. Près de six voyages sur dix (58,8 %) étaient voyages courts d’une à trois nuits . (tableau suivant), tandis que 84,7 % de tous les voyages effectués étaient vers des destinations intérieures, le reste étant à l’étranger.

En 2021, 92,3 % du nombre total de voyages touristiques effectués par des résidents luxembourgeois ont été vers des destinations à l’étranger, suivis par les Belges avec 57,4 % de leurs voyages à l’étranger. Cependant, moins d’un voyage sur dix effectué par des résidents de Roumanie (5,2 %), d’Espagne (5,3 %), de Finlande (5,7 %), du Portugal (5,9 %), de Bulgarie (6,0 %), de France (6,3 %) et de Grèce (7,3 %) étaient à l’étranger. Ces chiffres semblent être influencés à la fois par la taille des États membres et leur situation géographique (les pays plus petits et plus septentrionaux ont tendance à faire état d’une propension plus élevée de leurs résidents à voyager à l’étranger).

En 2021, les résidents de l’UE ont montré une préférence pour voyager pendant les mois d’été avec trois voyages sur dix effectués en juillet ou en août.

Déplacements touristiques des Européens (âgés de 15 ans ou plus), 2021

 

 

Les résidents de l’UE ont passé environ 1,2 milliard de nuitées à l’étranger lors de voyages touristiques en 2021. Les résidents allemands ont passé 443 millions de nuits en voyages hors d’Allemagne en 2021, tandis que les résidents des Pays-Bas ont passé 115 millions de nuits à l’étranger ; les résidents de ces deux États membres de l’UE représentaient près de la moitié (47,5 %) du nombre total de nuitées passées à l’étranger par des résidents de l’UE (graphique suivant).

Si l’on tient compte de la taille d’un pays en termes de population, le Luxembourg est l’État membre de l’UE dont les résidents ont passé le plus de nuits à l’étranger par habitant (une moyenne de 27 nuits en 2021), suivi des Pays-Bas et de la Belgique (chacun avec huit nuits passées à l’étranger par habitant). À l’autre extrémité du spectre, les résidents de Bulgarie, de Roumanie, de Grèce, d’Italie et du Portugal ont passé, en moyenne, moins d’une nuit à l’étranger en 2021.

Nuitées passées lors de voyages émetteurs des Européens, part par pays de résidence du touriste, 2021
(% du total des nuitées passées à l’étranger par des résidents de l’UE)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

IX – LE SECTEUR DE L’HÉBERGEMENT EN EUROPE

En 2021, le secteur de l’hébergement et des services alimentaires ne s’est toujours pas complètement remis de la pandémie de COVID-19, qui a forcé les gouvernements à prendre des mesures strictes, telles que la fermeture des frontières ou la fermeture temporaire de certains secteurs d’activité, dont beaucoup dans le secteur de l’hébergement et des services alimentaires [8]. En 2021, le secteur valeur ajoutée d’un montant de 203,6 milliards d’euros UE en hausse de 39,1 % par rapport à 2020 (146,4 milliards d’EUR), tout en restant près de 20 % sous le niveau d’avant la pandémie (252,4 milliards d’euros en 2019). En 2021, le nombre de personnes occupées elle était encore inférieure de 10 % par rapport aux niveaux d’avant la pandémie de 2019, qui s’élevaient à environ 9,9 millions de personnes. Ce chiffre comprend une part importante des rôles à temps partiel, ainsi qu’une présence considérable de travailleurs indépendants et de travailleurs familiaux non rémunérés. Toutefois, il y a eu une augmentation positive de 6 % par rapport à l’année précédente, 2020, où l’emploi s’élevait à 9,4 millions de personnes.

La contribution du secteur de l’hébergement et des services alimentaires à la L’économie des entreprises (Sections B à N et P à R, ainsi que les divisions S95 et S96) l’emploi était beaucoup plus élevé (6,3 % du total) que sa contribution à la valeur ajoutée (2,2 %). Environ 1,90 million entreprises opère dans le secteur de l’hébergement et des services alimentaires de l’UE avec une part de 6,1 % du nombre total d’entreprises dans l’économie commerciale, ce qui reflète la petite taille moyenne des entreprises. Le nombre total d’entreprises a légèrement augmenté par rapport aux deux années 2020 (1,84 million d’entreprises) et 2019 (1,89 million d’entreprises).

