Premier tableau input-output de F. Quesnay (1758)

Tableau des entrées intermédiaires et coefficients techniques

Le Tableau des Entrées Intermédiaires (TEI) est une pièce indispensable à la construction et à la validation des comptes nationaux. Placé au  cœur du Tableau des Entrées-Sorties (TES), sa détermination assure la cohérence des trois approches permettant de reconstituer le Produit Intérieur Brut (PIB) : l’ »approche demande » (somme des emplois finaux hors importations), l’ »approche production » (solde entre la production et la Consommation Intermédiaire (CI) d’une branche) et l’ »approche revenu » (calcul du PIB à partir des comptes des secteurs institutionnels par la mesure « directe » de leur valeur ajoutée). On propose une estimation de ce tableau pour la France en 2017 à un niveau détaillé de classification en utilisant le maximum de sources statistiques et en comparant les résultats avec la matrice du TEI des autres pays.

Le format (nombre de branches et de produits) du quadrant des consommations intermédiaires (TEI) est identique à celui du tableau des ressources ((matrice de production). Les statistiques sur les sorties et les entrées pour les activités non financières sont collectées par de nombreux pays par le biais de recensements pour les années de référence et complétées annuellement par des enquêtes annuelles sur les établissements. Cependant, la consommation intermédiaire dans les TRE (tableaux des ressources et des emplois) est généralement un concept plus large que la définition équivalente dans ces enquêtes. Une autre source d’information est constituée par les comptes des entreprises. Cependant, certains ajustements sont nécessaires pour passer ces informations de la consommation intermédiaire de ces comptes à la consommation intermédiaire des comptes nationaux.

La consommation intermédiaire des différents produits est en général calculée par différence, après un équilibre avec les variations des stocks chez les utilisateurs, sauf si l’on dispose d’informations précises sur le total de la consommation intermédiaire. Lorsque les ERE  sont élaborés à un niveau de détail très élevé, la consommation intermédiaire est souvent le seul emploi ou presque. C’est le cas pour certains services aux entreprises qui ne sont pas exportés, comme la sécurité ou le nettoyage. Il convient de noter qu’il est nécessaire de réaliser des enquêtes statistiques sur les utilisations intermédiaires des services, y compris le commerce et les transports, car ils représentent aujourd’hui environ 75% du PIB en Europe. Dans un second cas, le total des consommations intermédiaires est connu via des informations sur les emplois par les différents utilisateurs. Cela peut souvent être le cas pour les produits énergétiques  et certains services aux entreprises (publicité, services informatiques, etc.).

The Intermediate Input Table (IIT) (Use matrix) is an essential part of the construction and validation of national accounts. Placed at the heart of the Supply and Use Table (SUT), its determination ensures the coherence of the three approaches used to reconstitute the Gross Domestic Product (GDP): the « expenditure approach » (sum of final uses excluding imports), the « production approach » (difference between output and Intermediate Consumption of an industry) and the « income approach » (calculation of GDP from the accounts of the institutional sectors by the « direct » measurement of their value added). We propose an estimation of this table for France in 2017 at a detailed level of classification using the maximum of statistical sources and comparing the results with the use matrix of other countries.

The format (number of industries and products) of the quadrant of intermediate uses is identical to that of the supply table (output matrix). Statistics on outputs and inputs for non-financial activities are collected by many countries through censuses for thebenchmark years and supplemented annually by annual surveys on establishments. However, intermediate consumption in SUT (supply and use tables) is usually a broader concept than the equivalent definition in these surveys. Another source of information is the business accounts of enterprises. However, some adjustments are necessary to pass such information from the intermediate consumption of these accounts to the intermediate consumption of national accounts.

Intermediate consumption of different products is in general calculated by difference, after a balance with changes in inventories at users, except when precise information on the total of intermediate consumption is available, where the following applies: When commodity flows are compiled at a very high level of detail, intermediate consumption is often the only use or almost the only use. This is the case for some services to business which are not exported, such as security or cleaning. Note that there is a need for statistical surveys on the intermediate uses of services, including trade and transport, because they now represent about 745% of GDP in Europe. In a second case, the total of intermediate consumption is known via information on uses by the various users. This canoften be the case for energy products and certain business services (advertising, data processing departments, etc.).

 

«Wassily Leontieff, d’origine russe est l’inventeur du tableau input-output, c’est-à-dire un tableau à double entrée comptabilisant en colonnes les opérations d’achats de biens et de services et en lignes les opérations de ventes de biens et de services de différentes branches d’activité. Il élabore un tel tableau pour l’économie américaine en 1919 et le complexifie au fil des ans (jusqu’à 400 branches), pour parvenir à décrire le système productif des États-Unis». Génin 1953.

«Au XVIIIe siècle, François Quesnay invente le Tableau économique. Au XXe siècle, Wassily Leontief invente le Tableau qui porte son nom et les modèles input-output. Leontief commence sa Structure of the American Economy 1919-1929 en reconnaissant une relation entre son Tableau et celui de Quesnay et en affirmant qu’il construit un Tableau économique des États-Unis pour 1919 et 1929. Leontief veut donner une description statistique exacte de l’économie et réfléchit sur les interdépendances sectorielles.». Pierre Le Masne, Tableau de Quesnay et Tableau de Leontief;

 

Sommaire

I – PRINCIPE D’ESTIMATION DU TEI A PARTIR DES SOURCES STATISTIQUES

II – ESTIMATION DU TEI EN BASE 2000 A 2010

III -EXEMPLES D’ÉQUILIBRAGE ENTRE LES LIGNES ET LES COLONNES A PARTIR DU CADRE « ACHATS »

IV – À LA RECHERCHE DU  TEI IDÉAL EN 2017

V – L’ENQUÊTE « ACHAT » DES ENTREPRISES DE L’INSEE

VI –  COMMENT COMPARER LE TEI FRANÇAIS AUX TEI ÉTRANGERS

VII –  LA MÉTHODE PROPOSÉE D’ÉLABORATION DU TEI FRANÇAIS

VIII –  COMPARAISON DU TEI EFRANÇAIS ET DES AUTRES PAYS

IX –  LE TEI EN FRANCE ET DES AUTRES PAYS À PARTIR DES TES SYMÉTRIQUES

X –  LE E TEI DE LA BASE 2020 DANS 14 PAYS

 

 

Introduction

° Le TEI est un outil de synthèse précieux pour analyser le processus productif national et ses évolutions. Pour suivre ces évolutions, les TEI sont établis en valeur, volume et prix chaînés (c’est-à dire aux prix de l’année précédente, chaînés, année de base) [1] (les nombres entre crochet renvoient à la bibliographie en bas de page).

° Quant à l’élaboration du TEI, elle ne se fait pas de la même façon pour toutes les années. Pour l’année de base, priorité est donnée aux estimations en niveau. A cette occasion, on rassemble une information statistique considérable, qu’il n’est pas possible de mobiliser chaque année à l’identique. Pour les autres années, les comptables nationaux, en enregistrant des données supplémentaires, procèdent le plus souvent à une actualisation du TEI de l’année de référence. Ainsi, beaucoup de méthodes sont élaborées pour résoudre ce problème. Celles-ci ont dans leur principe général, l’idée suivante : « partir d’un TEI de base de l’année (n) obtenu à partir d’enquêtes lourdes et coûteuses sur des délais relativement longs, et, moyennant certaines hypothèses de travail et données comptables annuelles (comptes de branches et équilibres ressources emplois), estimer des TEI annuels pour les années (n+1) et suivantes ». Dans cette page, on se préoccupe de l’estimation du TEI pour l’année de base.

 

 

 

 

1 – La méthode d’estimation en France

° Pour les années autres que l’année de référence, les valeurs des cases du TEI sont établies, à titre principal, à partir d’estimations d’évolution en volume et en prix que l’on applique aux grandeurs correspondantes figurant dans le tableau de l’année de base, sous l’hypothèse que les coefficients techniques en volume (ratios entre la consommation intermédiaire d’un produit et la production d’une branche) restent stables [2], [3]. Cette hypothèse, retenue en première approximation, est ensuite quelque peu relâchée pour pouvoir effectuer les arbitrages finaux entre ressources et emplois.

° Cependant, on recueille aussi chaque année des informations directes appelées « cases fixées », ainsi dénommées parce qu’on dispose d’informations précises sur les CI de tel produit par telle branche (par exemple les CI des branches agriculture et des branches non marchandes en colonne, ou les CI des produits agriculture, certains produits de l’énergie et des services (le SIFIM en ligne par exemple). Cependant, au fil des bases, de nombreuses cases fixées ont été supprimées, soit parce que les produits sont traitées en FBCF ou en marges  (R&D, logiciels, transport de marchandises), soit parce que les sources disparaissaient suite par exemple à la libéralisation des marchés (énergie) [4]. Un enjeu est de calculer certaines cases fixées de l’énergie pour étudier par exemple les économies d’énergie par branches. Plus généralement, des études sont d’autant mieux pertinentes à partir d’un TEI correct [5].

° La prochaine base a intégré les résultats de l’enquête « achats » de 2018 (voir ci-dessous) portant sur l’année 2018 [5]. La mise en place de cette enquête est une avancée. C’est une source précieuse mais probablement à utiliser avec prudence comme beaucoup d’enquêtes. Alors que dans les bases anciennes (2000 à 2010), on disposait surtout d’informations sur la ventilation des produits par les branches (structures en lignes), cette enquête devrait fournir des structures en colonnes comme dans les autres pays.

 

 

 

 

2 – Les méthodes d’estimation dans les autres pays

° On s’est limité à des comparaisons européennes très instructives et à d’autre sources ponctuelles pour estimer un TEI en 2017 calé sur les marges du TEI actuel. Ces comparaisons devraient être confrontées aux résultats du cadre-achats.

° Les autres pays proposent plusieurs méthodes pour l’intégrer :

  • l’une calée sur l’approche « production » du PIB (utilisée dans les pays où l’approche production est prioritaire : par exemple les Pays Bas),
  • l’autre calée entre les approches « production » et « demande » (utilisée dans les pays où le PIB est estimé à partir des 2 approches : par exemple l’Allemagne),
  • Certains pays appliquent des structures de l’enquête-achat et font un RAS d’emblée (méthode d’ajustement des cases d’une matrice aux marges connues),
  • D’autres pays ajustent manuellement certaines cases dans un premier temps à partir d’informations et réduisent deux effets :
    • les « effets lignes » (différences entre les CI totales calculées en ligne à partir d’une structure de l’enquête et les CI totales du TEI actuel en ligne en pourcentage des CI actuelles par produit) jusqu’à ce qu’ils ne dépassent pas un certain seuil : de + ou -10% pour les effets-lignes
    • les « effets-colonnes » (différences entre les CI totales calculées en colonne à partir d’une structure et les CI totales du TEI actuel en colonne, en pourcentage des CI actuelles des secteurs d’activité ou des branches pour la France) jusqu’à ce qu’ils ne dépassent pas un certain seuil : de + ou -5% pour les effets colonnes.
  • Au final, ils font un RAS.

 

° En France, le TEI est plus ou moins calé sur la CI du secteur d’activité correspondant, au terme de la décomposition de la branche par secteurs institutionnels et d’un passage secteurs d’activités – branches. En ligne, les CI sont souvent déduites par solde de l’ERE, sauf dans le cas d’estimation des cases fixées. Le partage « CI / FBCF »  se fait parfois en France de manière plus agrégé à partir de « cibles » sur la FBCF par grands produits industriels. Mais ce partage résulte surtout de structures anciennes remontant à plus de 40 ans. Du coté des services, on détermine les CI à partir de la ventilation du CA par clientèle issue de l’enquête ESA.

° Dans plusieurs autres pays, le partage « CI / FBCF/ consommation finale des ménages (CFM) » est souvent fait à un niveau de détail extrêmement fin de nomenclature produit (nomenclature PRODCOM correspondant à environ 3.000 produits). D’autres sources existant pour la CFM, il y a ensuite des arbitrages entre la CI et la FBCF. En colonne, les CI totales sont calées sur celles des secteurs d’activité issues des enquêtes ou des données administratives moyennant le passage aux comptes (PAC).

 

 

3 – La méthode d’estimation proposée

° Après des aspects théoriques et historiques, on s’intéressera ainsi aux comparaisons des TEI des différents pays et des méthodes particulières à chacun aussi bien dans les traitements comptables (marges de transport, achats de services revendus en l’état, doubles comptes, intra-consommations,…) et à la manière dont certains pays utilisent l’enquête-achat.

° Chaque pays a ses structures économiques spécifiques : la moyenne des 27 pays des coefficients techniques par une branche n’a qu’un sens relatif. Mais on ne peut s’empêcher de les calculer et de comparer celui de la France à cette moyenne. Chaque pays a aussi ses propres sources statistiques malgré des rapprochements et surtout ses interprétations des manuels internationaux. L’idée est de connaître au mieux celles-ci, et de proposer la structure française des coefficients techniques certainement pas à partir de ceux des autres pays mais de les comparer à ceux qu’on propose à partir des sources françaises.

