Ainsi, la mise en œuvre de la définition économique des entreprises conduit à rattacher des unités légales de la construction à des entreprises d’autres secteurs et à intégrer des unités légales d’autres secteurs à des entreprises de la construction. Cette réallocation sectorielle a pour conséquences une révision de la valeur ajoutée (+ 10 milliards d’euros), des immobilisations non financières (+ 42 milliards d’euros), des effectifs (+ 82 000 salariés ETP) de la construction (graphique suivant).
La très grande majorité des entreprises de la construction n’ont qu’une seule unité légale : elles sont mono‑unité légale. Seulement 3,0 % (14 700 entreprises) sont organisées en groupe de sociétés. Celles‑ci englobent au total 59 900 unités légales. Bien que minoritaires en nombre, le poids de ces entreprises est prépondérant : elles emploient 50 % des salariés en ETP et réalisent 53 % de la valeur ajoutée.
Ainsi le secteur de la construction, s’il est certes constitué de nombreuses PME, est aussi structuré autour de grands groupes franco‑français. Ces derniers se diversifient, par création ou rachat de filiales spécialisées dans des activités tertiaires de haut niveau, afin de répondre notamment aux nouvelles normes environnementales et énergétiques des bâtiments. Le tiers des filiales composant les groupes de la construction exercent une activité relevant du tertiaire (graphique suivant). Dans ces secteurs, les coûts fixes sont élevés et la chaîne de valeur particulièrement longue, les entreprises ont ainsi un intérêt à croître. Cette croissance est souvent externe et se matérialise par un recours accru à la filialisation d’unités légales de l’industrie (matériaux de construction), commerces. et surtout services (sièges sociaux, activités de conseil financier, juridique ou comptable, d’ingénierie, de marketing).
Spécialisation sectorielle des filiales composant les entreprises de la construction organisées en groupe en 2019 en %
c) Données économiques et financières de la construction en 2020
En 2020, les travaux spécialisés réalisent 68 % de la VA de la construction, le génie civil 17 %, la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels 9 % et la promotion immobilière 6 %. Les travaux spécialisés emploient 72 % des salariés, le génie civil 16 %, la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels 9 % et la promotion immobilière 3 %.
Chiffres clés des entreprises de la construction en 2020
La quasi‑totalité des entreprises de la construction sont des micro-entreprises (MIC) ou des PME (hors MIC) figure 3. Elles rassemblent respectivement 32 % et 36 % des salariés des entreprises de la construction. La part des salariés des entreprises de taille intermédiaire est de 11 %, celle des grandes entreprises 21 %. La répartition de la valeur ajoutée est assez proche de la structure de l’emploi salarié : 32 % de la valeur ajoutée est réalisée par les MIC, 32 % par les PME (hors MIC), 13 % par les ETI et 22 % par des grandes entreprises (GE).
Les données suivantes sont issues des comptes d’entreprises et non des comptes nationaux. L’intensité capitalistique de la construction reste globalement faible : ses immobilisations corporelles (bâtiments, terrains, installations, machines et matériel) s’élèvent à 77 600 euros par salarié (ETP) en 2020, contre 219 500 euros pour l’ensemble des entreprises (graphique suivant). Les travaux spécialisés ont une intensité capitalistique moins forte que la moyenne de l’ensemble de la construction (44 000 euros) ; pour la construction de bâtiments l’intensité capitalistique est proche de la moyenne (68 100 euros) ; par contre elle est beaucoup plus élevée dans le génie civil et la promotion immobilière (192 100 euros et 345 400 euros). Cela s’explique par la nature des travaux réalisés, qui requièrent plus ou moins de moyens de production.
De même, le taux d’investissement et le taux de marge sont plus faibles pour les entreprises de la construction que pour l’ensemble des entreprises (respectivement 11 % contre 20 % et 19 % contre 27 %). Comme pour l’intensité capitalistique, le génie civil affiche un taux d’investissement plus élevé (20 %), et les travaux spécialisés un taux plus faible que l’ensemble de la construction (9%) ; le taux de marge de la promotion immobilière est de loin le plus élevé des quatre sous‑secteurs (49 %).
