VI – COMMENT COMPARER LE TEI FRANÇAIS AUX TEI ÉTRANGERS ?
1/ les pièges de de comparaison du TEI français aux TEI étrangers
a) Pour les comparaisons internationales en 2017, le TEI français en branche pure n’est pas tout à fait comparable aux TEI étrangers en secteur d’activité. Pour bien faire, il faudrait comparer un TEI en secteur d’activité à celui des autres pays.
Celui-ci serait obtenu par le produit matriciel du TEI des SNFEI en branche (produit en lignes / branche en colonne) par la structure de la matrice passage secteur branche, (branche en ligne / secteur d’activité en colonne) des SNFEI. Pour les autres secteurs institutionnels, on reprendrait les données en branche en supposant que les secteurs d’activité correspondant n’ont qu’une seule branche.
Ainsi on peut penser que la part des CI de services dans les CI des branches de l’industrie est quelque peu minorée en France du fait que les services représentent entre 7% et 9% de la production des branches industrielles dans les autres pays (lesquels consomment surtout des services). De fait, pour les branches industrielles, la structure des CI de services est un peu moins élevée en France.
Mais ceci n’est pas d’abord expliqué par le fait que le TEI français soit en branche pure. Dans la page Diversité tertiaire, on a vu que les coefficients techniques des services (hors transports) par l’industrie étaient parmi les plus élevés en Europe. Ceci est donc du à une autre cause, à savoir les transports de marchandises (qui font partie des services au sens large).
En effet il y a d’autres soucis que la question délicate du TES français en branche pure dans les comparaisons internationales qu’il faut gérer au mieux.
b) La question des marges de transport
Le premier concerne les transports qui font l’objet de marges ( NAF 49 à 51). Les pays européens n’ont absolument pas le même traitement sur ces marges. La preuve en est que la part de la CI de ces produits dans la CI des branches industrielles varie très fortement selon les pays de 2,5% en Allemagne et au Danemark à moins de 0,5% comme en France. Les biens s’échangent surtout entre branches industrielles (et agricoles). C’est pourquoi leur part est assez faible dans les branches tertiaires dans tous les pays.
Les manuels du SCN 2008 et du SEC 2010 en avançant la facturation séparée comme critère du traitement en marges de transports n’ont pas anticipé cette interprétation totalement divergente selon les pays. Sur les 15 pays qu’on peut qualifier de « pilotes » dans la construction des TES-TRE au niveau mondial, 5 pays (Belgique, Danemark, Allemagne, Suède, Royaume-Uni,.;) n’ont pas de marges de transport en 2018. Une majorité en a : Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Autriche, Norvège, Hongrie, Australie, États-Unis, Canada,… . Certains traitent seulement les transports terrestres et transports par conduites en marges de transport. D’autres y ajoutent les autres modes de transport. D’autres enfin comme la France, l’Australie, le Canada, l’Autriche, .. traitent aussi une partie de services d’entreposage et services auxiliaires des transports en marges de transport.
L’exemple fictif suivant comprend une branche de biens intermédiaires dont les produits sont achetés par l’industrie automobile. On suppose que le transport de biens intermédiaires est pris en charge par cette industrie (cliente). Ceci n’est en général pas le cas. C’est le producteur qui se charge le plus souvent du transport du produit à son client en faisant appel à une entreprise spécialisée. Mais si on fait cette hypothèse, il faut rajouter à la production des biens intermédiaires le coût du transport (comme le font la plupart des entreprises) et le déduire ensuite comme « transport sur production » pour éviter un double compte avec la production de transport (voir page Marges de transport ). Ceci complique l’exemple fictif.
On distingue ici 3 transports : le transport marges = facturation séparée, le transport hors marges = facturation non séparée, le transport via commerce (transport traitée comme CI par le commerce). En France, les marges de transport sont de 60. en Allemagne elles sont nulles. Dans les 2 pays, les hypothèses sur la facturation séparée ne sont pas les mêmes.
Dans l’exemple suivant, les biens intermédiaires transitent aussi par des entreprises de commerce de gros. De même, les automobiles sont achetées pour être revendues par des concessionnaires. Leur transport est traité comme une CI par la branche commerce selon les manuels du SCN 2008 et SEC 2010.
Traitements des marges de transport en France et en Allemagne et leurs influences sur les TEI
Une solution aurait été de comparer les TEI aux prix de base et non aux prix d’acquisition (voir page TES Symétrique). Dans les TEI aux prix de base, les marges de transport sont réaffectées à la CI en produits transports et diminuées d’autant de la CI en biens. Par exemple, la CI en produits agricoles par la branche IAA est de 36 946 millions en prix d’acquisition et de 34 317 millions en prix de base (voir deux tableaux suivants). La différence (2 629 millions) est constituée des marges de commerce et de transport d’une part et des impôts sur les produits d’autre part.