° Notre objet est ainsi d’estimer un TEI pour l’année 2017 en nomenclature 88 et 64 de la NAF révision 2. Ici, on étudie la structure des CI de 20 ensembles de branches (voir chapitre IV). Mais on étudie aussi parfois la répartition des CI d’un produit parmi les branches. Cette double approche est essentielle.

° Se limiter à la structure des CI des branches entraîne des effets-lignes très importants. Un moyen de les réduire est donc d’estimer la CI d’un produit par les différentes branches.

° Si par exemple, la CI estimée d’un produit i par la branche j lors de la répartition de la CI du produit i par les branches, est différente de celle estimée lors du calcul des différentes CI des produits par la branche j, il est alors nécessaire de trouver un chiffre intermédiaire plus proche toutefois de la CI estimée par la branche.

 

 

 

 

4 – L’actualisation du TEI en base 2000

° Le TEI, a été ré-estimé en niveau et en structure à l’occasion du passage à la base 2020. Cette évaluation a été menée en exploitant principalement les données de l’enquête Achats des entreprises ainsi que d’autres enquêtes statistiques pour des produits particuliers tels que l’électricité.

° Le total des consommations intermédiaires en base 2020 pour l’année 2019 s’élève à 2 200,9 Md€, soit +55,2 Md€ par rapport à la base 2014. Entre le TEI des bases 2014 et 2020, des différences apparaissent plutôt dans les niveaux des consommations intermédiaires des branches d’un produit donné et dans une moindre mesure dans la répartition des consommations intermédiaires en produit d’une branche donnée.

° Ces modifications sont marquées dans l’industrie (premier tableau suivant) : pour l’année 2019, les branches industrielles consomment en base 2020, 41,8 Md€ de plus qu’en base 2014 tandis que la consommation intermédiaire totale en produits industriels est augmentée de 46,5 Md€ par rapport à la base précédente. En effet, les flux de biens et services au sein des multinationales sont mieux pris en compte en base 2020.

° Toutefois, l’actualisation du TEI n’a pas bouleversé les coefficients techniques des produits par les branches industrielles et la construction, soit le poids de la CI d’un produit par une branche sur la production de la branche (second tableau suivant). confirmant ainsi les estimations des bases précédentes. De fait, il ne varient pas plus que pour la branche agriculture qui fait l’objet de cases dites « fixées »  : par exemple on dispose d’informations pour estimer la CI de produits chimiques par cette branche.

° Seuls les coefficients techniques des cases diagonales ont quelque peu varié. Mais s’agit-il de véritables coefficients techniques sachant que ces cases incluent d’une part la sous-traitance et d autre part les échanges internes qui peuvent évoluer en liaison avec les restructurations d’entreprises  comme dans la construction ou l’industrie automobile et non pas en rapport à des changements techniques.

° Suite à la modification du partage entre investissement et consommations intermédiaires dans l’utilisation des logiciels par les entreprises, les consommations intermédiaires du produit « Information – communication » sont révisées à la hausse de 19,8 Md€, sans que la répartition de la consommation intermédiaire du produit dans l’ensemble des branches ne soit fortement impactée.

 

TEI : Écarts en niveau (Base 2020 – Base 2014) – 2019, en euros (milliards)

TEI : Révision des coefficients techniques entre les bases 2020 et 2014 pour l’année 2019

 

 

 

 

 

I – PRINCIPE D’ESTIMATION DU TEI A PARTIR DES SOURCES STATISTIQUES

Pour élaborer les TEI des 3 bases 2000, 2005 et 2010, nous avons estimé un TEI global et un TEI pour chaque secteur institutionnel, sauf les ENF (entreprises non financières), dont le TEI a été déduit selon le schéma suivant. L’estimation du TEI global est explicitée au chapitre II. En fait l’idéal est d’estimer :

– d’une part un TEI, non par branche, mais par secteur d’activité.

– d’autre part il faut l’estimer pour chaque secteur institutionnel, et en déduire la somme : derrière le TEI, calculé à partir des ERE tous secteurs confondus, s’emboîtent ainsi 5 autres TEI qui correspondent à la consommation intermédiaire des 5 secteurs institutionnels

Ne serait ce que sur ce second point, nous n’aurions plus le schéma de la base 2010 où le TEI et les CEB du pseudo-secteur institutionnel des ENF, se déduisent mais une méthode où le TEI et les CEB seraient calculés pour chaque secteur institutionnel, y compris les ENF, du moins pour un compte définitif. Pour un compte SD, le schéma de la base 2010 pourrait être en revanche maintenu compte tenu des délais.

 

 

1/ les données d’entreprises

Tout d’abord, rappelons deux notions utilisées à l’INSEE :

a) ESANE (élaboration des statistiques annuelles d’entreprises)

Les comptes des sociétés et des entreprises individuelles non financières (SNFEI = ENF) sont élaborés principalement à partir d’informations issues de la comptabilité d’entreprise en provenance de la source fiscale. Ces informations sont confrontées et complétées avec les résultats des enquêtes d’entreprises (ESA) qui permettent d’obtenir une ventilation du chiffre d’affaires par branche. Les données sont ensuite complétées par diverses sources et estimations afin de parvenir à un champ exhaustif. ESANE présente les comptes des entreprises dans des opérations qui se rapprochent de la présentation de la comptabilité nationale. Mais il n’est cependant pas possible d’élaborer directement les comptes des SNFEI à partir d’ESANE et cela pour plusieurs raisons : ESANE n’intègre pas les données des activités non déclarées (fraude et travail au noir) ; les concepts de la comptabilité d’entreprise sont proches, mais cependant différents de ceux de la comptabilité nationale. Aussi des corrections sont-elles nécessaires pour passer des données d’ESANE aux comptes des SNFEI, l’ensemble de ces corrections constituant le passage aux comptes (PAC).

 

b) PAC-CENF (Passage aux comptes : – Compte des entreprises non financières)

Il contient toutes les données sources utilisées pour construire les comptes des sociétés non financières et des entrepreneurs individuels. Par exemple, la production en comptabilité nationale est obtenue à partir de certaines variables du compte de résultat de l’entreprise, telle la production vendue, la production stockée, et la production immobilisée. Mais en plus, la production calculée de cette manière doit subir plusieurs corrections pour obtenir la production telle que la mesure la comptabilité nationale.

 

 

2/ la décomposition du TEI en plusieurs TEI par secteurs institutionnels en année courante

Il n’existe pas un TEI mais des TEI par secteurs institutionnels et par branche. Les cases des TEI des autres secteurs que les ENF (entreprises non financières = SNF + EI) sont plus ou moins fixées. Ce qui signifie que leur CI ne sont pas projetées selon l’hypothèse de constance des coefficients techniques en volume. Pour un produit donné, cette CI est fixée. On l’appelle CI4 dans les comptes français. Pour une année du compte définitif on a donc à « projeter » le TEI les ENF. On dispose ainsi de plusieurs TEI pour chaque secteur institutionnel comme dans l’exemple suivant. Le TEI des ENF est calculé en base 2010 par différence entre le TEI global et le TEI des autre secteurs institutionnels.

 

 

Supposons la CI du produit B par la branche E égale à 10 dont 4 de CI4, soit 6 de CI par les ENF de la branche E. C’est ce 6 qui peut être arbitrée pour résoudre les « effets lignes «  et les « effets colonnes ». Sachant que la case peut être parfois fixée car le TEI des ENF inclut aussi des « cases fixées », comme celles de l’agriculture, de l’intérim ou du Sifim. Se caler sur la CI4 permet à priori d’avoir une bonne évaluation du TEI des ENF, sous réserve que les CI des autres secteurs institutionnels sont plus ou moins connues ce qui est loin d’être le cas notamment pour 3 d’entre eux (ménages « purs », IFEA, ISBLSM).

 

 

  • Esane fournit des CI par secteur d’activité sur les ENF
  • On les passe en branche (moyennant une hypothèse « technologie »)
  • On obtient des CI cibles sur les branches
  • L’écart entre les CI cibles et les CI du TEI projeté ENF est ventilé au prorata des produits.

 

Avec un tel processus, les CI produits ont pu s’écarter des CI des ERE. D’où il s’en suit un recalage final sur les ERE.

 

 

3/ une méthode idéale d’élaboration du TEI

La méthode idéale consisterait à faire un TEI par secteur d’activité. Le principe de calcul de la CI issue d’ESANE – PAC s’en trouverait grandement amélioré car il serait directement relié à la statistique d’entreprise. D’une part, les CI globales du TEI par secteur d’activité s’appuieraient sur ESANE puis PAC-CENF.

Il n’y aurait plus de calcul ce la CI par branche, moyennant l’hypothèse technologie secteur d’arrivée pour l’année de base ou l’hypothèse technologie secteur en évolution pour les années de campagne. En fait, la valeur ajoutée serait celle des comptes de secteur d’activité du PAC-CENF et donc les CI obtenues par solde de la production le seraient normalement aussi.

D’autre part, le partage des CI pourrait reprendre les informations issues de PAC CENF. En particulier les achats de matières du PCG peuvent s’identifier aux achats de biens ; et les autres achats et charges externes (AACE) aux achats de services moyennant un traitement spécifique de la sous traitance qui fait partie des AACE et dont une partie concerne des achats de biens. On a eu ainsi raison d’utiliser ces données d’entreprises pour faire le partage « CI de biens / CI de services » par branches, soient 138 * 2 = 276 cases des TEI des bases 2000 à 2010. Cette méthode est présentée ci dessous car elle permet de mieux remplir le TEI en la complétant par d’autres sources (cases fixées qu’il convient de maintenir ou développer).

 

Le TEI nous paraît bien estimé à 70%. Manquent surtout des estimations correctes des CI de services par les branches tertiaires dont les montants sont élevés. Le cadre de l’enquête « achat » de 2017 est indispensable tout en sachant qu’il est peut être fragile justement pour les produits des services consommés par les branches tertiaires.

Sachant aussi qu’il faut passer le TEI en branche en secteur d’activités pour le comparer au TEI issu du cadre achat de l’enquête. Mais est ce l’essentiel ? L’important n est-il pas de résoudre l écart en lignes entre la CI par produits du TEI et celle recalculée a partir des structures du cadre achat. Cet écart s appelle  » effet ligne ». L important c’est aussi de tenir compte des autres travaux sur la FBCF par produits.

Enfin, faut il reconstituer le TEI de manière manuelle ou bien utiliser une procédure RAS ce qui suppose un calage sur les marges? Mais justement quelles sont ces marges en lignes? On a ici opté pour la première solution. En cherchant un point d’équilibre entre les cases du TEI et la CI par produits. Nous présentons un exemple fictif de la procédure RAS car certains pays la font; d’autres font un mixte des deux méthodes en fixant plusieurs cases du TEI.

 

La méthode retenue ici est d’ajuster d’abord manuellement certaines cases puis de faire un RAS dans un second temps. Il y a deux raisons pour suivre cette méthode. La première est de fixer plus ou moins certaines cases connues par des sources comme par exemple  les consommations de carburants par les transports. En revanche d’autres cases ne sont jamais connues sauf par l’enquête-achat comme les CI des plastiques ou de papiers par les branches. Faire un RAS d’emblée pourrait amener à s’écarter des cases connues. La seconde raison est lié au fait que quand on ajuste les cases manuellement, on cherche à réduire les effets-lignes parfois à entre 3% et 5%. Dans ce cas, on peut se demander si la CI du TEI actuel est bien estimée. L’enquête-achat ou tout autres «structures » (sources ponctuelles, moyenne des TEI européens)  permettent alors d’estimer les CI de certains ERE et de s’écarter de celles des ERE (TEI) actuels. Ainsi l’idéal est d’abord de travailler manuellement et ne faire un RAS qu’à la fin mais en modifiant parfois certaines CI (marges) des produits en ligne.

Il convient d’abord de regarder les structures par grands blocs de produits (services, biens industriels, intra-consommation) mais aussi à un niveau plus détaillé de la nomenclature. Se concentrer sur toutes les branches et tous les produits est essentiel : une structure idéale d’une ou plusieurs branches n’implique pas que celle d’autres branches soit bien estimée, loin s’en faut. On croit estimer correctement les CI par produits de la plupart des branches quand on se rend compte que celles restant ne présentent pas un bon profil.