Principales structures de la construction en 2020
d) Rentabilité en hausse entre 2015 et 2019
L’efficacité financière du processus de production peut être mesurée par la rentabilité économique des immobilisations corporelles brutes (et non plus par le taux de marge) qui s’élève en moyenne à 9,8 % sur la période 2015‑2019. La Rentabilité économique se définit ainsi : l’excédent brut d’exploitation (EBE) / (immobilisations corporelles et incorporelles + besoins en fonds de roulement) (voir page Financiarisation). Au niveau sectoriel, la rentabilité a baissé dans tous les secteurs, sauf dans la construction et le commerce où elle a progressé de respectivement 2,4 points et 1,1 point, et dans l’industrie où elle est restée stable.
Rentabilité économique selon le secteur en France (voir définition ci-dessus)
2/ délocalisations massives à l’étranger
Comme dans l’industrie mais probablement encore plus, cette faiblesse des taux de marge en France (certes moindre pour la rentabilité économique) s’accompagne de délocalisations massives à l’étranger. Sur les pays principaux pays de l’UE ci-dessous, l’emploi des filiales françaises à l’étranger dans le secteur de la construction représentent 235 milliers en 2018, soit presque 36% de l’emploi délocalisé par les principaux pays du l’UE (132,3 milliers et 21,5% en 2010 !). En 2018, les emplois de filiales étrangères en France du secteur de la construction ne sont que de 28,8 milliers, soit 8,3% des pays étudiés.
Emploi des filiales à l’étranger par pays en milliers et en %, secteur construction
Source : Eurostat
Emploi des filiales étrangères des pays dans l’UE en milliers et en %, secteur construction
3/ La sous-traitance a pris le relais de l’externalisation des services après 2000
L’étude des coefficients techniques permet de voir en partie les principales évolutions de la manière de produire de la branche construction et travaux publics. Tout d’abord, le coefficient technique de l’ensemble des produits par la branche construction ne varie pas beaucoup entre 1975 et 2017. 61,2% en 1975 et 60,3% en 2017. Mais cette relative stabilité masque des évolutions divergentes selon les produits. En particulier, le coefficient technique des biens baisse sensiblement entre 1975 et 2017.
a) la part de la sous-traitance et des échanges internes dans la production augmente depuis 2000
Le coefficient technique en valeur du produit construction par la branche construction est quasi-stable jusqu’en 2000 : 12% en 1975 un peu plus en 2000. Mais il croit fortement après 2000 (16,7% en 2017).
Source : Insee, comptes nationaux
b) fin de la forte hausse du coefficient technique de services par la branche construction
Le coefficient technique des services suit un mouvement presque inverse. Il augmente très fortement avant 2000, surtout entre 1995 et 2000 pour se stabiliser après. Les activités spécialisées, scientifiques et techniques, et les services administratifs et de soutien expliquent la hausse avant 2000. Leur coefficient technique continue, lui, d’augmenter certes après 2000 mais de manière un peu moins prononcée. La relative stabilité globale depuis 2000 s’explique par les activités financières et d’assurance dont le coefficient technique baisse entre 2000 et 2017, surtout entre 2000 et 2007. D’autres coefficients techniques sont en baisse depuis 2000 alors qu’ils augmentaient avant (commerce; réparation d’automobiles et de motocycles, transports et entreposage, hébergement et restauration). Même le coefficient technique des services d’information et communication diminue depuis 2000.
Coefficients techniques des services par la branche BTP en valeur en %
Source : Insee, comptes nationaux
4/ La crise de la construction s’accélère
Cette crise se caractérise notamment par la chute des volumes de la construction neuve. Par rapport à 2022, la réduction est de 20 à 30 % du nombre des permis de construire, des mises en chantier, des réservations et des ventes de logements neufs, au plus bas depuis 2003 https://www.vie-publique.fr/rapport/294077-rapport-d-information-sur-la-crise-du-logement.
Pour absorber les besoins, la Fédération des promoteurs immobiliers estimait dans une étude réalisée avec l’ESCP en 2023 qu’il était nécessaire de construire chaque année… 447.000 logements et ce, pendant 10 ans (graphique suivant) https://media.lesechos.fr/infographie/crise-logement/.
L’ampleur du besoin de construire est débattu. Le Ministère de lÉconomie ou le Shift Project retiennent moins de 250 000 logements, là où les acteurs du secteur (USH, UNAM et le CNH) évaluent le besoin annuel national en logements neufs entre 350 000 et 520 000 logements (schéma suivant). Or, il ne serait pas possible de mener une politique du logement dans la durée sans se fonder sur une vision partagée du besoin.