Ainsi les structures des CI des branches industrielles (et les coefficients techniques) seraient comparables entre la France et l’Allemagne et donc entre tous les pays quelque soit le traitement des marges de transport d’un pays. Mais le premier souci est que les données en prix de base ne sont pas toujours disponibles sur la base Eurostat (exemple l’Allemagne en 2017). De plus, les TRE (TES pour la France) sont d’abord élaborés en prix d’acquisition dans tous les pays puis estimés approximativement en prix de base du fait de calculs assez complexes des marges et des impôts sur les produits par branche. Ainsi le montant de 2 629 millions est très approximatif car il suppose de connaître non seulement toutes ces opérations pour leur total (total des marges des produits agricoles) mais leur répartition par branche (donc par exemple pour les IAA), soient selon des hypothèses très larges.
TEI en prix d’acquisition France 2017, premières branches de la nomenclature en millions d’euros
TEI en prix de base France 2017, premières branches de la nomenclature en millions d’euros
En se référant aux TEI aux prix d’acquisition, il faut dans ces conditions comparer la part des CI de services hors les transports (NAF 49 à 51) pour les branches industrielles. Quand des pays comme la France ou les Pays-Bas ont une vision large des marges de transport, la CI des produits transports est faible (voir tableaux Excel ci-dessous pour les 7 grandes branches industrielles). En revanche la CI des biens industriels est gonflée car les marges augmentent les ressources de ces biens donc leur CI par d’autres branches industrielles.
On précise ainsi dans les tableaux ci-dessous la part des CI de services y compris et hors transport.
c) La question des doubles comptes pour services achetés puis revendus en l’état
Ici aussi, les pays n’ont pas le même traitement que la France. Ainsi les comptables français déduisent de la production des agences de voyage les billets de train et d’avion qu’elles achètent pour le compte de leurs clients. Ces billets ne sont donc pas une CI en transports par les agences de voyages. Mais d’autres pays (en réalité la plupart) les traitent en CI. Le tableau suivant précise le traitement des agences de voyage en France et en Allemagne à partir d’un exemple fictif.
Traitements des billets de transports achetés par les agences de voyage en France et en Allemagne et leurs influences sur les TEI
Du coup, la répartition de la consommation finale des ménages (CFM) entre services des agences de voyage et transports n’est pas du tout la même. Le tableau suivant montre cette situation. Tandis qu’en France, la part de la CFM des agences de voyage est de 9%, elle dépasse 50% en Allemagne (37% dans la moyenne des pays qui entourent la France).
Dépenses de consommation finale par les ménages en milliards d’euros en 2017 et répartition en % entre les 3 produits : transports aériens et ferroviaires, et services des agences de voyage
Ainsi dans le groupe de branches de services administratifs et de soutien (SRE2), qui inclut les agences de voyages (NAF 75), la CI de ces transports est gonflée dans les autres pays à tel point que leur part dans la CI totale des branches SRE2 dépasse 6% (moyenne des 13 pays choisis) contre à peine 0,5% en France.
De nouveau, on ne peut comparer telle quelle la part de la CI des services dans la CI de cette branche en France et à l’étranger. Mieux vaut comparer la part des services hors ces transports.
d) Le traitement comptable de la sous-traitance et des échanges internes à la branche
Cette question des doubles comptes des services achetés puis revendus en l’état se pose pour d’autres produits comme la promotion immobilière. La part des CI de la construction par la branche construction dans sa CI totale est de 33% dans les 13 pays. En France, les achats de logements des promoteurs pour être revendus sont déduits de leurs ventes. Pour la branche construction, la case diagonale est constituée pour deux-tiers par la sous-traitance incorporée, le reste étant des échanges internes. Qu’en est il dans les autres pays ? Comment expliquer par exemple que la CI en construction par la branche construction représente 53,4% de la CI totale de cette branche au Royaume Uni ? Cette intra-consommation comprend-elle la sous-traitance, les échanges internes, voire les achats d’immeubles par les promoteurs ?
Il y a probablement d’autres pièges de comparaison, comme le double compte des importations de voitures françaises produites à l’étranger et revendues en France. Elles sont traitées en achats de marchandises par le commerce depuis la base 2010. Le traitement comptable a changé avec les bases précédentes (voir page Comptes de l’industrie). Comment les autres pays traitent-ils ce cas ? On observe des gros montants d’intra-consommations du produit automobile par la branche automobile dans plusieurs pays. Il y a certes des échanges internes mais quand même !
Plus généralement, la part de la case diagonale dans la CI totale des différentes branches de l’économie, composée en partie de sous-traitance et d’échanges internes, diffère fortement selon les pays. Il y a beaucoup d’explications à ces divergences, en particulier la question de savoir si la production est évaluée à partir des unités légales (UL) ou des entreprises profilées (EP), auquel cas la production et les échanges internes sont consolidés donc plus faibles. Quels sont ces cas en France et dans les autres pays ? Ces différences possibles de traitement de la production entre pays sont aussi un bon exemple des différences de méthodes déjà évoquées. Aussi, on ne peut pas toujours s’appuyer sur les structures moyennes de cette case dans la CI totale des 13 ou 15 pays pour estimer la case diagonale en France. C’est le cas des services d’information et de communication mais aussi d’autres branches comme la construction (encadré suivant).