La difficulté est de regarder chaque case et sa structure dans la CI d’une branche en la comparant à titre de curiosité à celle des autres pays, tout en s’intéressant aux effets-lignes et aux effet-colonnes, et en n’omettant aucun produit au fur et à mesure qu’on descend dans la nomenclature. La difficulté est aussi d’ajuster le TEI de manière itérative et manuelle (modifier une case implique d’en modifier souvent 3 autres, voire bien plus, pour rester à marges inchangées). On ne peut évidement tout concilier : un tel travail ne peut être fait que par une petite équipe qui centralise les diverses informations ou évaluations telles que l’estimation de la CI d’une branche quelconque (en colonne) en même temps que la répartition de la CI de ce même produit  par les différentes branches (en ligne).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II –  ESTIMATION DU TEI EN BASE 2000 A 2010

Pour faire le TEI français on s’est appuyé sur plusieurs sources par produits mais aussi en colonnes  [7], [8]. On a aussi regardé de près les coefficients techniques à l’étranger et les travaux sur ceux des services (qui ne sont pas une source mais un point de référence)  [9].

 

° Les enquêtes qui permettent d’estimer des « cases fixées » chaque année. On peut citer les données de la Comptabilité Publique pour les cases fixées des branches non marchandes, les données du RICA pour les cases fixées de l’agriculture, l’enquête annuelle sur les consommations d’énergie par l’industrie (EACEI) et les enquêtes de branches du Service des Études et des Statistiques Industrielles (SESSI). Ces dernières permettent, pour un produit donné de la nomenclature 118, d’établir des ERE selon un niveau très détaillé de la nomenclature PRODCOM (à 8 positions), en supposant certaines clefs de partage entre les emplois (CI, consommation finale des ménages, FBCF…).

 

° Des sources ponctuelles publiques qui permettent d’estimer directement certaines cases pour une année donnée : enquête sur les consommations de services par l’industrie du SESSI de 1999 ; enquête sur le recours aux services par les entreprises des services et du commerce en 2001 ; enquête partenariat du SESSI de 1994 qui a permis d’estimer les CI de biens par l’industrie ; sources professionnelles (entreprise USINOR pour l’acier, Syndicat général des fondeurs de France pour la fonderie, enquête du SYNTEC pour les services informatiques …) ; rapports d’activité des entreprises publiques (EDF, GDF, CDF).

 

° Les TEI étrangers ont également été utilisés pour valider certaines estimations et les modifier le cas échéant. Pour assurer cette comparaison avec les TEI étrangers, on a été conduit, partant du TES français (croisement produit X branche homogène),à se rapprocher d’un TRE selon le modèle du SCN – SEC (croisement produit X secteur d’activité). Sept pays européens font des TRE par branches d’établissement Mais à défaut, les unités sont les entreprises dans 14 pays européens (Belgique, Pays Bas,…)

 

° Le partage des CI a surtout repris les informations issues de PAC – CENF. Les achats de matières du Plan Comptable Général (PCG) ont été identifiés aux achats de biens ; et les autres achats et charges externes (AACE) identifiés aux achats de services moyennant un traitement spécifique de la sous traitance qui fait partie des AACE et dont une partie concerne des achats de biens. C’est ce second point qu’on développe ici car il permet de mieux remplir le TEI en le complétant par d’autres sources (case fixées qu’il convient de maintenir) voir « cadre achat » auprès des entreprises.

 

Nous présentons ici ces sources mais auparavant la méthode en développant certains aspects.

 

 

 

 

 

1/ Du compte de résultat issu du PCG, au comptes nationaux

Le Plan Comptable sur lequel s’appuie ESANE est le suivant. On part des principaux postes « Achats ». On peut noter que ces postes n’apparaissent pas tels quels dans ESANE. En revanche, on y trouve le poste « autres achats et charges externes ».

 

 

Dans PAC-CENF, les CI totales d’un secteur d’activité se répartissent entre les postes achats de matières (R212), les autres achats et charges externes (R214), et les variations de stock utilisateur (R213) . Plus précisément, le poste AACE (R214) se définit comme la somme des rubriques suivantes :

 

 

 

 

 

2/ La sous-traitance

 

a) Définition et prise en compte dans le PCR

La sous-traitance est définie dans le manuel Francis Lefebvre (page 816) : « opération par laquelle une entreprise confie à une autre le soin d’exécuter pour elle et selon un certain cahier des charges préétabli, une partie des actes de production dont elle conserve la responsabilité économique finale ».

On distingue deux catégories de sous-traitance dans le PCR.

 

– les achats de sous-traitance (comptes 604 et 605), qu’on appelle aussi la « sous-traitance incorporée », car elle reprend les achats de services immatériels et matériels lorsqu’ils sont incorporés directement aux ouvrages, travaux produits fabriqués. Cette sous traitance est très importante dans le BTP – construction.

 

– la sous-traitance générale (compte 611), relative à des charges générales (services) : administration, entretien, gardiennage, comptabilité, informatique, logistique, etc. (autres que ceux des comptes 604 et 605).

 

 

b) Traitement en comptabilité nationale

 

En comptabilité nationale., on enregistre systématiquement la sous-traitance en CI sauf quand on la considère comme un double compte (agences de voyage, organisateur de transport, promotion immobilière,…).

 

Plus précisément, on distingue dans les équilibres – ressources – emplois :

la CI1 : consommation intermédiaire autres que les suivantes (qu’on peut projeter),

la CI2 : sous-traitance incorporée (= sous-traitance industrielle dans l’industrie, sous traitance incorporée dans le BTP) (qu’on ne peut projeter),

la CI3 : sous-traitance structurelle d’organisation liée aux restructurations (qu’on ne peut projeter),

la CI4 : CI branches non marchandes, de la branche agriculture et des branches financières.

 

Cette distinction permet aux RSP de voir si un effet – ligne important n’est pas due à une forte variation de la CI des branches exogènes (CI4).

 

En comptabilité nationale, on a choisi de séparer les CI interprétables en terme de coefficients technique (relativement stable) des CI générées par l’organisation de la production (instables). Ces CI comprennent la sous-traitance classique (CI2) et toute sous-traitance liée à des restructurations (CI3). L’exemple suivant d’une entreprise automobile – qui éclate sa production entre 3 filiales, dont l’une (M) fabrique des moteurs qui transitent par l’entreprise (A) pour être utilisés ensuite par l’entreprise (F) qui fabrique les voitures qu’elle revend à (A) qui les commercialise – a pour objet de montrer que à valeur ajoutée inchangée entre 2 années, le traitement en comptabilité nationale aboutit à ce que les CI soient plus que doublées (schéma suivant). C’est l’exemple d’une entreprise automobile qui éclate sa production en plusieurs filiales.

 

Il est à noter que cette nouvelle organisation des entreprises a incité les statisticiens à enquêter les entreprises profilées plutôt que les unités légales pour consolider les flux entre les UL de contour d ‘une entreprise profilée.

 

Ainsi, le principal souci est d’affecter une partie de la sous-traitance du poste AACE en CI de biens car une partie de celle ci concerne des biens. Il faut aussi affecter les petites fournitures au poste « CI de biens » alors qu’elles sont inclues dans les AACE. On peut d’ailleurs espérer qu’avec le profilage, ce poste sous-traitance diminue.

 

On peut donc établir le tableau suivant sur les variables disponibles d’Esane en regard du PCG

 

 

 

 

 

 

3/  Les règles d’affectation en CI de biens ou CI de services à partir de PAC-CENF

La première étape consiste à estimer la CI de l’ensemble des biens et des services. Le partage entre CI de biens et CI de services peut être regardé à partir d’Esane en confrontant les CI d’Esane par secteur d’activité aux CI du TEI par branche. On fait la comparaison avec le TEI hors TVA déductible (HTD) car les CI d’Esane sont également HTD.

Dans le TEI par branche, les CI de biens s’étendent des achats de produits agricoles (A01Z) jusqu’à la réparation et installation de machines (E33Z) Les achats de services constituent l’ensemble qui va des produits de l’électricité aux autres services personnels.

 

Toutefois, les AACE comprennent aussi à l’intérieur du poste comptable 606 des petites fournitures et surtout la sous-traitance de biens, – qu’on avait évalué en base 2000 à partir de la variable D314 des fichiers de l’EAE industrie (sous-traitance incorporée) et de la variable D322 des EAE des services (achats de matériels) – qu’il faut rajouter aux achats de matières pour faire la comparaison avec les CI de biens du TEI.

ESANE ne fournit plus la variable D314 mais seulement la sous-traitance totale (variable D310). En base 2000 on disposait aussi des achats de matériels dans l’industrie (variable D323). C’est à partir de ces deux variables qu’on estimait la sous-traitance de biens. L’estimation de la sous-traitance de bien a été assez complexe en base 2005. Pour certains secteurs d’activité, la sous-traitance de biens a été mise à 0 pour ne pas avoir de CI négatives de services.

 

La méthode de décomposition employée sur le SIE-PAC en ancienne nomenclature (entre CI de biens et CI de services par secteur d’activité et par branche en niveau 138 de la nomenclature) a été reproduite sur les données PAC-CENF en base 2005 et base 2010 pour les secteurs d’activité de cette nomenclature. Elle a donné, somme toute, des résultats plus que satisfaisants au regard des comparaisons internationales.

 

Pour parvenir à un tel résultat, nous pouvons partir des données de PAC-CENF qui permettent de décomposer pour chaque secteur d’activité de la nouvelle nomenclature agrégée NAF138, les CI totales entre CI de biens et CI de services selon des clefs de répartition (tableau suivant). Ces clefs ont été respectées sauf cas de force majeure. C’est ainsi qu’il ne semblait pas opportun d’avoir près de 8 milliards d’achats de matières en base 2010 et base 2005 par le secteur d’activité promotion immobilière ; on n’en a pris que 5 %, le reste étant supposé faire partie des autres achats et charges externes. Il a fallu aussi rajouter les variables nouvelles d’Esane PAC pour la plupart dans les CI de services (gains des joueurs aux jeux d’argent, résultat du PMU constituant une production des organisateurs de courses, hors ESANE affectée à 80 % en achats de services).

 

Affectation des opérations aux biens ou aux services à partir de PAC-CENF (ESANE)

La nomenclature d’activité en 138 postes et regroupements entre CI de biens et CI de services permet de séparer les biens (NAF 01 à 38) de services et constructions (NAF 41 à 98) (voir tableau au début du chapitre 4)

Sources statistiques utilisées pour estimer le TEI de la base 2005

 

 

 

4/ l’enquête du SESSI sur les achats de services par l’industrie de 1999

On avait pu estimer les CI de services par l’industrie à partir de l’enquête ponctuelle du SESSI de 1999 [9]. Selon, le SESSI, le rapport « achats de services / CAHT » est de 15 %, pourcentage qu’on a repris tel quel dans le TEI de 1999 comme coefficient technique Ce tableau a permis aussi de déterminer les marges de transports, moyennant l’hypothèse que c’est le producteur qui prend en charge le transport. Ces dépenses de transport (compte 624 du PCR), sont de 12,3 milliards d’euros.

 

 

 

 

5/  L’enquête partenariat de 1994 du SESSI (entreprises de plus de 20 salariés)

A titre d’exemple, on explique ici comment on avait utilisé cette enquête pour répartir les CI des produits de l’industrie par branche dans l’édition (C20). Les méthodes sont les mêmes pour les autres produits (tableau suivant).

Selon l’enquête partenariat (chiffre d’affaire par secteur client-entreprise), le total des ventes des entreprises de l’édition est de 136 milliards de francs en, 1994. Il inclut 12,6 milliards au commerce de gros et 44,9 milliards au commerce de détail. Si les ventes au commerce de gros sont principalement destinées à d’autres entreprises (donc traitées en CI), les ventes au commerce détail vont pour la plus grande partie aux ménages (sauf la partie consommée par les détaillants pour leur propre CI, estimée à 3 milliards). Pour comparer les ressources de l’ERE avec celles qui découleraient de l’enquête partenariat, il faut rajouter les marges de transport et les marges de commerce aux ventes ainsi que le solde du commerce extérieur, les livraisons non vendues et le CA estimé des petites entreprises (l’enquête ne couvre que les entreprises de plus de 20 salariés). On procède ensuite à un certain nombre d’hypothèse pour répartir les CI par branches utilisatrices dans le TEI de 1995.

Pour estimer les ventilations des CI des produits par les branches, on a procédé en deux étapes. D’abord, on a fixé des cases en fonction des enquêtes de branche, permettant de calculer les CI des autres branches par solde et au prorata des données de l’enquête partenariat. Ensuite, pour des raisons d’équilibrage, on a retenu des estimations quelques peu différentes de celles calculées pour des raisons d’équilibrage. D’autres enquêtes du SESSI ont tété utilisées pour faire les TEI des bases 2000 à 2010.

 

 

6/ Les exemples de sources ponctuelles (les biens intermédiaires)

On donne ici quelques exemples de sources ponctuelles utilisées parmi  bien d’autres dans la nomenclature en NAF Rév1. L’avantage de toutes ce sources, c’est qu’elles permettaient une ventilation de la CI des produits en lignes par branche utilisatrice. L’inconvénient c’est qu’elles n’étaient pas homogènes comme l’enquête achat de 2017, qui elle est en colonne.