Le gouvernement a déjà annoncé plusieurs mesures de simplification administrative pour gonfler l’offre de logements abordables. Il a aussi lancé la construction accélérée de 33.000 logements en trois ans, dans 22 territoires ciblés. Mais on est loin des besoins.
La « décohabitation » — le fait que les ménages soient de plus en plus petits et nombreux — tire vers le haut nos besoins en logements : les Français vivent de moins en moins ensemble : la part de ménages composés d’une seule personne est passée de 20 à 23% entre 2008 et 2018. L’Insee estime qu’elle pourrait grimper à 30% en 2050.
Le nombre de logements vides (les habitations vacantes et non réallouées ainsi que les résidences secondaires), la croissance démographique et l’immigration font également augmenter les besoins, tout comme l’obsolescence des logements dont la rénovation énergétique serait trop onéreuse.
Selon ces estimations, il faudrait ainsi construire 59.000 logements neufs par an en Ile-de-France, 12.500 dans la métropole d’Aix-Marseille, ou encore 11.000 à Lyon. Or les maires ne sont pas toujours prompts à densifier leurs communes face aux réticences de leurs habitants. Et aujourd’hui, la conjoncture économique pèse lourd sur les promoteurs immobiliers, qui déposent de moins en moins de demandes de permis de construire. La construction de logements est en chute libre.
Besoins annuels de logements en France sur la période 2019-2030 (chiffres clés)
Mises en chantier et besoins de logements neufs annuels
La chute des permis de construire se poursuit. Entre juillet 2023 et juin 2024, 347.900 logements ont été autorisés à la construction, soit 15,3 % de moins que lors des 12 mois précédents, ou encore 62.900 autorisations de moins, selon les données su SDES. Il s’agit d’un plus bas historique depuis au moins 2015. L’année dernière déjà, à la même date, le secteur comptait 100.600 logements autorisés en moins .
La chute est plus marquée pour les maisons individuelles, qui ont fait l’objet de 81.200 autorisations (-24,4 %), tandis que les logements collectifs en ont obtenu 176.400 (-15,4 %), les bailleurs sociaux restant toujours actifs. Les logements en résidences (étudiants, séniors, etc.) tirent un peu leur épingle du jeu avec une baisse de seulement -6,6 % (46.900 logements).
L’évolution des mises en chantiers, qui suit mécaniquement celle des permis de construire, continue également de plonger, avec 272.800 chantiers commencés entre juillet 2023 et juin 2024, soit une chute de -21,8 %, un nombre historiquement très bas.
Les permis de construire et les mises en chantier
Source : SDES
La crise de l’offre a des conséquences : près de 13,5 millierds de défailalnces d’entrepises dans la construction en juin 024 sur une année, soit 22% des défaillances totales à peu près comme en 2017. Mais la crise du secteur provient aussi d’un problème de demande. Le pouvoir d’achat immobilier des Français est amputé par la hausse des taux d’intérêts d’emprunts immobiliers et, s’agissant du neuf, de la hausse des coûts de construction et de la cherté des prix du foncier sans compter la hausse des taux d’intérêt d’emprunt des professionnels pour investir. Or « il n’y a pas eu de forte baisse des prix qui viendrait contrebalancer la hausse des taux pour relancer la machine ».
Sur le marché des logements neufs, la capacité des promoteurs à adapter leurs prix à la demande est limitée par la hausse des coûts de construction, liée à l’augmentation du coût des matériaux de construction comme le bois, les métaux ou le béton et aux nouvelles normes environnementales.
Les logements neufs restent ainsi de plus en plus invendus. Entre 2022 et 2023, le nombre de ventes nettes au détail sur un an a chuté de 38%, et l’indicateur poursuivait sa chute au premier trimestre 2024.
D’une part, les ventes aux propriétaires occupants — qui achètent leur logement pour y vivre — ont baissé de 28,4% en 2023 par rapport à 2022. D’autre part, les ventes aux investisseurs particuliers ont été divisées par deux sur la période, et chutent de 70% par rapport aux niveaux des ventes de 2017. Elles sont notamment affectées par le durcissement des critères permettant de bénéficier du dispositif Pinel à taux plein, dont la fin est programmée en décembre 2024.
En s’ajoutant à la crise de l’offre, cette chute de la demande crée un cercle vicieux : moins les Français sont prêts à acheter des logements neufs, moins les promoteurs immobiliers déposent de demandes de permis, plus on manque de logements.