Des grandes branches (au nombre de 20) ont été choisies pour des raisons technico-économiques, en référence aussi à leur poids dans la CI totale du TEI et enfin pour des branches particulières (industries extractives, R&D, location immobilière). Dans l’industrie, il est intéressant d’isoler les branches produisant des biens intermédiaires, celles produisant des biens d’équipement, les IAA, etc,…. De même dans le tertiaire, le choix des branches se fait en référence à la NAF en 17 ou 38 branches. Celle des administrations est mise à part. Au total 8 grandes branches appartiennent à l’industrie-énergie; 12 appartiennent à la construction- tertiaire (voir liste ci-dessous).
On a opté de ne pas modifier la CI de certains produits par les branches : il s’agit du commerce de gros (NAF 46), des transports (NAF 49 à 51), des produits financiers (NAF 64 à 66) et de quelques services (NAF 86 à 92 plus NAF 60 et 79). En effet, les transports sont particuliers du fait de leur traitement en marges (voir ci-dessus). Les services financiers font l’objet d’une très forte intra-consommation tandis que le SIFIM fait l’objet de cases fixées. Les cases du TEI agriculture sont fixées en colonne (branches) et en lignes (produits). Les premières sont bien estimées. Les cases des services liés à l’emploi (NAF78) étaient aussi fixées en France. Il en va de même pour la branche administration (NAF84). Certaines cases de l’énergie sont enfin fixées (ou l’ont été). On a essayé de les reprendre dans la mesure du possible.
On a choisi de conserver les cases fixées du produit NAF 78 mais pas de la branche NAF 84 en se référant aux TEI étrangers. Toutefois, le TEI proposé pour cette branche par grands blocs de produits (services + construction, industrie,..) n’est pas très éloigné du TEI actuel. Par ailleurs on a choisi de se caler d’emblée sur la CI totale de cette branche comme donnée exogène.
On présente ci-dessous 10 principes de confection du TEI proposé. Le dernier (calage du TEI sur les marges du TEI actuel) est sujet à discussion : Le TEI de la prochaine base sera modifié en fonction de nombreux remords de la base actuelle. Ceux-ci concernent aussi bien la production d’une branche que le partage entre la CI et la FBCF des E.R.E. ou les échanges extérieurs. Mais on ne les connaît pas. Les changements qu’on anticipe (rehaussement de la FBCF en produits industriels ou baisse de celle en construction et surtout en logiciels) ne seront pas tous retenus ou du moins pas de même ampleur. D’autres changements auront lieu.
La question a été de savoir si on tenait compte ou non des modifications anticipées des CI par produits quand on fait le RAS. La méthode RAS est une méthode classique d’ajustement d’un tableau statistique sur des marges fixées. On a préféré se caler sur le TEI actuel (tout en élaborant un TEI calé sur ces modifications) afin de permettre les comparaisons avec le TEI proposé. On a ainsi choisi de faire un RAS sur les CI totales par produits du TEI actuel, estimant que de toute façon il ne serait pas difficile d’appliquer les proportions aux CI totales des E.R.E. moyennant ces changements.
Mais ce n’est pas aussi simple : une modification de la CI d’un produit peut résulter d’un partage défectueux entre CI et FBCF, voire avec un autre emploi. Elle peut aussi résulter d’une variation de la production. Dans ce cas, la nouvelle répartition de la CI par les branches n’est pas nécessairement proportionnelle à celle proposée. L’écart peut par exemple se reporter uniquement sur l’intra-consommation. Ce cas ne se présente pratiquement pas dans les modifications qu’on anticipe. Il n’en demeure pas moins vrai qu’il aurait été mieux de faire un TEI calé sur les marges modifiées.
Dans les tableaux excel ci-dessous, on décompose souvent la CI en 3 grands ensembles de produits : biens y. c. énergie, intra-consommation, services. Le cas de l’intra-consommation est particulier. Dans certains cas, elle s’apparente en majorité à la sous-traitance (construction, transports,…). Tandis que dans d’autres cas, elle inclut surtout des échanges internes classiques (industrie automobile, certains services, électricité et gaz). C’est ici qu’une enquête-achat pourrait notamment poser quelques soucis pour estimer la sous-traitance de capacité. Elle est distinguée des autres CI car elle fluctue d’une année à l’autre et ne peut faire l’objet d’une projection de son coefficient technique. Les entreprises savent-elles toujours distinguer les 2 formes de sous-traitance (capacité et spécialité) ?
Puis on fait une comparaison en NAF en 64 produits-branches pour la France ou produits -secteurs d’activité pour les autres pays (voir les 20 tableaux ci dessous). Les TEI de la base Eurostat sont disponibles dans cette nomenclature.
On a laissé de côté quelques branches de services aux particuliers dont les CI sont faibles ou dont on a choisi de ne pas modifier les CI (santé, action sociale, activité récréatives). En revanche, on estimé les CI par la location immobilière dont la structure est assez mal connue en France comme à l’étranger du fait que la production principale est celle des propriétaires occupant leur logement (loyers imputés : production pour emploi final propre des ménages). La CI de la branche « Loyers imputés des logements occupés par leur propriétaire » est toutefois relativement faible par rapport à celle des services immobiliers. On a aussi estimé les CI par les branches de certains services à la personne (NAF 90 à 92, 95, et 96)
Ces quelques branches non étudiées (santé, action sociale) ne laissent aucune marge d’ajustement. Bref on a quasiment diagnostiqué tout le TEI. Autrement dit, il fallait estimer les CI de toutes les branches de l’économie (sauf exception mentionnée ci dessus) en pouvant les analyser.