 

a) Les matières plastiques (F46)

Selon la Fédération professionnelle, l’emballage reste le premier débouché des plastiques (38 % de la consommation). Le BTP représente 23 %, le secteur des matériels de transports 13 %, les équipements électriques et électroniques (8 %), les sports et loisirs 4 % de la consommation ; l’ameublement représente également 4 % de la consommation. L’ERE du HF46C « éléments en matière plastique pour le bâtiment » amène à relever de près de 7 milliards de francs la CI par les branches H01, H02 par rapport à cette source. Par ailleurs, les facturations de plastiques pour appareil d’équipement ménager (C44) sont de l’ordre de 1,2 milliards de francs, celles pour les appareils de réception, d’enregistrement, reproduction sont de 700 millions de francs, celles pour l’industrie automobile représentent 17,9 milliards de francs, 700 millions pour la construction navale et aéronautique. Ces données de source professionnelles pour l’ensemble du champ sont confirmées sur un sous-champ, celui de la plasturgie, par une étude du SESSI : 60 % sont destinés à l’industrie automobile et les équipementiers en 1998.

 

b) La première transformation de l’acier (F51)

L’information transmise par l’entreprise USINOR donne pour les 3 principales catégories d’acier (alliés, inox et non alliés) la ventilation des ventes en France en tonnes en NAF 118 (tableau suivant). Par exemple, pour la consommation d’acier par l’automobile, la part dans la CI globale du produit acier est de 14,5 %. A partir de là, il était possible de fixer les cases en ligne du produit F51 moyennant une répartition des livraisons non vendues (estimées par ailleurs par le RSP). Il convenait en outre de réintroduire la CI de la branche récupération (transfert de produit, cf infra) qu’on peut évaluer à partir des évaluations fournies par le BIPE. Son montant en en 1995 a été repris directement dans le TEI (8,8 milliards de francs = 10.000 milliers de tonnes * 880 F).

 

c) Les métaux non ferreux (F52)

Les métaux non ferreux regroupent notamment l’aluminium, le cuivre, le nickel, le plomb, le zinc.

S’agissant de l’aluminium, un e publication du SESSI (n° 114 juin 1999) indiquait que l’aluminium est utilisé principalement pour le transport (29 %), le bâtiment (20 %), la construction électrique et la construction mécanique (15 %) (graphique suivant) sachant que ces pourcentages correspondent à une ventilation par utilisateur final (les 20  % du BTP incluent les industries des produits minéraux qui achètent l’aluminium dans le cadre de production à destination du BTP). Les pourcentages retenus pour la CI du TEI sont corrigés en conséquence (ie l’aluminium vendu aux industries de produits minéraux leur est réattribué). De même, les postes « divers » (15 %) et « emballage » (12 %) sont reventilés : autour de 19 % pour les matériels de transport, 8 % pour les biens d’équipement mécanique, 10 % pour le BTP, 13 % pour les biens d’équipement électrique, 15 % pour les industries des biens de consommation, 5 % pour la sidérurgie et 30 % pour les échanges internes aux F52.

 

 

d) La fonderie (F53)

Le syndicat général des fondeurs de France a transmis une répartition des destinataires des livraisons de la fonderie (GF53). Sa brochure sur les chiffres-clés de 1998 permet de vérifier les principaux agrégats de l’équilibre ressources-emplois (ERE) tels que le niveau des CI, les livraisons non vendues (LNV). Pour ce produit, l’information de base est suffisante pour faire une répartition de la CI par branche en niveau 118. De plus, le montant des LNV est correctement estimé en base 95. On dispose de la répartition des quantités de produits en tonnage et en valeur : 21 milliards de francs en 1995.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

III – EXEMPLES D’ÉQUILIBRAGE ENTRE LES LIGNES ET LES COLONNES A PARTIR DU CADRE « ACHATS »

La base 2020 devait  intégrer les résultats de l’enquête « cadre achats » On propose ici trois exemples pour l’intégrer, ne serait ce que parce que les pratiques sont complexes et varient selon les pays. Les pays utilisent en effet le cadre achat de manière différente. Certains (Allemagne) résolvent les grands écarts de manière manuelle puis font un RAS à la fin. D’autres le font dès le début. D’autres fixent des cases en lignes ou en colonne (France) à partir d’information comme dans l’agriculture.

  • Le premier exemple est calé sur l’approche « production » du PIB. Cette pratique est utilisée dans les pays où l’approche production est prioritaire : par exemple les Pays Bas qui font un RAS d’emblée sur le TEI avec calage sur les marges alors que nous modifions les cases du TEI de manière manuelle).
  • Le second exemple pourrait être appliqué en France compte tenu que d’une part le PIB est calé sur celui de l’approche « revenu » et que d’autre part il faut faire un RAS en tenant compte des cases fixées (agriculture, services non marchands, services liés à l’emploi,..). L’approche « production » du TES en France n’est pas égale spontanément dans le mode d’élaboration des comptes  à celui de l’approche « revenu ». On cale le PIB des approches « production » et « demande » du TES sur l’approche « revenu » du TEE.
    Certes l’approche « revenu » issue du TEE est en quelque sorte égale à l’approche « production » du TEE, la production étant la première variable estimée. Puis viennent les CI par secteurs institutionnels et sous-secteurs d’activité, d’où se déduit la valeur ajoutée (VA), somme des rémunérations, des impôts liés à la production et de l’excédent brut d’exploitation (revenu mixte pour les entreprises individuelles).
    Seulement la VA calculée dans le TES par branche n’est pas spontanément égale à celle du TEE. Elle est la différence entre la production par branche et la CI par branche La production par branche résulte d’un éclatement des productions des secteurs d’activité entre leur activité principale et secondaire, donc au total, elle est la même que celle du TEE. Mais la CI de la branche résulte d’un long calcul en additionnant les CI des produits par une branche, eux-mêmes, calculés à partir des CI des produits en réduisant les effets « ligne ». Donc la VA totale de l’approche « production » du TES n’est pas égale à priori à la VA totale de l’approche « revenu » du TEE. Au final, il faut caler la première sur la seconde en réduisant les effets « colonne », donc en calant le plus possible la VA de chaque branche à celle des sous-secteurs d’activité (« passée » en branche). Il est donc justifié de prendre une cible de VA de l’approche « revenu » du TEE différente de celle de l’approche production du TES dans ce second exemple. Celui-ci pourrait être appliqué en France dans la prochaine base.
  • Une troisième méthode calé entre les approches « production » et « demande » (utilisée dans les pays où le PIB est estimée à partir des 2 approches : par exemple l’Allemagne). Ce sera le troisième exemple.

 

 

 

 

1/ premier exemple ; calage du PIB sur l’approche « production » (traitement manuel et procédure RAS à la fin)

On présente d’abord une méthode pour l’année de base d’un TES en secteur d’activité (mais il pourrait être éventuellement en branche). Cette méthode est toutefois trop longue pour être utilisée en année courante. Dans ce cas, il faut utiliser la méthode française actuelle (projection des CI à partir de l’hypothèse de stabilité des coefficients techniques d’une année à l’autre, réduction des « effets-ligne » et des « effets-colonne ».

Les principes généraux sont les suivants. On modifie d’abord les emplois finals des ERE (approche « demande » du PIB) puis les cases du TEI (à partir du cadre »achats »), tout en restant caler sur les deux autres approches de calcul du PIB « production » et  « revenu ». Les marges de manœuvre sont ainsi plus étroites pour les ERE  : il faut se caler sur les comptes des secteurs d’activité aussi bien sur la valeur ajoutée (VA) que sur les CI, la production étant donnée.

Les trois méthodes de calcul du PIB sont confrontées : l’approche revenu et l’approche production, normalement cohérentes, sont comparées à l’approche demande des ERE. Cette dernière permet de regarder les arbitrages quand elle aboutit à des résultats incohérents avec les deux autres approches.

Les grands déséquilibres entre la CI totale d’un bien obtenue en sommant les CI en colonnes pour ce produit et la CI retenue de l’ERE au moment de l’arbitrage du PIB sont résolus de manière manuelle (dans l’ordre de priorité analyse des sources, comparaison internationale, suivi des coefficients techniques,…). Ce n’est que dans un second temps, qu’une procédure RAS doit être utilisée. Le tableau suivant explicite les différentes étapes manuelles.

 

 

a) présentation de l’exemple d’élaboration du TES-TRE à partir du cadre « achats »

Les méthodes étrangères permettent d’estimer mieux les CI en produits par les secteurs d’activité, d’abord à partir d’une exploitation des données d’entreprises, comme ce fut le cas lors des bases 2000 à 2010 en distinguant achats de biens et achats de services par secteurs d’activité. La méthode a donné des résultats satisfaisants au regard des comparaisons internationales. Les coefficients techniques français sont quasiment dans la moyenne des autres pays.

En outre, l’enquête sur la structure des achats des entreprises (cadre « achats »de 2018) donne des résultats par secteur d’activité et non par branche. L’exemple suivant, détaillé par étape, montre comment une telle enquête peut être intégrée dans le TES par secteur d’activité. Le cadre « achat » apparaît surtout très utile pour mieux appréhender les CI de services par les entreprises de services. Celles-ci constituent le principal bloc du TEI en niveau et ce sont elles qui progressent le plus.

Rien n’empêche de conserver certains acquis de la méthode française. les « cibles Esane » de FBCF par grands produits, les « effets lignes »,… Tous ces calculs sont nécessaires pour élaborer un TES en année courante (autre que l’année de base). Ainsi le calcul des CI à partir de l’hypothèse de constance des coefficients techniques peut être maintenue (quitte à être confrontées avec d’autre sources) car elle permet de calculer les CI d’un produit par un secteur d’activité pour les années où il n’y pas d’enquête.

 

 

Télécharger Tableau 1 – Cadre Achats

On assimile (transforme) le passage secteur-branche (PSB) de l’Insee à (en) la matrice de production « secteur d’activité-produit » au sens du SEC 2010 (« make-matrix »).

Il faut faire un TEI pour les 5 secteurs institutionnels (SI). Les TEI des secteurs S12 (IF) et S13 (APU) existent déjà dans le cas français à partir de sources autres que le cadre achats. Le TEI des ménages purs (S14B), qui existe aussi, comprend surtout 3 branches : l’agriculture dont on connaît les cases fixées, les services domestiques qui consomment des produits d’entretien, et le logement (loyers imputés et loyers réels). Pour les ISBLSM, on prend la structure du TEI des SNF voire des EI mais surtout des APU. Le TEI des SNF-EI est élaboré à partir du « cadre achats ». On sépare les EI (S14A) des SNF (S11). On a donc 5 TEI des SI dont ceux des SNF-EI (solde) et des ISBLSM (extrapolation) font un peu figure d’ajustement.

Il faut séparer le TEI en 4 quadrants (biens et services en activités et en produits).

  • Les biens s’entendent de l’agriculture à l’énergie (on sait qu’il existe cependant des ERE de services industriels et que la fourniture d’énergie s’apparente aussi à un service) ;
  • les services vont du BTP aux services domestiques (on sait que les activités d’édition peuvent produire des biens et les ouvrages de construction s’apparentent à des biens).
  • Les RSP font les ERE en lignes.
  • Le cadre central détermine les comptes en colonnes : production, VA et CI totale, par secteurs d’activités des SI. Les VA ainsi calculées sont calées sur l’approche revenu qui coïncide avec l’approche production.
  • On suppose par ailleurs connu le TEI de l’ancienne base (tous SI confondus, et pour chaque secteur institutionnel).

Quelques cases fixées sont supposées connues (agriculture, branches non marchandes, intérim, SIFIM,..).

On fait une table de passage entre les postes de l’enquête et les produits en 138 de la nomenclature du TES français (idéalement agrégée en 64 ou en 88 produits de niveau division NACE 2008 pour comparer aux TEI étrangers).

L’exemple suivant, proche des ordres de grandeur du TES de la base actuelle,  schématise les différentes étapes.  Le TEI est celui des SNF-EI, seul secteur institutionnel par hypothèse dans cet exemple. Il comprend 5 secteurs d’activité – produit : l’agriculture, deux activités industrielles, la construction (BTP), les services marchands. En pratique, il faut procéder par étape :

  • caler les emplois finals sur le PIB,
  • résoudre d’abord les grands « effets lignes » (voir définition ci-dessous) puis les petits,
  • calculer le TEI étape par étape en s’appuyant sur des informations dont la projection des coefficients techniques, en n’utilisant pas une procédure RAS d’emblée, mais plutôt vers la fin, comme le font de nombreux pays (Allemagne, Pays Bas,…) au moment où les « effets lignes » ne sont plus supérieurs à 3 – 4%.

Les RSP ont fait les ERE (premier sous-tableau). Ils disposent de la production (donnée exogène). De son coté, la synthèse («cadre central ») a fait les comptes de production et d’exploitation par secteurs d’activités.