En 2021, le secteur de l’hébergement et des services alimentaires de l’UE a enregistré un productivité apparente du travail de 20 600 EUR par personne occupée, soit une augmentation de 31,0 % par rapport aux chiffres enregistrés en 2020. Cela s’explique en partie par une valeur ajoutée exceptionnellement faible dans ce secteur au cours de l’année COVID-19 2020, ainsi que par une tentative des entreprises (dans certains cas soutenues par des subventions publiques) de maintenir le personnel en activité. Malgré cette tendance positive, le secteur a maintenu la productivité apparente du travail la plus faible parmi toutes les sections de la NACE au sein de l’économie des entreprises.

De même, le charge moyenne des avantages sociaux des employés les coûts moyens de personnel dans ce secteur se sont élevés à 17,000 EUR par salarié, ce qui reflète les valeurs les plus faibles observées dans tous les secteurs inclus dans l’économie des entreprises. Cependant, ces deux indicateurs sont tirés à la baisse par l’incidence traditionnellement élevée de l’emploi à temps partiel dans le secteur de l’hébergement et des services alimentaires. Le ratio de productivité du travail corrigé des salaires il n’est pas directement affecté par l’emploi à temps partiel, car il montre le rapport entre la valeur ajoutée et la dépense totale des avantages sociaux du personnel, sans rapport avec le nombre de personnes produisant la production ou recevant des salaires et traitements. La combinaison d’une faible productivité et d’avantages sociaux dans le secteur de l’hébergement et des services alimentaires de l’UE a conduit à un ratio de productivité du travail corrigé des salaires de 120,9 % en 2021, qui était nettement inférieur à la moyenne (154,4 %) de l’économie des entreprises.

En revanche, le taux brut d’exploitation qui montre la part de chiffre d’affaires (après avoir payé pour les biens et services achetés et les frais d’avantages sociaux des employés (en d’autres termes, de l’ excédent brut d’exploitation ) était de 14,3 % pour le secteur de l’hébergement et des services alimentaires de l’UE en 2021, soit un niveau légèrement supérieur à la moyenne de 13,2 % de l’économie des entreprises.

 Indicateurs clés, activités d’hébergement et de restauration (section I de la NACE), UE, 2021

Source : Eurostat

 

2/Vue d’ensemble du pays

En Grèce, 19,6 % de l’emploi dans l’économie des entreprises était actif dans le secteur de l’hébergement et des services alimentaires en 2021, tandis que ce secteur représentait 6,5 % de la valeur ajoutée de l’économie commerciale en Grèce — voir graphique suivant. La part la plus élevée de l’emploi a été la suivante à Chypre, avec 13,5 % et une part de valeur ajoutée de 6,0 % de l’économie des entreprises. L’Espagne, Malte, le Portugal et la Croatie ont également une part importante de l’emploi dans les services d’hébergement et de restauration.

En valeur absolue, l’Allemagne a enregistré le niveau de valeur ajoutée le plus élevé dans le secteur de l’hébergement et des services alimentaires en 2021 (43,4 milliards d’euros), soit 21,3 % du total de l’UE. La France, l’Espagne et l’Italie ont également contribué de manière significative à la valeur ajoutée de l’Union européenne dans le secteur de l’hébergement et des services alimentaires, la France représentant 19,0 %, l’Espagne 13,6 % et l’Italie 13,1 %. Les Pays-Bas ont contribué à hauteur de 4,9 % à la valeur ajoutée globale de l’UE dans ce secteur. Ensemble, ces cinq États membres représentaient une part substantielle, représentant 71,8 % de la valeur ajoutée totale de l’UE dans le secteur de l’hébergement et des services alimentaires pour l’année 2021. En termes d’emploi, cette forte concentration d’activité dans les plus grands États membres de l’UE était également visible, 68,3 % de la main-d’œuvre du secteur de l’hébergement et des services alimentaires étant employée dans les cinq principaux États membres. Comme le montre la figure 3, l’Italie et l’Espagne employaient un plus grand nombre de personnes que la France, tandis que l’Allemagne était l’employeur le plus élevé parmi les États membres de l’UE.