VII – LA MÉTHODE PROPOSÉE D’ÉLABORATION DU TEI FRANÇAIS
Nos propositions en structure se situent dans la plupart des cas entre le TEI français actuel et la moyenne des TEI européens comme dans la construction, le commerce, les transports, l’hôtellerie-restauration, les transports et les services marchands. Pour l’ensemble de l’industrie, les comparaisons sont probantes. Mais on utilise surtout des sources françaises.
Ce n’est que dans un second temps, qu’il faut établir des tableaux plus détaillés en nomenclature, en particulier pour les services, sachant que les TEI des bases précédentes, étaient assez fragiles pour ces produits-branches.
Autre hypothèse plus délicate, on ne sait pas comment les autres pays traitent les éléments du passage au compte (PAC) du calcul de la CI (à partir des achats d’une enquête-achat), comme par exemple les autres charges d’exploitation ou les coûts d’achat des services revendus en l’état, traités en CI dans les comptes nationaux. Le tableau suivant est le PAC de la base 2000 des comptes nationaux dont certaines opérations ont d’ailleurs disparu comme les doubles-comptes pour production/importation. Ces opérations ne sont pas négligeables.
Décomposition des CI du PAC à partir des achats en base 2000 des comptes nationaux en milliards d’euros
De même, on a vu que les pays traitent différemment les marges de transports ainsi que les produits financiers (NAF 64 à 66, notamment le SIFIM : répartition par branches utilisatrices). On note enfin que certains produits sont traités en CI dans d’autres pays (administration, R&D par d’autres branches que celle de R&D).
La méthode de certains pays qui disposent d’une enquête-achat (telle l’Allemagne) consiste à calculer des CI de chaque produit par les secteurs d’activités en appliquant la structure de l’enquête. En faisant la somme en ligne, ils obtiennent une CI totale différente de la CI du TEI. Il y a donc un écart (« effet-ligne »). Pour réduire les écarts, ils traitent souvent les plus gros écarts de l’industrie mais surtout des services. Ils raisonnent aussi par grands blocs : CI de produits des biens intermédiaires, des biens d’équipement, de l’énergie, de différents groupes de services, ne serait ce que parce que les écarts peuvent se compenser à l’intérieur de ces blocs. Ils réduisent progressivement ces écarts. Mais ils les maintiennent aussi et considèrent ainsi que l’enquête-achat est une source pour déterminer la CI d’un ERE.
Ils modifient aussi la CI des secteurs d’activité qui leur servent dans un premier temps de base aux ratios de l’enquête, ce qui amène aussi des écarts en colonnes.
Ils résolvent les écarts « pas à pas » (mais en laissant parfois des écarts importants du fait que des produits de la nomenclature sont parfois proches) en ajustant les cases du TEI manuellement selon la méthode présentée ci-dessus dans le chapitre 3. Quand les écarts en ligne et en colonnes sont réduits (inférieurs à peu près à 5% dans une nomenclature agrégée, 10% dans une nomenclature plus détaillée), ils font un RAS ajusté sur les marges.
- industries extractives (NAF 05 à 09)
- industrie agroalimentaires – IAA (NAF10-11-12),
- autres produits industriels (NAF 13 à 18),
- cokéfaction-raffinage (NAF 19),
- biens intermédiaires (NAF 20 à 25),
- biens d’équipement (NAF 26 à 28),
- matériels de transport et autres industries (NAF 29 à 33),
- l’énergie (NAF 35 à 39).
On a ainsi repris des branches dont la production des SNFEI représente plus de 97% de la production, excepté les branches financières, l’administration et le R&D. Il existe de la production d’autres secteurs institutionnels dans certaines branches comme par exemple la PEFP (production pour emploi final propre) des ménages dans la branche construction d’un montant de l’ordre 5 Mds en 2017, qui donne lieu à une CI ou bien la PEFP des ménages (loyers imputés) dans la branche services immobiliers (NAF 68).
Hormis quelques cas particuliers (par exemple les CI par la branche électricité en particulier la case diagonale), le principe essentiel est le suivant : si une structure en France d’un produit de la NAF 64 n’est pas dans la fourchette de celle des 12 autres pays, on regarde de près les chiffres.
De même, lorsque l’enquête-achat sera disponible, le principe essentiel sera de trouver une structure moyenne entre celle du TEI actuel, celle issue de l’enquête-achat tout en ayant un œil très attentif sur celle des TEI étrangers.