On note toutefois que la France n’est pas le seul pays européen à se trouver dans cette situation mais la situation serait plus préocuppante en France. La crise du logement concerne aussi l’Allemagne, la Suède, le Royaume-Uni. Seuls l’Espagne et le Portugal s’en tirent mieux que leurs voisins. La Chine et les États-Unis connaissent aussi la crise.
Evolution des ventes au détail de logements neufs
Source : Fédération des promoteurs immobiliers
IX – LA CONSTRUCTION EN EUROPE
1/ Le secteur de la construction en Europe
a) Quelques données structurelles
Les activités de construction comprennent la construction de bâtiments (NAF 41), le génie civil (NAF 42)et les activités de construction spécialisées(NAF 43). Dans l’ensemble de l’UE, les activités de construction spécialisées sont de loin la plus importante de ces trois divisions : en 2021, ces activités représentaient près des trois cinquièmes (59,2 %) de la valeur ajoutée de la construction et pour une part encore plus importante de l’emploi dans la construction (63,5 %).
Dans les trois divisions de la construction, les quatre plus grands États membres de l’UE en termes de valeur ajoutée étaient l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne. Les Pays-Bas occupaient la cinquième place dans la construction de bâtiments et dans les activités de constructions spécialisées. , tandis que la Pologne occupait la cinquième place dans le génie civil.
En 2021, l’Allemagne a enregistré la plus grande valeur ajoutée pour les trois divisions de la construction. la France a enregistré la deuxième plus grande valeur ajoutée pour le génie civil et les et les activités de construction spécialisées, tandis que l’Espagne avait la deuxième plus grande valeur ajoutée pour la construction de bâtiments.
En termes d’emploi, les cinq plus grands États membres de l’UE dans les trois divisions de la construction étaient l’Allemagne, l’Espagne, la France, la Pologne et l’Italie. Alors que l’Allemagne était le plus grand employeur dans le domaine du génie civil et des constructions spécialisées, l’Espagne était le plus grand employeur dans la construction de bâtiments.
Concentration de l’activité de construction – cinq premiers États membres de l’UE. (%, part de l’emploi et de la valeur ajoutée de l’UE pour chaque activité, 2021)
Source : Eurostat
Une grande partie de la construction est réalisée par des entreprises desservant un marché géographique relativement petit, avec peu d’échanges internationaux par rapport de nombreuses activités industrielles. C’est pourquoi, les spécialisations entre les 3 divisions de la construction reflètent moins la dépendance à l’égard des des importations ou des possibilités d’exportation et plus l’organisation de la construction entre les constructeurs généraux et les spécialistes, ainsi que spécialistes, ainsi que l’importance relative des projets de construction ou de génie civil.
En 2021, les coûts moyens de personnel par employé dans les trois divisions du secteur de la construction de l’UE s’échelonnent de 43 600 € par salarié pour le génie génie civil à 34 400 € par employé pour la construction de bâtiments. Dans l’UE, les coûts moyens de personnel par salarié était plus faible pour la construction de bâtiments que pour les deux autres divisions de la construction. Toutefois, cette situation n’a été observée que dans 6 pays de l’UE. Dans les 21 autres pays, les coûts moyens de personnel par employé les plus bas ont été observés pour les activités de construction spécialisées (qui dominent le secteur de la construction dans les plus grands pays de l’UE). Dans presque tous les pays de l’UE , les frais de personnel par salarié sont les plus élevés dans le secteur du génie civil. Le Danemark et l’Irlande font exception, avec leurs coûts moyens de personnel par salarié les plus élevés dans le secteur de la construction de bâtiments.
Frais de personnel moyens au sein des divisions de la construction (en milliers d’euros par employé, 2021)
Source : Eurostat
Importance relative de la construction de bâtiments (section F41 de la NACE), 2021
(% de part de la valeur ajoutée et de l’emploi dans le total de l’économie marchande non financière)
Concentration de l’emploi, construction de bâtiments (section F41 de la NACE), 2021
(part cumulée des cinq principaux États membres en % du total de l’UE)
Source : Eurostat
b) Valeur ajoutée brute du secteur de la construction dans l’UE: environ 6 % du PIB
La construction n’a pas le même poids selon les pays de l’UE. La part de la VA en construction dans la VA totale au Royaume-Uni est relativement élevée en 2019 (6,6%). Elle l’est encoure plus en Finlande : 7,4%. Cette part en France et au Danemark est à peine plus élevée que dans l’UE : 5,6% contre 5,3%. L’Autriche et l’Espagne ont une part de VA plus élevée qu’en France. L’Allemagne, les Pays-Bas, et surtout l’Italie ont une part plus faible que dans l’UE.