On dispose de l’enquête « cadre-achats » en pourcentage de la production (donc l’équivalent de coefficient technique) (second sous-tableau). On calcule les CI d’un produit par un secteur d’activité à partir des coefficients techniques de l’enquête. On applique ces coefficients à la production. On additionne les CI de chaque secteur d’activité pour obtenir une CI totale par produit.

On en déduit un nouveau TES avec des CI qu’on peut comparer aux CI des ERE. Elles sont différentes. Par exemple, pour le produit « agriculture » 217,5 au lieu de 200 ; pour le produit «industrie A » 949,5 au lieu de 900. Le rapport entre les deux mesure « l’effet-ligne » (1,06 pour l’industrie A).

De plus, le PIB de l’approche demande est de 12400 tandis le PIB des approches « production » et « revenu » est de 12455 (troisième sous tableau). Il faut se rapprocher, voire se caler, sur ce montant.

b) étape 1 :calage du PIB de l’approche « demande » sur l’approche « revenu » et arbitrage des emplois finals

La première étape est celle du calage de l’approche « demande » sur l’approche « revenu » en modifiant les emplois finals des ERE (et donc la CI). On commence donc par les lignes (ERE).  On modifie les emplois finals uniquement là où les écarts de CI sont importants donc pas pour l’industrie B car l’effet ligne est de 1,01. On n’arbitre pas l’ERE de l’agriculture, comme c’est le cas dans la méthode actuelle. On n’intègre donc pas le cadre achat pour la CI du produit agriculture par les autres branches du fait d’autres sources.

A ce stade, plus aucune production n’est égale à la somme des emplois sauf dans l’agriculture. Le PIB de l’approche « demande » est calé sur le PIB de l’approche « production » de l’étape initiale (12455) mais ce dernier a changé (12473) du fait des modifications de la ligne agriculture du TEI.

Pour arbitrer les emplois finals ;il faut suivre quelques règles de base. Il faut trouver la CI du produit la plus appropriée : elle n’est ni la CI calculée à partir du « cadre achats », ni la CI de l’ERE. On arbitrera sur la CI de l’ERE « industrie A » car la CI issue de l’enquête est de 6% supérieure à celle de l’ERE. On retiendra dans la seconde  étape un montant de CI qui se trouve entre la CI de l’ERE (900) et la CI issue du cadre achats (949,5), soit ici 915.

Dans la pratique, il n’est bien entendu pas acquis qu’on ne puisse pas modifier les CI de l’industrie (par exemple ici l’industrie B). On sait que le partage « CI / FBCF » est assez fragile dans l’industrie en France. A l’inverse, certaines CI des ERE des services peuvent être considérés comme non arbitrables.

On arbitre aussi la consommation finale et la FBCF du BTP et des services. On se réfère à un principe : on préfère arbitrer la FBCF que la consommation pour laquelle on dispose de nombreuses sources. On a ainsi arbitré sur les emplois finals (hausse de la consommation finale de 0,4% et de la FBCF de 0,8%).

Au total, on aboutit à un premier tableau des cases « connues », où ont été repris :

  • les comptes de production, cohérents avec la donnée d’entreprise (Esane), complétés par le cadre achats;
  • la colonne de l’agriculture « fixée »,
  • ainsi que la répartition du produit agriculture par branche, en l’occurrence par la branche industrie (A) seule consommatrice en dehors de l’agriculture elle-même (fourrages), calculée par solde (182,5 = 200 – 17,5).

c) étape 2 : méthodes manuelles d’arbitrage du TEI

La seconde étape consiste à arbitrer le TEI. Quelques principes peuvent guider.

  • D’abord, les cases sur lesquels on arbitre  devraient être les cases diagonales aussi bien dans le bloc 1 (biens – biens) que dans le bloc 4 (services-services ou BTP-BTP). Dans un second temps on arbitre éventuellement les CI de services-BTP par les secteurs d’activités de l’industrie (bloc 2) ou les CI de produits industriels par les services (bloc 3). La case diagonale reflète souvent des relations de sous traitance ou bien des échanges dans le cadre d’une intégration « verticale ». Or on peut penser que le cadre « achats » ne met pas bien en relief les coefficients techniques correspondant à ces échanges.
  • Le second principe est d’éviter d’arbitrer sur le bloc 1. En effet, les coefficients techniques ont plus de sens dans l’industrie. Par ailleurs, les CI de services par les services sont de gros montants, donc à priori plus arbitrables. Il devient toutefois intéressant de suivre l’externalisation dans les services.
  • Nous n’avons pas choisi les produits de l’énergie dans cet exemple. Ceux-ci jouent un rôle important dans l’économie. Le cadre achats devrait donner pour chaque secteur d’activité les CI d’énergie. Comme on calcule les économies d’énergie, mieux vaut éviter de les arbitrer.
  • Enfin, il ne reste plus beaucoup de cases fixées dans le TEI (agriculture, intérim, branches non marchandes,..). Mieux vaudrait les conserver, même si on dispose d’un cadre « achats ».

 

° produit industriel A et secteur d’activité A

Quand on a modifié la CI du  produit industrie A par le secteur d’activité de l’industrie A, on reporte sur la CI du produit BTP par l’industrie A ou sur la  CI de services par l’industrie A (bloc 2). Ce report peut se faire au prorata comme dans l’exemple fictif. On avait baissé de 17,5 la CI de l’agriculture par l’industrie A et de 34,5, la case diagonale soit un total de 52, qu’on reporte au prorata : + 10 de BTP par l’industrie A, + 42 de services par l’industrie A. D’après le cadre « achats », les CI de services par l’industrie A sont 4 fois supérieures à celles du BTP par l’industrie A.

 

 

° produit industriel B et secteurs d’activité B

A ce stade, il faut caler la CI totale issue du cadre « achat » du produit de l’industrie B à la CI de l’ERE qu’on n’a pas modifiée car l’effet ligne est 1,01. Les autres pays ne modifient pas en général une CI de l’ERE dans un tel cas. Il faut donc diminuer la CI de la case diagonale de 10, qu’on ajoute (reporte) à la CI des services par l’industrie B (+10).

 

Pour résumé : principes de l’arbitrage pour les produits manufacturés,

  • Si l’effet-ligne est faible, on ne change pas les emplois finals et donc la CI de l’ERE du produit ; on arbitre la CI de la case diagonale par rapport à ce que donne la CI totale issue du cadre « achats ». On reporte l’écart sur une autre CI pour rester caler sur la CI du secteur d ‘activité issue d’Esane, soit au prorata, soit sur les CI de service, soit sur une CI d’un produit industriel proche, par exemple l’industrie automobile (C29A) et les équipementiers (C29B),
  • Si l’effet-ligne est important, on prend une CI qui se trouve entre celle des ERE et celle issue du cadre « achat » (exemple du produit de l’industrie A).  On reprend les mêmes principes précédents, c’est à dire qu’on modifie la case diagonale plutôt que les CI du produit par les autres branches afin de conserver au mieux les coefficients techniques issus du cadre « achat ».

° produit BTP et services et secteurs d’activité BTP et services

Restent les arbitrages du BTP et des services. On arbitre le BTP en premier. Pour se caler sur la CI du produit BTP, on retire 30 à la case diagonale et 50 à la CI de BTP par les services, toutes deux ayant été estimées à partir du cadre achat. Pour être calé sur la CI du secteur d’activité BTP, on doit rajouter les 30 à la CI de services par le BTP.

On obtient au final la case diagonale de services par les services en ajustant à la CI de l’ERE et à la CI du secteur d’activité services. L’écart est de 50 par rapport à la CI issu de lu cadre achat (10550 au lieu de 10500).

Dans cet exemple, on n’utilise pas la méthode RAS parce qu’il n’y a que 5 produits – secteurs d’activité (ou branches pures). Dans la pratique, il faut faire un RAS assez rapidement, au fur et à mesure des tours de TES. La méthode proposée ici ne peut donc se faire qu’après les tous premiers tours de TES, quand les ERE ont déjà été élaborés.

 

 

d) Conclusion sur l’arbitrage des ERE et du TES en utilisant le cadre  » achats »

Ce travail d’ajustement du TEI ne peut se faire que par la synthèse parce qu’il met en jeu tous les ERE ainsi que les comptes de production et d’exploitation de toutes les branches. Mais il doit être fait en lien avec les RSP qui fixent par ailleurs quelques cases (par exemple on ne pas peut modifier la case diagonale du BTP dans le TEI sans regarder la sous-traitance issue de liasse fiscale ou d’Esane).

Cette procédure est plus complexe pour ajuster un TEI de plus de 100 produits – secteurs d’activité. Les emplois finals et la CI du produit ne changent pas en théorie entre un TES en secteur d’activité et en branche pure ; Seules changent les colonnes (comptes de production, comptes d’exploitation, CI du TEI). Toutefois, les lignes changent car le calage sur les comptes de secteur d’activité est plus marqué que dans la méthode actuelle plus souple du TES français (pas de calage en niveau, mais des évolutions aussi proches que possible entre les comptes de production par secteurs d’activité et par branches pures).

Dans un TEI de plus de 100 lignes – colonnes, il convient de traiter les plus grands « effets-lignes » dans l’industrie puis dans les services. On s’occupe dans un second temps des plus petits « effets-lignes ».

On raisonne à priori d’abord en ligne, ensuite en colonne. Il ne faut pas aller d’en haut à gauche du TEI en bas à droite car on aboutit à une impasse. Il convient de s’intéresser aux gros montants (diagonales de l’industrie, CI de services par les services) qu’on peut modifier.

A la fin, seuls les déséquilibres restants et petits (en général moins de 3% à 4% de la CI par produit) sont équilibrés par une procédure RAS pour répartir les niveaux tout en se calant sur les totaux (marges) en ligne et en colonne

 

 

 

2/ deuxième exemple : calage sur l’approche sur l’approche « revenu » puis méthode RAS dès le début (pas d’estimation manuelle des cases du TEI)

On reprend le même exemple précédent mais cette fois, le PIB de l’approche « revenu » n’est pas la même que celui des deux autres approches. Il se situe à 12430; celui de l’approche « demande » à 12400 et celui de l’approche « production à 12455,5.

D’autre part, on ne calcule pas les cases du TEI manuellement mais on applique un RAS (hors agriculture dont les cases sont fixées).

On a donc les mêmes calculs initiaux que dans le premier exemple.

 

a) étape 1 : estimation provisoire des cases du TEI

La première étape est juste une répartition du TEI calé sur la structure de la première étape de l’exemple précédent : ainsi la CI de l’agriculture par l’industrie A est 185,9 = 182,5 /942,5 * 960. Les PIB des approches « production » et « demande » ne varient pas mais les productions ne sont pas égales au totaux des emplois, y compris pour l’agriculture. Seules les cases fixées de l’agriculture ont été reprises en colonne.

 

b) étape 2 : calage sur l’approche « revenu »

Le calage sur l’approche revenu et la prise en compte des cases fixées de l’agriculture en ligne constitue l’étape  2. A ce stade on fait une simple règle de 3. Par exemple pour le calcul de la CI du produit de l’industrie A par l’industrie A , soit 307,6 = 305,6 /(960-185,9) * (961,8-182,5) avec  961,8 = 960 / (13894,5 – 59,5) * (13920 – 59,5). La CI totale de 13920 est obtenue par différence entre la production 26350 et la VA de l’approche revenu (12430). La VA de ce TES est donc celle de l’approche « revenu ». Mais les ressources (la production) ne sont pas toujours pas égales aux emplois, sauf pour l’agriculture.

 

c) étape 3 : un RAS hors cases fixées

Dans l’étape 3, on  se cale sur les CI des ERE des produits de l’industrie. On arbitre juste les CI du BTP et des services de telle manière que la somme des emplois finals soit de 12430, soit le montant du PIB de l’approche « revenu ». Les arbitrages sur les emplois finals sont simplifiés par rapport au premier exemple, en partie du fait que le PIB de l’approche « revenu » est moins éloigné du PIB de l’approche « demande » que ne l’était le PIB de l’approche « production ». Ces arbitrages portent sur la FBCF et la CFM comme dans le premier exemple, respectivement pour deux tiers et un tiers de l’arbitrage global qui est de 30

De plus les ressources sont égales aux emplois pour tous les produits.

Dans le TEI (hors agriculture), on indique qu’on va faire un RAS à partir de la structure de la matrice du TEI de l’étape 2. Le RAS se fait sur les cases du TEI hors les cases fixées de l’agriculture.

 

 

Le RAS porte donc sur les valeurs ci-dessous de l’étape 2) « initial » et calcule les valeurs de l’étape 4) « final ». Les totaux (marges) sont les mêmes en colonne mais pas en ligne.

 

 

d) étape 4 ; valeurs finales du TEI

Les valeurs finales du TEI se déduisent dans l’étape 4 finale.