Quand on parle de la structure moyenne des 13 pays, voire 15 dans certains cas, on inclut la France. Prendre la structure moyenne y compris la France peut toutefois poser problème quand un ratio de CI en France ne se trouve pas dans la fourchette des 13 ou 15 pays : par exemple la CI de houille et lignite par la branche électricité, gaz, chaleur ou celle d’industries extractives par la branche construction ou surtout la CI des produits agro-alimentaires par la branche hébergement restauration. Mais on a inclut la France dans les 13 pays pour moins s’écarter du TEI actuel qui reflète quand même (malgré ses imperfections) le système productif français.
IX – LE TEI ESTIMÉ EN 2017 AU VUE DES SOURCES
La nomenclature retenue en produits dans le TEI français pour faire ces comparaisons est celle en 64 produits de la NAF même si on a fait parfois des estimations selon un niveau plus détaillé. Par exemple, on distingue dans les produits (et les branches) des IAA, les produits des industrie alimentaires (NAF10) et ceux des boissons (NAF11). Il convient donc de faire la somme des deux pour comparer le TEI français aux TEI européens.
Comme déjà dit, on devait tenir compte que la FBCF par produit ne serait pas parfaitement estimée dans les ERE actuels pour les produits de l’industrie (C24 à C33 dans la NAF), de la construction et surtout des logiciels. On pouvait ainsi relever la CI des logiciels-base de données de 16 milliards (NAF 58, 62 et 63) et celle des produits de la construction (NAF 41 à 43) de 2,5 Mds et baisser en contrepartie la CI des produits de l’industrie de – 5,5 milliards de manière à envisager un rehaussement de + 5,5 milliards de la FBCF des produits de l’industrie (voir page la FBCF). On a vu que le RAS, calé sur les marges du TEI actuel, pose problème notamment pour les logiciels.
En ligne du TEI, on se cale quasiment sur la CI du produit agriculture (NAF 01).
Quatre ensembles de branches posent quelques soucis notamment entre la structure du TEI actuel et celle des 13 pays : il s’agit des matériels de transport et autres industries, de l’énergie, des services de restauration-hébergement et des services d’informations et de communications.
En quoi consistent ces soucis ? On observe soit une part différente du partage entre CI de services et CI de biens dans ces 4 ensembles entre le TEI actuel et celui des 13 pays, soit une part différente des intra-consommations (échanges internes et sous-traitance) dans la CI totale. Mais d’autres ensembles méritent d’être étudiés du fait que leur structure se répercute sur celles de ces 4 ensembles : exemple IAA et hébergement-restauration.
1/ TEI des principales branches de l’industrie
Le poids des services dans la CI des branches industrielles est un peu inférieur en France à la moyenne des pays, y compris la France. Elle ne traduit pas une externalisation moins forte des services par l’industrie en France (ce processus s’est considérablement ralenti depuis 2000). Elle n’est pas vraiment due au fait que le TEI français est en branche pure. Certes, les branches industrielles consomment relativement moins de services que des secteurs d’activité industriels : une part non négligeable de ces secteurs étant de la production de services (près de 9%), ces secteurs d’activité consommeraient nécessairement plus de services qu’une industrie « pure ». En fait, on a vu que la principale explication vient des marges de transports relativement élevées en France qui font que ces branches consomment un peu plus de biens que dans les autres pays.
Dans l’énergie, alors que la part des services dans la CI totale est presque 10 points inférieure à la moyenne des autres pays dans le TEI français, on propose de réduire sensiblement cet écart, en dépassant par la même cette part dans certains pays. Cette branche est très particulière selon que l’électricité est à majorité nucléaire (France) ou pour partie produite à partie du charbon (Allemagne, pays de l’est de l’Europe).
De plus, les structures des CI de services sont parfois baissées avec le RAS. C’est le cas de plusieurs branches de l’industrie. Ceci est dû au fait que le TEI qu’on propose amène à baisser les CI totales des biens de 2 Mds d’euros du fait de la baisse de la CI des produits à FBCF (NAF 24 à 33) de 5,5 Mds qui n’est pas entièrement compensée par une hausse proposée de la CI des autres biens (+3,5 Mds).
a) L’ensemble « matériels de transport et autres produits industriels » (NAF 29 à 33)
La répartition des biens d’équipements électriques et mécaniques, voire des matériels de transports et autres produits industriels (NAF 24 à 33), est assez délicate dans l’ensemble des branches « matériels de transport, industries diverses et réparation-installation (NAF 29 à 33) ». On propose une structure un peu différente (tout en s’en rapprochant) des CI de ces produits dans le total de la CI des TEI étrangers. Il fallait ainsi estimer au mieux la CI des produits industriels (NAF 24 à 33) tout en diminuant les « effets-lignes » de la CI de ces produits et en ne s’éloignant pas trop de la CI des branches (« effets-colonnes »).
Le plus important est l’intra-consommation du produit automobile par la branche automobile (NAF 29). Cette part dans la CI totale est de 28% en France contre 42% dans la moyenne des pays dont 47¨% en Allemagne et plus de 60% en Belgique et aux Pays-Bas. On veut bien croire que les structures de production sont différentes d’un pays à l’autre. Mais une explication de ces énormes écarts ne vient-elle pas que les échanges internes sont plus ou moins comptabilisés selon que les Unités légales ou les Entreprises profilées sont les unités de base à partir desquelles chaque pays calcule la production (page Profilage d’entreprise et TES) ? Dans le second cas, les flux sont consolidés ; la production est plus basse et nécessairement les intra-consommations aussi. Il s’agit encore d’un exemple où les différences de ratios de CI entre les pays ne sont pas dues à des structures de production particulières mais à des différences méthodologiques.