Importance relative des activités d’hébergement et de restauration (section I de la NACE), 2021 (part de la valeur ajoutée et de l’emploi dans le total de l’économie des entreprises)

Source : Eurostat

 

Concentration de la valeur ajoutée et des activités d’emploi, d’hébergement et de restauration (section I de la NACE), 2021 (part cumulée des cinq principaux États membres en % du total de l’UE)

Source : Eurostat

 

3/ le tourisme marquée par la pandémie

a)  Les nuitées

Le nombre de nuitées passées dans les établissements d’hébergement touristique de l’UE en 2020 a chuté de plus de 50 % par rapport à 2019. L’année 2021 a montré des signes clairs de reprise (graphique suivant), atteignant près des deux tiers des niveaux d’avant la pandémie en 2019, tandis que les indicateurs à court terme pour les derniers mois montrent que la tendance à la hausse se poursuit en 2022 [9].

Le tourisme a été ainsi fortement touché par la crise du COVID-19. Si l’on se concentre sur les principaux mois d’été, de juin à septembre, le nombre de nuits passées dans un hébergement touristique dans l’UE était de 876 millions en 2020, contre 1529 millions l’année précédente. Entre 2011 et 2019, le nombre de nuitées passées dans un hébergement touristique dans l’UE a augmenté à un taux moyen de 3,1 % par an. Cette période de croissance soutenue a été suivie par une forte contraction (baisse de 50,5 %) en 2020 – au début de la crise du COVID-19 – et un rebond partiel (+ 27,8 %) en 2021. En 2021, 1,8 milliard de nuits ont été passées dans des hébergements touristiques dans des hébergements touristiques dans les 27 États membres de l’UE. Ce chiffre global comprend les nuitées passées par les touristes nationaux (ceux qui voyagent dans leur pays de résidence) et les touristes touristes internationaux entrants (en provenance d’autres États membres ou de pays non membres de l’UE).

 Évolution des nuitées passées dans les établissements d’hébergement touristique de l’UE, 2009-2021
(indice 2009=100)

 

 

 

b) les branches touristiques

Les industries touristiques ne fournissent pas de services uniquement aux touristes. Leur emploi, leur chiffre d’affaires, etc., sont également liés aux services fournis aux non-touristes. La subdivision «principalement tourisme» et «partiellement tourisme» en tient compte. Par exemple, 2,7 millions de personnes sont employées dans des industries « principalement touristiques » (transport aérien de passagers, services d’hébergement et agences de voyages et voyagistes) qui sont supposées servir principalement des touristes, tandis que 8,6 millions de personnes sont employées dans des industries « partiellement touristiques » où les clients sont susceptibles d’être un mélange de touristes et de non-touristes (par exemple, restaurants).

Le graphique suivant présente la croissance des secteurs de 2012 à 2021  [10). Au cours de la période allant jusqu’en 2019, les industries du tourisme (principalement et partiellement) ont affiché une croissance beaucoup plus forte que l’économie totale pour tous les indicateurs concernés. Mais en 2020, l’impact de la pandémie de COVID-19 a entraîné des baisses spectaculaires du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée des industries du tourisme (-41,0 % et -40,1 % respectivement, par rapport à 2020 et 2019). Le nombre de personnes employées dans les industries du tourisme et le nombre d’entreprises ont diminué moins fortement, mais ont tout de même enregistré des niveaux inférieurs de 2,8 % et 13,5 %, respectivement, en 2020 par rapport à 2019. Une lente reprise a commencé en 2021, lorsque tous les indicateurs ont montré une augmentation par rapport à 2020, de 2,6 % du nombre de personnes occupées, de 5,8 % du nombre d’entreprises, de 16,1 % du chiffre d’affaires net et de 16,6 % de la valeur ajoutée.