Parmi les États membres, la part de la VAB dans la construction a diminué dans 14 États membres entre 2010 et 2020, avec les plus fortes baisses en Grèce, en Bulgarie et en Espagne. Parmi les États membres ayant une part croissante du secteur de la construction au cours de cette période, l’Irlande, la Lettonie, le Danemark, l’Allemagne et la Hongrie ont enregistré la plus forte croissance.
En 2020, les États membres ayant les plus fortes proportions — tous les 7 % ou plus de la VAB totale — étaient la Finlande (7,5 %), la Lituanie et la Roumanie (7,3 %), la Pologne (7,2 %), l’Autriche et la Lettonie (7,0 %).
Tableau 13 VA construction en % VA totale Eurostat
Valeur ajoutée de la construction en % de la valeur ajoutée totale
c) Région de la capitale française: le plus grand nombre d’entreprises et de personnes employées dans la construction
En 2018, l’Île de France (155 000 entreprises), la Lombardie en Italie (97 000) ainsi que deux autres régions françaises, Provence-Alpes-Côte d’Azur (78 000) et Rhône-Alpes (76 000), avaient le plus grand nombre d’entreprises dans le secteur de la construction.
En ce qui concerne le nombre de personnes employées dans le secteur de la construction, l’Île de France (544 000 employés) et la Lombardie (255 000) enregistraient également le plus grand nombre, suivi par la Catalogne (213 000) et la Comunidad de Madrid (208 000) en Espagne.
Secteur de la construction par la région en nombre de personnes employées
d) Investissements dans le logement dans l’UE: 5,4 % du PIB en 2020
Dans l’UE en 2020, 5,4 % du PIB ont été investis dans le logement. Cette part différait entre les États membres, allant de 7,6 % à Chypre, 7,1 % en Finlande et 7,0 % en Allemagne à 1,1 % en Grèce, 2,0 % en Pologne, 2,1 % en Irlande et 2,3 % en Slovénie.
Investissement dans le logement en % du PIB
2/ Aperçu des indices de la construction dans l’U.E.
Le secteur de la construction de l’UE représente plus de 5 % de la valeur ajoutée (brute). Bien que la part relative de la construction dans l’activité économique de l’Europe ait diminué ces dernières années, la construction reste d’une grande importance pour les économies européennes. Les indices pour le développement de la production de construction sont donc un outil important pour la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales pour le suivi et l’analyse de l’évolution de l’économie. La production dans la construction est l’un des soi-disant» principaux indicateurs économiques européens «qui sont utilisés pour surveiller et orienter la politique économique dans l’UE et dans la zone euro. L’indice de production pour la construction est un indicateur qui mesure les variations mensuelles de la production en volume. L’indice de production de la construction correspond à l’indice de la production industrielle mais couvre la section F de la NACE.
C’est le seul indicateur de la production qui soit comparable entre tous les pays de l’UE. En effet, la production des comptes nationaux par branche en volume aux prix de l’année précédente chaînés est transmise à Eurostat par à eu près un tiers des pays de l’UE. On note toutefois que dans de nombreux, y compris en France, cette production en volume n’est guère estimée à partir de l’indice de la production de construction. Les méthodes de calcul de la production en volume de la construction sont expliquées dans la page Partage Volume Prix. Le fait est que les deux courbes n’évoluent pas de la même façon en France entre 2000 et 2022.
L’évolution de la production dans le secteur de la construction entre 2015 et 2023 varie fortement entre les pays de l’UE. En Slovaquie, la production de la construction en 2023 était inférieure de 30,5 % à son niveau de 2015 tandis que des contractions ont également été enregistrées en Espagne (-18,9%), en Bulgarie (-9,7%) et en Grèce (-5,1%). Ailleurs, la production de la construction a été plus élevée en 2023 qu’en 2015. Les hausses les plus importantes ont été observées à Chypre (+100,6%) et en Slovénie (+89,2%). En France, c’est une quasi stagnation.