 

 

 

 

 

 

3/ troisième exemple ; calage du PIB entre l’approche « production » et l’approche « demande »

Cet exemple est différent du précédent car le PIB retenu se situe entre les montants du PIB de l’approche « demande » et du PIB de l’approche « production ». On reprend exactement les mêmes chiffres de départ que dans l’exemple précédent (EREs et structure des coefficients techniques). Cette méthode pourrait être utilisée en France en cas de non calage absolu sur l’approche « production » comme en Allemagne.

Considérons donc les EREs simplifiés (premier tableau ci dessous) correspondant à une première estimation.

Les résultats de l’enquête cadre « achats »fournissent un second tableau exprimant les consommations intermédiaires de chaque branche en pourcentage de leur production. Par exemple, la CI de la branche Agriculture en produits de l’industrie A correspond à 7% de la production. Si l’on applique ces coefficients au tableau EREs, on obtient le troisième tableau, qui correspond bien tendu au premier tableau calculé de l’exemple précédent (prenant la structure du cadre « achat »).

On suppose de plus que la colonne agriculture est non arbitrable de même que le total de la CI du produit agriculture (cases fixées en bleu foncé) .

Comme dans l’exemple précédent,  ce tableau n’est plus équilibré puisque, pour chaque ligne, le total des emplois n’est plus égal aux ressources, il faut donc le modifier en arbitrant entre les différentes sources disponibles. De même, le PIB de l’approche production est différent de celui de l’approche demande.

 

Trois options sont possibles :

1/ considérer que les EREs étaient corrects et qu’il ne faut pas les modifier. L’équilibrage consiste alors à ventiler les consommations intermédiaires par ligne sans toucher à leur total tout en modifiant le moins possible la structure des coûts donnée par l’enquête ;

2/ considérer que la structure des coûts de production est la meilleure source et modifier la consommation finale et la FBCF par produit ; il est possible de modifier également la production, ce qui amènera à recalculer les CI ;

3/ considérer qu’aucune donnée n’est parfaite et se donner le droit de modifier l’ensemble du tableau de manière à distordre au minimum sa structure, ce qui est généralement la meilleure solution en termes de qualité du résultat.

 

C’est ce que nous faisons dans le dernier tableau ci dessous.

1/ le PIB est à mi chemin entre celui de l’approche demande et de l’approche production (12430).

2/ la colonne agriculture n’a pas été arbitrée

3/ la consommation des ménages (donnée exogène) n’est pas modifiée.

4/ la FBCF est modifiée (+30)

5/ les valeurs ajoutées de l’industrie A, du BTP et des services ont été modifiées de manière à ce qu’on s’éloigne le moins possible des ERE de départ : par exemple, on retire – 25 à la CI du BTP par le BTP et -60 à la CI du BTP par les services, donc à peu près au prorata des deux CI, car on avait ajouté 20 à la FBCF en BTP de manière à ce que au final le total des ressources soit égal au total des emplois : l’intégration du cadre achats donnait en effet un niveau des emplois supérieur de 65 à celui des ressources.

6/ On essaie en même temps de ne pas trop s’éloigner des VA par branches issues de l’intégration du cadre « achat ».

7/ L’arbitrage final est le dernier sous-tableau.

 

 

 

 

 

 

 

 

IV – À LA RECHERCHE DU TEI IDÉAL EN 2017

La méthode proposée serait de confronter 2 sources en structure de la CI totale de la branche en colonne : le TEI actuel et les TEI des pays de l’Europe. On a comparé le TEI français aux TEI européens et on a proposé des CI par grandes branches (voir tableaux Excel ci-dessous) ainsi qu’un TEI complet en 2017 en nomenclature 64 produits-branches (secteurs d’activité dans les autres pays). On s’appuie aussi sur d’autres sources que l’enquête-achat comme les fiches secteurs de l’Insee [10]. En fait, la nomenclature d’Eurostat distingue les services immobiliers à l’exclusion des loyers imputés et les loyers imputés des logements occupés par leur propriétaire qu’on a ici regroupés. Ce chapitre n’engage que l’auteur et non l’Insee.

Faire un TEI en niveau plus agrégé que le niveau de la NAF 64, par exemple le niveau 38, n’est pas souhaitable et pas seulement parce que Eurostat publie les TEI en NAF 64. Prenons le cas de la branche construction :

  • premier exemple, le niveau 38 comprend le produit CG (Fabrication de produits en caoutchouc et en plastique ainsi que d’autres produits minéraux non métalliques). Qu’y-a-t-il de commun entre les plastiques consommés par toutes les branches de l’économie et les matériaux de constructions consommé essentiellement par la branche construction ?
  • De même, le produit MA (activités juridiques, comptables, de gestion, d’architecture, d’ingénierie, de contrôle et d’analyses techniques) comprend des services trop différents dont certains (ingénierie, architectes) sont eux aussi quasiment consommés par la branche construction alors que les autres le sont par toutes les branches.
  • Que dire enfin des activités de services administratifs et de soutien (NZ) qui regroupent les activités de location et location-bail (NAF 77), les services liés à l’emploi (NAF 78) ou les enquêtes et sécurité, services relatifs aux bâtiments et aménagement paysager ; autres activités de soutien (NAF 80 à 82)? Même si ces derniers n’isolent pas dans la nomenclature 64, les services relatifs aux bâtiments et aménagement paysager  largement consommés par la branche construction, au moins les services liés à l’emploi (intérim) sont isolés. Non seulement ils font l’objet de cases fixées dans le TEI français actuel. Mais ils sont largement plus consommés par la branche construction que dans les autres pays.

 

 

 

Nomenclature des 64 produits de la base Eurostat : biens et énergies

Nomenclature des 64 produits d’Eurostat : construction, commerce, transport, hébergement-restauration

Nomenclature des 64 produits d’Eurostat : services principalement marchands et non-marchands

 

 

 

 

 

 

 

V – L’ENQUÊTE « ACHAT » DES ENTREPRISES DE L’INSEE

On reprend ici les motifs historiques de l’enquête  et son descriptif disponible sur le site de l’Insee : voir bibliographie {1] et {2].

« Cette enquête constitue un premier volet, le « volet achats » d’une enquête plus globale, qui  doit permettre d’améliorer et de pérenniser les estimations de croissance du PIB, dans un contexte d’évolution des statistiques d’entreprises. Ce volet « achats » de l’enquête permet de rafraîchir le « tableau des entrées intermédiaires » (TEI), au cœur de l’élaboration des comptes nationaux.

Le TEI retrace les consommations intermédiaires par branche et par produit. Il repose aujourd’hui sur une structure datée, reproduite quasiment à l’identique d’année en année depuis le début des années 2000. Afin de disposer d’une nouvelle estimation de ce TEI, le « volet achats » de l’enquête demande aux entreprises de détailler leurs achats par type de produits.

Ce premier volet sera complété par un volet « production » permettant d’améliorer pour certaines entreprises la ventilation par branche et par produit de la production des unités légales de ces entreprises ».

 

1/ Historique

« L’enquête est nouvelle. Elle vise à rassembler l’information utile pour la construction du « tableau des entrées intermédiaires », le TEI. Cette information est fondamentale pour les calculs d’estimation de la croissance du PIB.

En effet, celle-ci, en approche « demande », repose sur la construction du tableau des entrées-sorties (TES) qui confronte, produit par produit, l’ensemble des ressources, à l’ensemble des emplois. Parmi les emplois, les consommations intermédiaires par produit sont ventilées au sein du « tableau des entrées intermédiaires » par branche homogène d’activité, en tenant compte des totaux de consommations intermédiaires par branche issus d’Esane (dispositif d’élaboration des statistiques annuelles d’entreprise) et des enquêtes de branche. Cette ventilation, réalisée à partir de la structure du TEI en année N-1, résulte aussi de l’équilibrage des équilibres ressources-emplois (ERE) produit par produit. En ce sens, elle permet de réconcilier l’approche « revenu » et l’approche « demande » du PIB.

Le TEI a été réestimé en base 2000, pour les années 1999 et 2000, à partir de diverses sources (sources publiques ou professionnelles sur les clients des biens industriels, certaines enquêtes sur les services aux entreprises, enquête sur les consommations de services par l’industrie, données de comptabilité publique pour les branches non marchandes…). Ce travail, très lourd, a permis d’estimer avec une certaine précision environ 65 % des consommations intermédiaires. En effet, les CI de services par les branches de services n’étaient pas bien estimées (soit près de 35% du TEI). Toutefois, il n’a pas été possible de reconduire ce travail depuis, et par conséquent, la structure du TEI actuellement utilisé en campagne courante repose toujours sur cette structure datant du tout début des années 2000″.

 

2/ Traitement statistique

« La collecte s’est déroulée de septembre à décembre 2018, elle s’effectue par internet avec possibilité d’envoi d’un questionnaire papier sur demande. L’enquête est nouvelle, elle pourrait avoir lieu tous les cinq ans. L’enquête a lieu en France métropolitaine et départements d’outre-mer (DOM), à l’exclusion de Mayotte.

L’échantillon de l’enquête est tiré dans une base de sondage construite à partir du répertoire Sirus (répertoire des unités statistiques). La taille de l’échantillon est de 20 000 unités légales sur une population de l’ordre de 850 000 unités légales. L’objectif est de rassembler une information sur les consommations intermédiaires (CI). La strate exhaustive est construite avec un critère d’effectif (plus de 250 salariés) ou de montant minimum de consommations intermédiaires (28,14 millions d’euros). Enfin, les unités dont le rapport « CI/ CA » est supérieur à 3 et dont l’effectif est supérieur à 10 sont rajoutées dans la strate exhaustive (CA désigne le chiffre d’affaires). Les strates non exhaustives sont d’abord définies par le secteur d’activité, puis le montant des CI (de façon adaptative aux secteurs) ».

 

 

 

3/ Précisions explicatives des différents modules

L’Insee précise les différents modules en particulier la sous-traitance, les achats de matières premières et les autres achats et charges externes. Ceci est très important car on retient cette distinction dans les comparaisons internationales : sous-traitance, achats de biens et achats de services.

En réalité, la principale difficulté est de passer des achats de services dans la nomenclature de l’enquête (décomposition du poste « autres achats et charges externes ») aux CI de services dans la nomenclature de produits de la NAF,

  • non seulement du fait de l’élaboration d’une table de passage entre les deux nomenclature,
  • mais aussi du fait de toutes les opération liées au passage aux comptes (PAC)  (par exemple les autres charges d’exploitation décomposées pour partie en redevances de brevets et loyers, coût d’achat des services revendus en l’état,…)
  • enfin par les questions sur la sous-traitance où il faut décomposer les 2 formes de sous-traitance : la sous-traitance de spécialité et la sous-traitance de capacité. Ceci est important car la sous-traitance de capacité est traitée comme intra-consommation dans le TEI. Une question importante de l’enquête achat est de ventiler la sous-traitance par produits. Si dans la construction, on peut penser que 95% de celle- ci concerne le produit construction, qu’en est il dans les autres branches? Faut-il considérer que la sous-traitance des branches industrielle concerne des biens et celle des branches tertiaires des services?

 

 

 

 

 

4/Activités couvertes par chaque questionnaire

« Il existe 8 versions différentes du questionnaire pour cette enquête. La partie IV diffère d’une version à une autre, et ce afin de tenir compte des spécificités propres à chaque secteur d’activité. Toutes les autres parties (I, II, III et V) sont en revanche identiques entre les différentes versions. Le tableau ci-dessous précise pour chaque questionnaire les activités qui lui sont associées ».

 

 

 

 

 

 

 

VI – COMMENT COMPARER LE TEI FRANÇAIS AUX TEI ÉTRANGERS ?

 

1/ les pièges de de comparaison du TEI français aux TEI étrangers

a) Pour les comparaisons internationales en 2017, le TEI français en branche pure n’est pas tout à fait comparable aux TEI étrangers en secteur d’activité. Pour bien faire, il faudrait comparer un TEI en secteur d’activité à celui des autres pays.

Celui-ci serait obtenu par le produit matriciel du TEI des SNFEI en branche (produit en lignes / branche en colonne) par la structure de la matrice passage secteur branche, (branche en ligne / secteur d’activité en colonne) des SNFEI. Pour les autres secteurs institutionnels, on reprendrait les données en branche en supposant que les secteurs d’activité correspondant n’ont qu’une seule branche.

 

 

Ainsi on peut penser que la part des CI de services dans les CI des branches de l’industrie est quelque peu minorée en France du fait que les services représentent entre 7% et 9% de la production des branches industrielles dans les autres pays (lesquels consomment surtout des services). De fait, pour les branches industrielles, la structure des CI de services est un peu moins élevée en France.

Mais ceci n’est pas d’abord expliqué par le fait que le TEI français soit en branche pure. Dans la page Secteur tertiaire, on a vu que les coefficients techniques des services (hors transports) par l’industrie étaient parmi les plus élevés en Europe. Ceci est donc du à une autre cause, à savoir les transports de marchandises (qui font partie des services au sens large).