Évolution des indicateurs pour les différents secteurs de l’économie, UE, 2012-2021, (indice 2012=100)

 

L’analyse ci-dessus était fondée sur les statistiques structurelles sur les entreprises (SSE). Si l’ABS est une source d’information riche et complète sur les entreprises européennes, ces statistiques ne sont fournies qu’une fois par an. Comparé à d’autres secteurs de l’économie, le secteur du tourisme a une composante saisonnière relativement forte, d’où la nécessité d’examiner les données infra-annuelles pour compléter l’analyse. Les statistiques conjoncturelles sur les entreprises fournissent des indices mensuels et trimestriels pour un sous-ensemble d’industries touristiques. Pour l’analyse de cet article, un agrégat a été créé comprenant les divisions H51 (Voyage aérien), I55 (Hébergement) et N79 (Agence de voyages, voyagiste et autres services de réservation et activités connexes) de la NACE.

Le graphique suivant montre, pour les secteurs du tourisme susmentionnés de l’UE, l’évolution trimestrielle du chiffre d’affaires, corrigée des variations saisonnières ou des jours ouvrables, pour les années 2015 à 2023 (indice: moyenne 2021 = 100). Le graphique montre une tendance positive qui a été interrompue au printemps 2020. Après les restrictions de déplacement mises en œuvre en mars et avril 2020 en réponse à l’épidémie de COVID-19, le chiffre d’affaires des industries du tourisme a fortement chuté au deuxième trimestre 2020. Au printemps et à l’été 2021, de nombreuses restrictions ont été levées et les déplacements sont devenus plus faciles. En 2022, le chiffre d’affaires montre des signes clairs de reprise, atteignant et même dépassant les niveaux d’avant la pandémie, tandis que les tendances positives se poursuivent également en 2023.

Chiffre d’affaires du tourisme agrégé (H51_I55_N79)), corrigé des variations saisonnières et des effets de calendrier, données trimestrielles, UE, 2015-2023

Source : Eurostat

 

 

 

 

 

 

 

X – LES LOCATIONS VIA DES PLATEFORMES COLLABORATIVES

À cote du secteur d’hébergement et de restauration, il y a l’autre formule à savoir  locations de vacances des plateformes collaboratives. Les données récupérées via les plateformes couvrent les hébergements de courte durée (à l’exclusion des hôtels et campings qui sont dans le champ traditionnel) réservés par l’intermédiaire de ces quatre plateformes d’économie collaborative, dans l’Union européenne (UE) et dans les pays de l’Association européenne de libre-échange (AELE). Eurostat réalise des analyses à partir de ces données, par exemple celle de l’évolution du nombre de nuitées réservées via ces plateformes entre 2019 et 2022.

 

 

1/ Les chiffres

a) La France et Paris en tête

En 2023, près de 719 millions de nuitées passées dans l’ Union européenne (UE) ont été réservées via les quatre plateformes en ligne (voir tableau et graphique suivants), soit en moyenne 1,97 million de nuitées par jour. Le nombre de nuitées prend en compte le nombre de nuitées passées pendant un séjour et le nombre de touristes faisant partie du groupe de voyage. Le concept est similaire aux « nuitées passées dans des établissements d’hébergement touristique » généralement utilisées dans les statistiques officielles du tourisme, et sera l’indicateur de volume central dans cet article. Près d’un quart de ces nuitées ont été passées en France (159 millions de nuitées), suivie de l’Espagne (141 millions). L’Italie (107 millions de nuitées), l’Allemagne (49 millions) et le Portugal (40 millions) complètent le top cinq. Les autres pays ayant enregistré plus de 10 millions de nuitées en 2023 sont la Grèce (38 millions), la Croatie (34 millions de nuitées), la Pologne (33 millions), l’Autriche (21 millions), la Belgique (11 millions) et les Pays-Bas (10 millions).

Si l’on considère un autre indicateur, les 719 millions de nuitées passées dans l’UE en 2023 ont représenté 66 millions de séjours (tableau suivant). Les séjours correspondent au nombre de réservations individuelles de logements locatifs de courte durée, sans tenir compte de la durée du séjour. Cela signifie que chaque minute, environ 125 séjours ont été réservés et chaque jour plus de 180 000. Le nombre de séjours le plus élevé a été enregistré en France (15,6 millions de séjours), en Espagne (10,2 millions de séjours) et en Italie (10,1 millions de séjours). Ces 3 pays ont représenté plus de la moitié du nombre total de séjours en 2023.