Dans le TEI proposé, il a fallu baisser la CI en produits machines et équipements (NAF 28) par la branche Industrie automobile (NAF 29) de quelques 3 Mds et rehausser de près de 10 Mds l’intra-consommation de cette branche pour se rapprocher un peu de la structure des autres pays et pour obtenir un « effet-ligne » assez faible : la FBCF de ce produit semble correctement estimée (voir page la FBCF). L’intra-consommation est largement sous-estimée dans cette branche dans le TEI actuel. Avec ce rehaussement de 10 Mds, la part de la CI en véhicules automobiles (NAF 29) dans l’ensemble (NAF 29 à 33) est de 17,5% avant le RAS contre 10,5% dans le TEI actuel mais 25,6% dans la moyenne des 13 pays avec des ratios très fluctuants : 12,8% en Italie mais autour de 35% en Allemagne, Belgique. Ici aussi, le traitement des échanges internes est complexe : moteur produit à l’étranger posé sur un châssis.
Comme on estime que le partage « CI / FBCF » de l’ERE du produit « automobile » est correct du fait de l’existence d’une source (CCFA) et du fait que ce partage est le même que la moyenne des 28 pays de l’UE en 2017, il a fallu retirer autant en CI du produit NAF 29 par les autres branches, notamment 5,5 Mds par la branche commerce. Du coup, la part de la CI dans la CI de l’ensemble des branches (NAF 29 à 33) passe de 10,1% à 17,1% avant le RAS contre 25,6% dans les autres pays alors que la part de ce produit par la branche commerce diminue trop de 3 ,9% (comme dans la moyenne des 13 pays) à 1,4%.
Une solution iserait de relever la production de l’automobile d’un certain montant, mettons autour de 10 Mds. Celui-ci irait en intra-consommation. On y ajouterait autour de +5 Mds d’où une baisse équivalent de la CI par les autres branches. Mais ce faisant, on s’écarterait du partage « CI / FBCF » qui est dans la moyenne des 28 pays (page Comptes de l’industrie).
S’agissant des services hors transports, on estime leur part à 18,5% avant le RAS et 17,6% après le RAS contre 18,3% dans la moyenne des pays mais seulement 15,9% dans le TEI actuel. Mais ce ratio varierait assez fortement selon les sous-branches qui composent cet ensemble. Il serait faible dans l’industrie automobile (moins de 17% dans l’ensemble des 13 pays européens; un peu faible en France : 13,7% dans le TEI proposé). Il est en revanche de 25,5% dans la fabrication de meubles; autres industries manufacturières (NAF 31, 32). Le pourcentage de l’ensemble paraît correct mais des ajustements de CI de services pourront être faits entre les branches. Pour l’ensemble NAF 29 à 33, voici les résultats auxquels nous sommes parvenus :
Structure des CI en produits industriels (NAF 24 à 33) et des services par l’ensemble « matériels de transport et autres produits industriels » (NAF 29 à 33) en %
Contrairement à l’industrie automobile, le pourcentage français de l’intra-consommation des autres matériels de transport (NAF 30) reste bien supérieur à celui des autres pays. Ceci a conduit à baisser un peu celle-ci de 2,5 Mds.
b) L’ensemble « énergie » (NAF 35 à 39)
L’énergie comprend d’abord la production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné (NAF 35). Elle comprend aussi l’eau naturelle; traitement et distribution d’eau (NAF 36) et enfin le collecte et traitement des eaux usées; boues d’épuration; collecte, traitement et élimination des déchets; récupération de matériaux; dépollution et autres services de gestion des déchets (NAF 37 à 39).
Toutefois on étudie ici l’énergie au sens assez large en y incluant les produits des industries extractives (du moins pour la répartition par produits) mais non les produits pétroliers raffinés (cokéfaction raffinage). Dans les anciennes nomenclatures des comptes nationaux, l’énergie regroupait tous les produits du pétrole brut à l électricité-gaz-chaleur en passant par les produits pétroliers raffinés. Les comparaisons avec les bilans énergétiques s’en trouvaient facilitées même si les transports du bilan énergétique incluent le transport de marchandises et de voyageurs, y compris celui des voitures particulières.
Le bilan énergétique de la France décrit l’approvisionnement et la consommation de l’énergie, d’un point de vue non seulement physique mais aussi monétaire grâce à l’observation des prix des différentes énergies (voir page Comptes de l’énergie). On n’est pas surpris par l’importance du transport dans l’utilisation des produits pétroliers raffinés, vu que celui-ci inclut les dépenses de carburants par les voitures particulières (ménages, taxis, etc,…) et par tous les transports de voyageurs. On ne peut donc se servir de ce bilan tel quel pour ventiler les dépenses de carburants par branches utilisatrices.