Variation globale de l’indice de la production dans le secteur de la construction (%, 2015-23)
a) L’indice de la production de construction en Europe
L’indice de production de la construction reflète l’évolution de la production en termes réels (déflatés) pour l’activité de construction. La production de la construction dans ll’UE a été relativement stable entre 2000 et 2004, puis a augmenté jusqu’en 2007. À la suite de la crise économique et financière de 2008/2009, la production de la construction de l’UE avait connu un ralentissement constant jusqu’en 2013. Après environ 2 ans de stagnation, l’indice de la construction a recommencé à grimper pour les années suivantes. En mars et avril 2020, l’indice a chuté de façon spectaculaire et a perdu plus de 25 points de pourcentage en seulement 2 mois. En mai 2020, une reprise s’est amorcée, mais la production dans le secteur de la construction n’a retrouvé son niveau d’avant la COVID-19 qu’environ un an et demi plus tard. L’évolution de la zone euro est assez similaire à l’évolution de l’UE.
Il existe des différences notables entre le développement de la construction de bâtiments (résidentiels et non résidentiels), le développement de la construction de travaux de génie civil (par exemple, chemins de fer, routes, ponts, pistes d’aéroport, barrages) et le développement d’autres travaux de construction spécialisés. Lorsque la construction de bâtiments et les activités spécialisées ont repris dans les années 2015-2017, le génie civil était encore sur une trajectoire descendante. Cependant, au cours des dernières années, le génie civil s’est développé de manière relativement dynamique (graphique suivant)
Principalement en raison de la pandémie de COVID-19 et des mesures d’endiguement qui en ont résulté, les activités de construction ont chuté massivement en 2020 (-4,9 % dans l’UE et -5,6 % dans la zone euro). Une grande majorité de pays ont enregistré un taux de variation négatif. Certains pays ont toutefois accru leurs activités au cours de l’année de la pandémie, à savoir le Danemark, l’Allemagne, la Croatie, la Lettonie et Malte. En Roumanie, les activités de construction ont même augmenté de 16 %.
Au cours des trois dernières années (2021-2023), la production dans le secteur de la construction a évolué de manière relativement dynamique (augmentation de plus de 10 % dans l’UE et la zone euro). Les augmentations de production ont été particulièrement fortes en Italie (plus de 60 %) et en Grèce (50 %). En France la croissance est de +15,6%. Un certain nombre de pays ont toutefois enregistré une baisse des activités de construction, à savoir l’Allemagne, l’Espagne, la Lettonie, la Slovaquie, la Finlande et la Suède (tableau suivant).
Taux de variation annuels de la production du total de la construction, 2015-2023, données corrigées des effets de calendrier
Le tableau suivant présente une ventilation de la construction totale entre la construction de bâtiments, les travaux de génie civil et les activités de construction spécialisées au cours des quatre dernières années. Dans la plupart des pays, la construction de bâtiments et les activités spécialisées ont été plus fortement touchées par la pandémie de COVID-19 que les travaux de génie civil. Dans un certain nombre de pays, ce dernier a même augmenté en 2020. En 2021, tous les secteurs ont enregistré des taux de croissance relativement élevés. En 2022, les taux étaient légèrement inférieurs, mais l’évolution globale était encore assez dynamique. En 2023, la production de construction n’a augmenté qu’à un rythme modéré en général et a même diminué dans de nombreux pays pour la construction de bâtiments comme en France (-3,1%) ou en Allemagne (-5,2%).
Construction de bâtiments, génie civil et activités spécialisées, taux de variation annuels, 2020-2023, données corrigées des effets de calendrier
b) Les permis de construire dans l’UE
L’indice des permis de construire reflète le nombre de permis accordés et permet d’anticiper la demande attendue en matière de construction dans un avenir proche. L’indice est disponible pour 2 types de bâtiments : les bâtiments résidentiels à logement unique et les bâtiments résidentiels de 2 logements ou plus ((mais pas les bâtiments résidentiels pour les communautés). Dans l’ensemble de l’UE, le nombre de permis pour les deux types de résidentiels ont augmenté entre 2015 et 2019. Le nombre a chuté en 2020, sous l’effet de la pandémie de COVID-19, plus particulièrement pour les bâtiments de 2 logements ou plus. En 2021, le nombre de de permis pour les deux types de logements a fortement augmenté, plus que la baisse enregistrée en 2020. En 2022, le nombre de permis pour les bâtiments résidentiels de 2 logements ou plus a continué d’augmenter, tandis que le nombre de permis pour les bâtiments résidentiels d’un seul logement a quelque peu reculé. En 2023, les indices pour les deux types de bâtiments ont diminué encore plus fortement qu’en 2020. L’indice des bâtiments résidentiels à logement unique en 2023 était inférieur de 6,9 % à son niveau de 2015, tandis que pour les bâtiments résidentiels de 2 logements ou plus, l’indice l’indice avait augmenté de 27,9 % au cours de la même période.