Nombre annuel de nuitées et de séjours en hébergement de courte durée réservés via des plateformes en ligne, par origine, 2023

 

Dans l’UE, 6 nuitées sur 10 ont été passées par un touriste étranger (446 millions de nuitées, soit 62,1 %). Cette part a toutefois diminué par rapport à la période pré-pandémique (67 % en 2019) et ne se redresse que lentement (59,9 % en 2022). Dans 8 des 31 pays de l’UE et de l’AELE analysés, la part des nuitées internationales dépassait 90 % (voir tableau précédent et graphique suivant). Dans 3 pays, le Liechtenstein, l’Islande et Malte, la part internationale était supérieure à 95 %.

Part des nuitées annuelles internationales passées dans des hébergements de courte durée réservées via des plateformes en ligne au total, 2023 (%)

Les régions les plus populaires pour les locations de courte durée réservées via des plateformes en ligne en 2023 sont l’Andalousie en Espagne (35,6 millions de nuitées), la Jadranska Hrvatska en Croatie (32,6 millions) et la région française Provence-Alpes-Côte d’Azur (24,9 millions). Parmi les 20 premières régions, 6 se trouvent en Espagne et en France, 5 en Italie, 2 au Portugal et 1 en Croatie (carte suivante). Avant les Jeux Olympiques, Paris était largement en tête en terme de nuitées annuelles (tableau suivant).

Hébergements de courte durée réservés via une plateforme en ligne en 2023 (nuits passées, NUTS 2)

20 premières régions (NUTS 2) en termes de nuitées annuelles dans des hébergements de courte durée réservés via des plateformes en ligne, par origine, 2022

 

 

 

b) La croissance de ce type de séjours

Après l’année record pré-pandémique de 2019 avec 512 millions de nuitées passées, la pandémie a entraîné une énorme contraction de 47 % en 2020 (272 millions), suivie d’un début de reprise en 2021 (364 millions ; +34 %). En 2022, le niveau de référence pré-pandémique a été dépassé pour la première fois (597 millions ; +64 %). En 2023, la croissance s’est poursuivie à un niveau très rapide (719 millions ; +21 %). Cette tendance générale des années suivant la pandémie reste vraie si l’on examine les pays les plus populaires (graphique suivant). Une croissance annuelle particulièrement supérieure à la croissance totale de l’UE peut être observée en Italie (+27,5 %) et en Grèce (+21,6 %). Dans des pays comme la France et l’Allemagne, qui ont connu une baisse plus faible pendant la pandémie par rapport à d’autres pays, la croissance en 2023 a été moins prononcée (+16,0 % dans les deux pays).

Depuis 2010 environ (année d’arrivée en France d’Airbnb) : développement spectaculaire : La France est devenue le leader européen avec plus de 150 millions de nuitées en 2023. Les revenus bruts totaux qu’en tirent les loueurs auraient ainsi probablement dépassé les 6 milliards d’euros en 2023. 

Nuitées annuelles passées dans des hébergements de court séjour réservés via des plateformes en ligne dans les pays de destination les plus prisés, 2018-23, en millions

 

Nuitées passées dans des hébergements de courte durée réservées via des plateformes en ligne, NUTS2, % de variation entre 2019 et 2022

Source : Eusostat

 

 

2/ Le traitement actuel en comptabilité nationale

Dans les comptes actuels, la branche loyers imputés (L68I) inclut normalement ces locations de courte durée. Les loyers imputés couvrent ainsi  partiellement le service d’hébergement, mais classé en logement. Le logement (Naf 68) est un en effet cas particulier de service ou l’on enregistre un service (loyers réels) lorsqu’il y a location, et un loyer imputé pour les propriétaires occupants.  mise à disposition d’un logement pour une longue durée.. Mais les résidences secondaires ? (environ 10% du parc) sont aussi valorisées comme si ces résidences étaient occupées toute l’année et au loyer d’une résidence principale de mêmes caractéristiques. L’hypothèse implicite est que leur valeur correspond à l’équivalent d’une location 3 ou 4 mois par an.

L’hébergement (Naf 55) comprend, lui,  uniquement les séjours de courte durée touristiques ou professionnels.