Bilan énergétique monétaire en France en millions d’euros en 2017 (source : SDES)
Deux caractéristiques de ces marchés influencent le TEI : l’importance du nucléaire dans la production d’électricité; c’est en décembre 1996 qu’une directive européenne portant sur l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité de chaque état membre est adoptée. Chacun de ces pays doit alors transposer ce texte dans ses propres lois. Une directive portant sur les marchés européens du gaz naturel sera votée un an et demi plus tard, en juin 1998. Il s’en suit une forte diminution des statistiques, en particulier des achats d’électricité et de gaz par les différentes branches de l’économie.
Nette de la consommation des auxiliaires et des pertes dans les transformateurs des centrales, la production d’électricité s’établit à 539 térawatt‑heure (TWh) en 2017 (559 TWH en 2018). Le nucléaire représente 70 % de la production totale d’électricité en métropole (contre 76,8% en 2011), devant l’hydraulique (13 %), le thermique classique (10 %), l’éolien (5 %) et le photovoltaïque (2 %). La part du nucléaire est de loin la plus élevée au monde (tableau suivant).
Production nette et consommation d’électricité dans quelques pays de l’OCDE en 2018 en TWh
Le résidentiel représente 36 % de la consommation finale physique, devant le tertiaire (32 %), l’industrie (28 %), le transport (2 %) et l’agriculture (2 %) (tableau suivant). Comme le prix de l’électricité pour les ménages, tenant compte de coûts d’acheminement et de commercialisation différents, est en moyenne supérieur au prix payé par les entreprises, le résidentiel pèse encore davantage dans la dépense (53 %). À l’inverse, l’industrie, bénéficiant des prix les plus bas, ne représente que 15 % de cette dernière. Les entreprises tertiaires, dont les prix sont proches de la moyenne des consommateurs, acquittent 29 % de la dépense.
Bilan énergétique de l’Électricité France, en TWh, données réelles (Source SDES)
La consommation finale énergétique de gaz naturel est de 370 TWh PCS en données réelles en 2017 (tableau suivant). Le résidentiel représente 39 % de la consommation finale énergétique de gaz naturel, devant l’industrie (34 %) et le tertiaire (26 %).
Bilan Gaz naturel France, en TWh PCS, données réelles (Source SDES)
On distingue habituellement quatre catégories d’acteurs : le producteur d’électricité, le fournisseur, le distributeur et le transporteur. Ainsi, une entreprise comme EDF en France est le principal producteur et le principal fournisseur d’électricité ; le distributeur, chargé du réseau, est ENEDIS, anciennement ERDF, et le gestionnaire du réseau de transport est RTE, autre filiale d’EDF dotée d’une très forte autonomie. Le distributeur est l’exploitant du réseau électrique sur lequel la plupart des clients finaux sont connectés physiquement, en basse ou en moyenne tension. La construction raisonnée des réseaux est du ressort des maîtres d’ouvrages ; il en existe de trois types en France : le concédant et son concessionnaire et des entreprises locales de distribution (régies). L’électricité fait l’objet d’achats et de ventes en gros sur des marchés. Elle fait surtout l’objet d’échanges internes entre producteurs, fournisseurs, distributeurs.
Plusieurs cases de l’énergie sont « fixées » par l’Insee au niveau 138 de la nomenclature. On rappelle qu’on a travaillé au niveau 64 (voir page Comptes de l’énergie). Dans ce niveau de nomenclature, le produit 05 Produits des industries extractives comprend deux sous-produits de la NAF 88 : B05Z : Extraction de houille et de lignite et B06Z Extraction d’hydrocarbures.
– Tout d’abord, il existe un lien mécanique entre les produits du B06Z, et les branches C19Z, C20A et D35B : toute modification concernant le B06Z (extraction de pétrole brut et de gaz naturel) se répercute sur le C19Z et le C20A (pour le pétrole) et le D35B (pour le gaz) qui l’utilisent comme CI. Ce lien nécessite de réaliser ces ERE de manière concertée et de fixer les cases communes aux B06Z, C19Z, C20A et D35B dans le TEI. Les branches C19Z (Cokéfaction et raffinage), D35B (Production et distribution de combustibles gazeux, de vapeur et d’air conditionné) et C20A (Fabrication de produits chimiques de base, de produits azotés et d’engrais, de matières plastiques de base et de caoutchouc synthétique) sont les uniques utilisatrices de produit B06Z. Le pétrole brut extrait en France ou importé (i. e. le produit B06Z1) est par la suite raffiné (consommé par les branches C19Z et C20A dans une moindre mesure. De même, le gaz naturel extrait ou importé (i. e. le produit B06Z2) n’est pas utilisé tel quel mais distribué (consommé par la branche D35B).
– produit GD35A – Production, transport et distribution d’électricité : certaines cases sont fixées dans le TEI. Il s’agit notamment de la consommation d’électricité (PRG_GD35A) par les branches BRG_GC20A (Eurodif fort consommateur l’électricité), BRG_GG46Z, BRG_GG47Z (2,2%) et de l’intra-consommation (61,1 %). On pouvait éventuellement être amené à fixer d’autres cases si les évolutions spontanées sont trop éloignées des informations disponibles (éventuellement BRG_GC24A, BRG_GH49A). Les CI de la branche D35A sont de 51 148 millions en 2010 : 2,6 % de B05Z (charbon pour les centrales thermiques), 8,5 % de C20A (uranium pour les centrales nucléaires), 65 % d’intraconsommation CI en produit.