Indice des permis de construire (2015 = 100, UE, 2000-2021)
Source: Eurostat
c) Les indices de prix de la construction
L’indice des prix à la production pour la construction de bâtiments résidentiels neufs (à l’exclusion des résidences pour communautés) mesure les prix des activités de du point de vue du constructeur. Il reflète les prix que les clients paient aux entrepreneurs. Entre 2015 et 2023, les prix de la construction ont augmenté de 43,0 % dans l’UE. UE. Une grande partie de cette hausse est récente, puisque les augmentations annuelles en 2021 (+5,8 %), 2022 (+12,2 %) et 2023 (+6,8 %) ont été plus importantes que pour toute autre année. (+6,8%) ont été plus importantes que pour toute autre année au cours de la période considérée. Les prix ont particulièrement augmenté en Hongrie et en Bulgarie, où ils étaient plus de deux fois plus élevés en 2023 qu’en 2015 respectivement) ; les prix ont également augmenté de près de 100,0 % en Roumanie. en Roumanie. La plus faible hausse des prix de la de la construction de bâtiments résidentiels neufs a été en Grèce (+11,4%). En France les prix n’ont augmenté que de 30%.
Variation globale des prix à la production dans la construction de nouveaux bâtiments résidentiels (%, 2015-23)
Source: Eurostat
Entre 2000 et la mi-2008, les prix et les coûts de production dans le secteur de la construction (pour les bâtiments résidentiels ) ont augmenté de manière relativement constante dans l’UE. Après avoir atteint un pic au troisième trimestre de 2008, les indices ont commencé à baisser et ont atteint leur niveau le plus bas environ un an plus tard. Dans l’ensemble, cependant, la baisse n’a pas été particulièrement prononcée. En 2010, les indices des prix et des coûts ont recommencé à augmenter. Environ un an plus tard, ils ont retrouvé le niveau qu’ils avaient affiché avant la crise financière et économique. Jusqu’en 2012, les indices ont continué à augmenter, puis ont stagné pendant une période relativement longue entre 2012 et 2016, avant de renouer avec une nouvelle hausse continue.
Les indices des prix et des coûts de la construction n’ont pas été fortement affectés par la crise du Covid-19 au cours des premier et deuxième trimestres 2020. En 2021, une croissance dynamique a été amorcée, notamment grâce aux coûts des matières premières. Cette évolution s’est poursuivie en 2022. En 2023 et 2024, les prix et les coûts ont continué d’augmenter, mais pas de manière aussi dynamique que les années précédentes.
Le tableau suivant présente les taux de croissance annuels pour l’UE, la zone euro et les États membres de l’UE pour la période 2001-2023. Pour les années 2001 à 2008 et la période 2009 à 2019, les taux annuels moyens sont présentés. Ils correspondent aux deux phases d’évolution des prix et des coûts décrites ci-dessus pour l’UE. Pendant la pandémie de Covid-19 (2020), les prix de la construction n’ont pas montré de forte réaction. À quelques exceptions près, les pays de l’UE affichent une évolution globalement similaire à celle de l’ ensemble de l’UE . En 2021, les prix ont augmenté rapidement (5,8 % dans l’UE et dans la zone euro), notamment en Roumanie, à Malte et en Hongrie. En 2022, cette évolution s’est accélérée. La plupart des pays ont affiché des taux de variation à deux chiffres. Les augmentations les plus faibles (6,8 % en Grèce et aux Pays-Bas) étaient encore assez élevées par rapport aux taux des années précédentes. À l’exception de Malte (-0,3 %), les prix ont continué d’augmenter rapidement en 2023, mais pas aussi radicalement que l’année précédente.
Prix et taux d’intérêt en forte hausse expliquent la chute de la demande. Confirmant le graphique prcécédent la hausse en France est moins forte que dans l’UE.
Taux de croissance annuels, indices des prix à la production pour les bâtiments résidentiels neufs, données noncorrigées
X – PRIX ET COÛTS UNITAIRES EN EUROPE ENTRE 1995 ET 2018