En effet il y a d’autres soucis que la question délicate du TES français en branche pure dans les comparaisons internationales qu’il faut gérer au mieux.

 

 

b) La question des marges de transport

Le premier concerne les transports qui font l’objet de marges ( NAF 49 à 51). Les pays européens n’ont absolument pas le même traitement sur ces marges. La preuve en est que la part de la CI de ces produits dans la CI des branches industrielles varie très fortement selon les pays de 2,5% en Allemagne et au Danemark à moins de 0,5% comme en France. Les biens s’échangent surtout entre branches industrielles (et agricoles). C’est pourquoi leur part est assez faible dans les branches tertiaires dans tous les pays.

Les manuels du SCN 2008 et du SEC 2010 en avançant la facturation séparée comme critère du traitement en marges de transports n’ont pas anticipé cette interprétation totalement divergente selon les pays. Sur les 15 pays qu’on peut qualifier de « pilotes » dans la construction des TES-TRE au niveau mondial, 5 pays  (Belgique, Danemark, Allemagne, Suède, Royaume-Uni,.;) n’ont pas de marges de transport en 2018. Une majorité en a : Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Autriche, Norvège, Hongrie, Australie, États-Unis, Canada,… . Certains traitent seulement les transports terrestres et transports par conduites en marges de transport. D’autres y ajoutent les autres modes de transport. D’autres enfin comme la France, l’Australie, le Canada, l’Autriche, .. traitent aussi une partie de services d’entreposage et services auxiliaires des transports en marges de transport.

 

L’exemple fictif suivant comprend une branche de biens intermédiaires dont les produits sont achetés par l’industrie automobile. On suppose que le transport de biens intermédiaires est pris en charge par cette industrie (cliente). Ceci n’est en général pas le cas. C’est le producteur qui se charge le plus souvent du transport du produit à son client en faisant appel à une entreprise spécialisée. Mais si on fait cette hypothèse, il faut rajouter à la production des biens intermédiaires le coût du transport (comme le font la plupart des entreprises) et le déduire ensuite comme « transport sur production » pour éviter un double compte avec la production de transport (voir page Comptes transport). Ceci complique l’exemple fictif.

On distingue ici 3 transports : le transport marges = facturation séparée, le transport hors marges = facturation non séparée, le transport via commerce (transport traitée comme CI par le commerce). En France, les marges de transport sont de 60. en Allemagne elles sont nulles. Dans les 2 pays, les hypothèses sur la facturation séparée ne sont pas les mêmes.

Dans l’exemple suivant, les biens intermédiaires transitent aussi par des entreprises de commerce de gros. De même, les automobiles sont achetées pour être revendues par des concessionnaires. Leur transport est traité comme une CI par la branche commerce selon les manuels du SCN 2008 et SEC 2010.

 

Traitements des marges de transport en France et en Allemagne et leurs influences sur les TEI

 

Une solution aurait été de comparer les TEI aux prix de base et non aux prix d’acquisition (voir page TES Symétrique). Dans les TEI aux prix de base, les marges de transport sont réaffectées à la CI en produits transports et diminuées d’autant de la CI en biens. Par exemple, la CI en produits agricoles par la branche IAA est de 36 946 millions en prix d’acquisition et de 34 317 millions en prix de base (voir deux tableaux suivants). La différence (2 629 millions) est constituée des marges de commerce et de transport d’une part et des impôts sur les produits d’autre part.

Ainsi les structures des CI des branches industrielles (et les coefficients techniques) seraient comparables entre la France et l’Allemagne et donc entre tous les pays quelque soit le traitement des marges de transport d’un pays. Mais le premier souci est que les données en prix de base ne sont pas toujours disponibles sur la base Eurostat (exemple l’Allemagne en 2017). De plus, les TRE (TES pour la France) sont d’abord élaborés en prix d’acquisition dans tous les pays puis estimés approximativement en prix de base du fait de calculs assez complexes des marges et des impôts sur les produits par branche. Ainsi le montant de 2 629 millions est très approximatif car il suppose de connaître non seulement toutes ces opérations pour leur total (total des marges des produits agricoles) mais leur répartition par branche (donc par exemple pour les IAA), soient selon des hypothèses très larges.

TEI en prix d’acquisition France 2017, premières branches de la nomenclature en millions d’euros

TEI en prix de base France 2017, premières branches de la nomenclature en millions d’euros

 

En se référant aux TEI aux prix d’acquisition, il faut dans ces conditions comparer la part des CI de services hors les transports (NAF 49 à 51) pour les branches industrielles. Quand des pays comme la France ou les Pays-Bas ont une vision large des marges de transport, la CI des produits transports est faible (voir tableaux Excel ci-dessous pour les 7 grandes branches industrielles). En revanche la CI des biens industriels est gonflée car les marges augmentent les ressources de ces biens donc leur CI par d’autres branches industrielles.

On précise ainsi dans les tableaux ci-dessous la part des CI de services y compris et hors transport.

 

 

c) La question des doubles comptes pour services achetés puis revendus en l’état

Ici aussi, les pays n’ont pas le même traitement que la France. Ainsi les comptables français déduisent de la production des agences de voyage les billets de train et d’avion qu’elles achètent pour le compte de leurs clients. Ces billets ne sont donc pas une CI en transports par les agences de voyages. Mais d’autres pays (en réalité la plupart) les traitent en CI. Le tableau suivant précise le traitement des agences de voyage en France et en Allemagne à partir d’un exemple fictif.

 

Traitements des billets de transports achetés par les agences de voyage en France et en Allemagne et leurs influences sur les TEI

Du coup, la répartition de la consommation finale des ménages (CFM)  entre services des agences de voyage et transports n’est pas du tout la même. Le tableau suivant montre cette situation. Tandis qu’en France, la part de la CFM des agences de voyage est de 9%, elle dépasse 50% en Allemagne (37% dans la moyenne des pays qui entourent la France).

 

Dépenses de consommation finale par les ménages en milliards d’euros en 2017 et répartition en % entre les 3 produits : transports aériens et ferroviaires, et services des agences de voyage

 

Ainsi dans le groupe de branches de services administratifs et de soutien (SRE2), qui inclut les agences de voyages (NAF 75), la CI de ces transports est gonflée dans les autres pays à tel point que leur part dans la CI totale des branches SRE2 dépasse 6% (moyenne des 13 pays choisis) contre à peine 0,5% en France.

De nouveau, on ne peut comparer telle quelle la part de la CI des services dans la CI de cette branche en France et à l’étranger. Mieux vaut comparer la part des services hors ces transports.

 

 

d) Le traitement comptable de la sous-traitance et des échanges internes à la branche

Cette question des doubles comptes des services achetés puis revendus en l’état se pose pour d’autres produits comme la promotion immobilière. La part des CI de la construction par la branche construction dans sa CI totale est de 33% dans les 13 pays. En France, les achats de logements des promoteurs pour être revendus sont déduits de leurs ventes. Pour la branche construction, la case diagonale est constituée pour deux-tiers par la sous-traitance incorporée, le reste étant des échanges internes. Qu’en est il dans les autres pays ? Comment expliquer par exemple que la CI en construction par la branche construction représente 53,4% de la CI totale de cette branche au Royaume Uni  ? Cette intra-consommation comprend-elle la sous-traitance, les échanges internes, voire les achats d’immeubles par les promoteurs ?

 

Il y a probablement d’autres pièges de comparaison, comme le double compte des importations de voitures françaises produites à l’étranger et revendues en France. Elles sont traitées en achats de marchandises par le commerce depuis la base 2010. Le traitement comptable a changé avec les bases précédentes (voir page Comptes de l’industrie). Comment les autres pays traitent-ils ce cas ? On observe des gros montants d’intra-consommations du produit automobile par la branche automobile dans plusieurs pays. Il y a certes des échanges internes mais quand même !

 

Plus généralement, la part de la case diagonale dans la CI totale des différentes branches de l’économie, composée en partie de sous-traitance et d’échanges internes, diffère fortement selon les pays. Il y a beaucoup d’explications à ces divergences, en particulier la question de savoir si la production est évaluée à partir des unités légales (UL) ou des entreprises profilées (EP), auquel cas la production et les échanges internes sont consolidés donc plus faibles. Quels sont ces cas en France et dans les autres pays ? Ces différences possibles de traitement de la production entre pays sont aussi un bon exemple des différences de méthodes déjà évoquées. Aussi, on ne peut pas toujours s’appuyer sur les structures moyennes de cette case dans la CI totale des 13 ou 15 pays pour estimer la case diagonale en France. C’est le cas des services d’information et de communication mais aussi d’autres branches comme la construction (encadré suivant).

 

 

 

 

 

2/ méthodes de comparaisons

Des grandes branches (au nombre de 20) ont été choisies pour des raisons technico-économiques, en référence aussi à leur poids dans la CI totale du TEI et enfin pour des branches particulières (industries extractives, R&D, location immobilière). Dans l’industrie, il est intéressant d’isoler les branches produisant des biens intermédiaires, celles produisant des biens d’équipement, les IAA, etc,….  De même dans le tertiaire, le choix des branches se fait en référence à la NAF en 17 ou 38 branches. Celle des administrations est mise à part. Au total 8 grandes branches appartiennent à l’industrie-énergie; 12 appartiennent à la construction- tertiaire (voir liste ci-dessous).

 

On a opté de ne pas modifier la CI de certains produits par les branches : il s’agit du commerce de gros (NAF 46), des transports (NAF 49 à 51), des produits financiers (NAF 64 à 66) et de quelques services (NAF 86 à 92 plus NAF 60 et 79). En effet, les transports sont particuliers du fait de leur traitement en marges (voir ci-dessus). Les services financiers font l’objet d’une très forte intra-consommation tandis que le SIFIM fait l’objet de cases fixées. Les cases du TEI agriculture sont fixées en colonne (branches) et en lignes (produits). Les premières sont bien estimées. Les cases des services liés à l’emploi (NAF78) étaient aussi fixées en France. Il en va de même pour la branche administration (NAF84). Certaines cases de l’énergie sont enfin fixées (ou l’ont été). On a essayé de les reprendre dans la mesure du possible.

On a choisi de conserver les cases fixées du produit NAF 78 mais pas de la branche NAF 84 en se référant aux TEI étrangers. Toutefois, le TEI proposé pour cette branche par grands blocs de produits (services + construction, industrie,..)  n’est pas très éloigné du TEI actuel. Par ailleurs on a choisi de se caler d’emblée sur la CI totale de cette branche comme donnée exogène.

 

On présente ci-dessous 10 principes de confection du TEI proposé. Le dernier (calage du TEI sur les marges du TEI actuel) est sujet à discussion : Le TEI de la prochaine base sera modifié en fonction de nombreux remords de la base actuelle. Ceux-ci concernent aussi bien la production d’une branche que le partage entre la CI et la FBCF des E.R.E. ou les échanges extérieurs. Mais on ne les connaît pas. Les changements qu’on anticipe (rehaussement de la FBCF en produits industriels ou baisse de celle en construction et surtout en logiciels) ne seront pas tous retenus ou du moins pas de même ampleur. D’autres changements auront lieu.

La question a été de savoir si on tenait compte ou non des modifications anticipées des CI par produits quand on fait le RAS. La méthode RAS est une méthode classique d’ajustement d’un tableau statistique sur des marges fixées. On a préféré se caler sur le TEI actuel (tout en élaborant un TEI calé sur ces modifications) afin de permettre les comparaisons avec le TEI proposé. On a ainsi choisi de faire un RAS sur les CI totales par produits du TEI actuel, estimant que de toute façon il ne serait pas difficile d’appliquer les proportions aux CI totales des E.R.E. moyennant ces changements.

Mais ce n’est pas aussi simple : une modification de la CI d’un produit peut résulter d’un partage défectueux entre CI et FBCF, voire avec un autre emploi. Elle peut aussi résulter  d’une variation de la production. Dans ce cas, la nouvelle répartition de la CI par les branches n’est pas nécessairement proportionnelle à celle proposée. L’écart peut par exemple se reporter uniquement sur l’intra-consommation. Ce cas ne se présente pratiquement pas dans les modifications qu’on anticipe. Il n’en demeure pas moins vrai qu’il aurait été mieux de faire un TEI calé sur les marges modifiées.

 

 

 

Dans les tableaux excel ci-dessous, on décompose souvent la CI en 3 grands ensembles de produits : biens y. c. énergie, intra-consommation, services. Le cas de l’intra-consommation est particulier. Dans certains cas, elle s’apparente en majorité à la sous-traitance (construction, transports,…). Tandis que dans d’autres cas, elle inclut surtout des échanges internes classiques (industrie automobile, certains services, électricité et gaz). C’est ici qu’une enquête-achat pourrait notamment poser quelques soucis pour estimer la sous-traitance de capacité. Elle est distinguée des autres CI car elle fluctue d’une année à l’autre et ne peut faire l’objet d’une projection de son coefficient technique. Les entreprises savent-elles toujours distinguer les 2 formes de sous-traitance (capacité et spécialité) ?