– produit GD35B – Production et distribution de combustibles gazeux, de vapeur et d’air conditionné ; en année courante certaines cases sont fixées (en volume, mais il faut aussi vérifier ex post que l’évolution de prix n’est pas aberrante): il s’agit notamment de la consommation de gaz (PRG_GD35B) par les branches BRG_GC20A (fabrication de produits chimiques de base) soit 5,2% de la CI, PRG_GD35A, BRG_GO84Z (4,9 %), BRG_GP85N et de l’intra-consommation (48,9%). Les CI de la branche proviennent pour 48,8 % du B06Z (extraction d’hydrocarbures), et 39,1 %% d’intra-consommation.
Ainsi dans la branche électricité, gaz, chaleur (NAF 35), l’intra-consommation semble surestimée (49,5 Mds d’euros en 2017), soit 48,7% de la CI totale des branches de l’énergie (NAF 35 à 39) contre 38,3% dans la moyenne des pays de l’UE. Dans nos propositions, on baisse l’intraconsommation de 4 Md pour être cohérent avec les marges et les CI des autres branches, ce qui reste raisonnable.
En outre pour la CI du B06G (Extraction d’hydrocarbures) par le D35 total, en fait le gaz, on a ajusté au plus près des TEI étrangers et du TEI actuel. On propose une baisse de sa CI par la branche D35 de quelques 4 Mds. En effet, le produit des Extraction d’hydrocarbures est consommé par deux branches dont celle de l’électricité, gaz et chaleur. On obtient un effet ligne très élevé supérieur à 130 traduisant le fait que la CI estimée de ce produit est bien supérieure à la CI du TEI actuel. Ainsi il fallait baisser la CI du produit B06 par la branche D35 pour se rapprocher d’un effet-ligne de 110.
La spécificité française de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité devrait justifier une intra-consommation élevée, les autres pays avec l’importance plus grande de la production d’électricité à partir des centrales thermiques (CI du produit B05 Extraction de houille et de lignite) ayant une intra-consommation plus faible et bien entendu une consommation relative bien plus élevée qu’en France d’extraction de houille et de lignite.
En sommant les CI (électricité, gaz, chaleur, extraction d’hydrocarbures , houille et de lignite) par les branches de l’énergie, on parvient à un pourcentage de la CI des produits B06 et D35 par l’ensemble « énergie », plus élevé en France que dans les autres pays (48,5%) de près de 4 points (52,6% après le RAS) ce qui peut justifier la baisse de la CI du produit B06 de quelques 3,5 Mds et celle de la case diagonale de 4 Mds.
Enfin, pour la CI du produit D35 par la branche C20, on a diminué celle-ci de 0,1 Mds ce qui est négligeable. On a donc retenu le principe de la case fixée. S’agissant de la CI du produit B06 par la branche C20 on l’a relevée de 0,1 Md.
Au final, on a modifié un peu les cases fixées de l’énergie (en particulier baisse de la case diagonale du D35) mais au niveau 64 de la nomenclature, ce qui peut permettre de gérer les modifications au niveau 138.
Le principal souci concerne l’intra-consommation de la collecte et traitement des eaux usées; boues d’épuration; collecte, traitement et élimination des déchets; récupération de matériaux; dépollution et autres services de gestion des déchets (NAF 37 à 39). Cette case n’est pas fixée. On l’a baissée de 1,6 Mds, ce qui réduit la part de ce produit dans la CI de l’ensemble énergie (NAF 34 à 39) à 6,4% après le RAS au lieu de 7,5% dans le TEI actuel. C’est un exemple des arbitrages qu’on a fait.
Mais le ratio des CI de l’ensemble des produits d’industries extractives et de l’énergie reste quand même supérieur à celui des 13 pays : 60,7% avant le RAS et 59,5% après le RAS contre 58,8% dans les 13 pays et 67,9% dans le TEI actuel. On note que ce pourcentage est de 82% en Autriche et 73% au Royaume-Uni.
Nos propositions conduisent à une part des services hors transports de 21,6% après le RAS, inférieure de 0,7 point à celle des 13 pays (22,3%), mais bien supérieure à celle du TEI actuel (15,5%).
Structure des CI en produits industriels et des services par l’ensemble « énergie » (NAF 35 à 39) en %
Concernant la répartition du produit NAF 37 collecte et traitement des eaux usées, la CI proposée de ce produit par la branche NAF 35 est un peu trop élevée ; 0,8 Mds d’euros. Un montant de l’ordre de 0,5 Md serait plus approprié. Ceci résulte de l’enquête Insee sur les investissements pour protéger l’environnement (Antipol). On y trouve aussi les dépenses courantes qui portent en partie sur les produits des NAF 37 à 39. Le tableau suivant montre que celles de la branche NAF 35 sont de l’ordre 0,5 Md.