Aujourd’hui la correction territoriale (PCHTR) prend déjà en compte les dépenses des voyageurs (touristes et voyages d’affaire) réalisées sur les plateformes d’hébergement. Mais cette corrections n’est pas ventilée  par produits. (en particulier celui de la NAF55).

De même la  marge des plateformes est aussi déjà prise en compte dans la balance des paiements.

Pour 100 de dépenses via des plateformes en France, on estime que :
• 30% sont réalisées par des étrangers en France
• 7% seraient réalisées par des Français à des propriétaire étrangers
• 3% seraient réalisées par des étrangers à des propriétaires étrangers.

Enfin les charges (chauffage, gardiens d’immeubles,…) sont prises en compte comme des consommations finales et non des consommations intermédiaires.

 

 

 

3/ Le traitement proposé

Il est fondé sur une hypothèse : les locations par les plateformes peuvent être évaluées  à partir des hypothèses retenues sur les résidences secondaires. On suppose un touriste français louant à un propriétaire français un logement pour une valeur de 100  €.  Deux traitements sont possibles.

 

1 – La première option est est celle de l’optique production. Le locataire paie 100 au propriétaire qui reverse une commission de 10 à la plateforme dont le siège social se trouve par exemple en Irlande. Il paie aussi des charges de chauffage de gardiens d’immeubles, etc…. pour un montant de 30.  Sachant que les particuliers représenteraient de l’ordre de 85% des nuitées (15% pour les voyages d’affaire, la production de la NAF55 est augmentée de 100. Mais on retire 30 à la production de la branche L68I (anciennement inclus dans cette branche).

On retire aussi 10 d’importations de services (marges) par le propriétaire qui sont une CI pour le producteur.

Il convient d’ajouter 37 de consommations intermédiaires (dont 10 d’import de service d’agence de voyage). et 27 de charges diverses (27 = 30*85/100)

Soit au final une valeur ajoutée de 33 = 70 (100-30) – 37 ce qui aura un impact sur la productivité du travail de la branche NAF55 (graphique suivant).

Schéma de base proposé (optique production) pour en enregistrer les flux dans le SCN 2025

 

 

 

2 – La seconde option est est celle de est est celui de l’optique consommation où trop de flux bruts d’import export apparaissent alors qu’il n’y a pas de changement de propriété. Dans ce cas le SCN enregistre les flux nets (la commission) (voir page Chaînes de valeur mondiales).

Schéma alternatif (optique consommation) pour en enregistrer les flux dans le SCN 2025

Productivité du travail de la branche « hébergement-restauration » (NAF 55) avec et sans meublés touristiques

Source : https://www.insee.fr/fr/information/8191500

 

 

 

 

Michel Braibant


BIBLIOGRAPHIE

[1] https://www.oecd.org/fr/cfe/tourisme/2402031.pdf

[2]    https://www.oecd.org/officialdocuments/publicdisplaydocumentpdf/?cote=STD/CSSP/WPNA(2017)10&docLanguage=En,

[3] https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Category:Tourism_glossary

[4]  https://blog.insee.fr/wp-content/uploads/2023/04/blogInsee_2023_04-comment_mesurer_le_poids_economique_du_tourisme.pdf,

[5]  https://blog.insee.fr/mesurer-le-poids-economique-du-tourisme-en-france/

[6] https://ec.europa.eu/eurostat/documents/7870049/16527548/KS-FT-22-011-EN-N.pdf/c0fa9583-b1c9-959a-9961-94ae9920e164?version=4.0&t=1683792112888 , https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Tourism_industries_-_economic_analysis

[7] https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Tourism_statistics

[8] https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Businesses_in_the_accommodation_and_food_services_sector

[9] https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Tourism_statistics_-_impact_of_Covid-19_on_trips_of_Europeans

[10] Les services gratuits et l’hébergement via des plate-forme en ligne : un cluedo pour les comptes nationaux, A. Bourgeois https://www.insee.fr/fr/information/8191500 voir aussi https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Tourism_industries_-_economic_analysis#Infra-annual_analysis, voir aussi https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Short-stay_accommodation_offered_via_online_collaborative_economy_platforms#Paris_was_again_the_most_popular_city

Tableau entrées-sorties mondial (T.E.S.)