Puis on fait une comparaison en NAF en 64 produits-branches pour la France ou produits -secteurs d’activité pour les autres pays (voir les 20 tableaux ci dessous). Les TEI de la base Eurostat sont disponibles dans cette nomenclature.

On a laissé de côté quelques branches de services aux particuliers dont les CI sont faibles ou dont on a choisi de ne pas modifier les CI (santé, action sociale, activité récréatives). En revanche, on estimé les CI par la location immobilière dont la structure est assez mal connue en France comme à l’étranger du fait que la production principale est celle des propriétaires occupant leur logement (loyers imputés : production pour emploi final propre des ménages).  La CI de la branche « Loyers imputés des logements occupés par leur propriétaire » est toutefois relativement faible par rapport à celle des services immobiliers. On a aussi estimé les CI par les branches de certains services à la personne (NAF 90 à 92, 95, et 96)

Ces quelques branches non étudiées (santé, action sociale) ne laissent aucune marge d’ajustement. Bref on a quasiment diagnostiqué tout le TEI. Autrement dit, il fallait estimer les CI de toutes les branches de l’économie (sauf exception mentionnée ci dessus) en pouvant les analyser.

 

 

 

 

 

 

VII – LA MÉTHODE PROPOSÉE D’ÉLABORATION DU TEI FRANÇAIS

Nos propositions en structure se situent dans la plupart des cas entre le TEI français actuel et la moyenne des TEI européens comme dans la construction, le commerce, les transports, l’hôtellerie-restauration, les transports et les services marchands. Pour l’ensemble de l’industrie, les comparaisons sont probantes. Mais on utilise surtout des sources françaises.

Ce n’est que dans un second temps, qu’il faut établir des tableaux plus détaillés en nomenclature, en particulier pour les services, sachant que les TEI des bases précédentes, étaient assez fragiles pour ces produits-branches.

 

Autre hypothèse plus délicate, on ne sait pas comment les autres pays traitent les éléments du passage au compte (PAC) du calcul de la CI (à partir des achats d’une enquête-achat), comme par exemple les autres charges d’exploitation ou les coûts d’achat des services revendus en l’état, traités en CI dans les comptes nationaux. Le tableau suivant est le PAC de la base 2000 des comptes nationaux dont certaines opérations ont d’ailleurs disparu comme les doubles-comptes pour production/importation. Ces opérations ne sont pas négligeables.

 

Décomposition des CI du PAC à partir des achats  en base 2000 des comptes nationaux en milliards d’euros

 

De même, on a vu que les pays traitent différemment les marges de transports ainsi que les produits financiers (NAF 64 à 66, notamment le SIFIM : répartition par branches utilisatrices). On note enfin que certains produits sont traités en CI dans d’autres pays (administration, R&D par d’autres branches que celle de R&D).

 

La méthode de certains pays qui disposent d’une enquête-achat (telle l’Allemagne) consiste à calculer des CI de chaque produit par les secteurs d’activités en appliquant la structure de l’enquête. En faisant la somme en ligne, ils obtiennent une CI totale différente de la CI du TEI.  Il y a donc un écart (« effet-ligne »).  Pour réduire les écarts, ils traitent souvent les plus gros écarts de l’industrie mais surtout des services.  Ils raisonnent aussi par grands blocs : CI de produits des biens intermédiaires, des biens d’équipement, de l’énergie, de différents groupes de services, ne serait ce que parce que les écarts peuvent se compenser à l’intérieur de ces blocs. Ils réduisent progressivement ces écarts. Mais ils les maintiennent aussi et considèrent ainsi que l’enquête-achat est une source pour déterminer la CI d’un ERE.

Ils modifient aussi la CI des secteurs d’activité qui leur servent dans un premier temps de base aux ratios de l’enquête, ce qui amène aussi des écarts en colonnes.

Ils résolvent les écarts « pas à pas » (mais en laissant parfois des écarts importants du fait que des produits de la nomenclature sont parfois proches) en ajustant les cases du TEI manuellement selon la méthode présentée ci-dessus dans le chapitre 3. Quand les écarts en ligne et en colonnes sont réduits (inférieurs à peu près à 5% dans une nomenclature agrégée, 10% dans une nomenclature plus détaillée), ils font un RAS ajusté sur les marges.

 

 

 

 

 

 

 

VIII -COMPARAISON DU TEI FRANÇAIS AUX TEI DES AUTRES PAYS 

On a choisi les pays proches de la France (Allemagne, Italie, Espagne, …), ou à la « pointe » des TEI (Pays-Bas, Danemark, Norvège, Suède,,…) plus quelques autres pays de l’est de l’Europe soient 12 autres pays que la France, et 14 dans le cas de la construction.

 

On a repris les CI en 64 produits de ces pays pour les 12 grandes branches (« ensembles ») non industrielles :

  • construction (NAF 41 à 43),
  • commerce (NAF 45 à 47),
  • transports (NAF 49 à 53),
  • hébergement-restauration (NAF 55-56),
  • Information et communication (NAF 58 à 63),
  • services financiers (NAF 64 à 66),
  • location immobilière (NAF 68),
  • activités spécialisées, scientifiques et techniques (« SRE 1 », NAF 69 à 74 hors 72),
  • recherche-développement (NAF 72)
  • activités de services administratifs et de soutien (« SRE 2 », NAF 77 à 82),
  • administration (NAF 84).
  • autres services rendus principalement aux ménages (NAF 90 à 92, 95 et 96)

 

On a aussi fait des comparaisons pour les 8 grandes branches (« ensembles ») industrielles :

  • industries extractives (NAF 05 à 09)
  • industrie agroalimentaires – IAA (NAF10-11-12),
  • autres produits industriels (NAF 13 à 18),
  • cokéfaction-raffinage (NAF 19),
  • biens intermédiaires (NAF 20 à 25),
  • biens d’équipement (NAF 26 à 28),
  • matériels de transport et autres industries (NAF 29 à 33),
  • l’énergie (NAF 35 à 39).

 

 

On a ainsi repris des branches dont la production des SNFEI représente plus de 97% de la production, excepté les branches financières, l’administration et le R&D. Il existe de la production d’autres secteurs institutionnels dans certaines branches comme par exemple la PEFP (production pour emploi final propre) des ménages dans la branche construction d’un montant de l’ordre 5 Mds en 2017, qui donne lieu à une CI ou bien la PEFP des ménages (loyers imputés) dans la branche services immobiliers (NAF 68).

 

Hormis quelques cas particuliers (par exemple les CI par la branche électricité en particulier la case diagonale), le principe essentiel est le suivant : si une structure en France d’un produit de la NAF  64 n’est pas dans la fourchette de celle des 12 autres pays, on regarde de près les chiffres.

De même, lorsque l’enquête-achat sera disponible, le principe essentiel sera de trouver une structure moyenne entre celle du TEI actuel, celle issue de l’enquête-achat tout en ayant un œil très attentif sur celle des TEI étrangers.

Quand on parle de la structure moyenne des 13 pays, voire 15 dans certains cas, on inclut la France. Prendre la structure moyenne y compris la France peut toutefois poser problème quand un ratio de CI en France ne se trouve pas dans la fourchette des 13 ou 15 pays : par exemple la CI de houille et lignite par la branche électricité, gaz, chaleur ou celle d’industries extractives par la branche construction ou surtout la CI des produits agro-alimentaires par la branche hébergement restauration. Mais on a inclut la France dans les 13 pays pour moins s’écarter du TEI actuel qui reflète quand même (malgré ses imperfections) le système productif français.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

IX – LE TEI EN FRANCE ET DES AUTRES PAYS À PARTIR DES TES SYMÉTRIQUES

On fait les comparaisons internationales des TEI à partire des TES symétriques et non des TRE-TES standard des pays. Le TES français est en branche pure. Les TRE étrangers sont en branches d’activités qui peuvent comprendre des activités secondaires. La nomenclature retenue en produits dans le TEI français pour faire ces comparaisons est celle en 64 produits de la NAF même si on a fait parfois des estimations selon un niveau plus détaillé. Il convient donc de faire la somme des deux pour comparer le TEI français aux TEI européens.

On a chosi les TES symétriques « produits / produits » comme celui de la France, ce qui limitent les comparaisons, les Pays-Bas et le Danemark élaborant des TES symétriques « branches d’activité / branches d’activités ». Il est normal de ne pas retenir ces pays car les barncahes d’activités en ligne comme en colonne sont différents des produits (voir page TES Symétrique). La variable comparée est le coefficient technique (CT) plutôt que la structure des CI d’autant plus justifié de la variabilité des intra-consommations entre les pays.

Dans un TES symétrique, le commerce et les transports sont des services comme les autres. Ils ne sont plus traités en marges. Le coefficient technique du commerce par l’industrie représente la part du services commerciauxdans l’industrie.

Peu de branches posent quelques soucis entre la structure du TEI actuel et celle des 5 autres pays : il s’agit des matériels de transport, de l’électricité-gaz, des services des agences de voyage et ceux de la location,  et dans une moindue mesure du meuble-réparation et instatllation des machines et des transports. Dans les tableaux suivants, es cases en jaune sont celle où le CT n’est pas dans l’intervaille de ceux des 5 autres pays. La question est de savoir si ces soucis sont liés aux chiffres ou si ils correspondent à la réalité économique ?

En quoi consistent ces soucis ? On observe soit une part différente du partage entre CI de services et CI de biens dans ces 4 ensembles entre le TEI français et celui des 5 autres pays, soit une part différente des intra-consommations (échanges internes et sous-traitance) dans la CI totale. Mais d’autres ensembles méritent d’être étudiés du fait que leur structure se répercute sur celles de ces 4 ensembles : exemple IAA et hébergement-restauration.

La comparaison fait varier les produits en ligne, à savoir tous les biens en ligne pour les branches industrielles et tous les services  (qui comprennent ici le produit construction) en ligne pour les branches tertiaires. Pour la France, on développe les données sources autres que l’enquête achat. La comparaison se fait à partir des TES symétriques d’Eurostat en 64 produits / branches
1/ TEI des principales branches de l’industrie-agriculture

Le poids des services dans la CI des branches industrielles est un peu supérieur en France aux autres pays. Elle ne traduit pas une externalisation plus forte des services par l’industrie en France (ce processus s’est considérablement ralenti depuis 2000). Elle n’est évidement pas due au fait que le TEI français est en branche pure. Les branches industrielles consomment relativement moins de services que des secteurs d’activité tertiaires :  une part non négligeable de ces secteurs étant de la production de services (près de 9%), ces secteurs d’activité consommeraient relativement plus de services qu’une industrie « pure ». En fait, la principale explication vient des marges de commerce et de transports relativement élevées en France qui font que ces branches consomment un peu plus de biens que dans les autres pays (voir page Comptes du commerce).

Pour l’agriculture, il n’y a pas de cases jaunes, donc pas de spécificités française, tout au plus un CT assez élevé des produits chimiques (6,8%mais 6,9% en Pologne) et pharmaceutiques (0,9% comme en Belgique). Les cases sont fixées dans le TEI même si on ondispose de peu d’informations sur les CI de serbices par l’agriculture cont le CT est faible mais moins qu’en espagne et en Pologne.

Coefficient technique de l’industrie (NAF 10 à 33) du TES symétrique en 2021 en %

Coefficient technique de l’agriculture (NAF 01) du TES symétrique en 2021 en %

 

 

 

 

a) L’ensemble « matériels de transport » (NAF 29 à 30)

Le plus important est l’intra-consommation du produit automobile par la branche automobile (NAF 29). Cette part dans la CI totale est de 28% en France contre 42% dans la moyenne des pays dont 47¨% en Allemagne et plus de 60% en Belgique et aux Pays-Bas. On veut bien croire que les structures de production sont différentes d’un pays à l’autre. Mais une explication de ces énormes écarts ne vient-elle pas que les échanges internes sont plus ou moins comptabilisés selon que les Unités légales ou les Entreprises profilées (EP) sont les unités de base à partir desquelles chaque pays calcule la production (page Profilage d’entreprise et TES) ? Dans le second cas, les flux sont consolidés ; la production est plus basse et nécessairement les intra-consommations aussi. Il s’agit encore d’un exemple où les différences de ratios de CI entre les pays ne sont pas dues à des structures de production particulières mais à des différences méthodologiques. Toutefois on ne sait pas quess pays a pris les EP les  comme unités des TES-TRE en base 2020 (paut-êter aucuns) ?

 

On estime que le partage « CI / FBCF » de l’ERE du produit « automobile » est correct du fait de l’existence d’une source (CCFA) et du fait que ce partage est le même que la moyenne des 28 pays de l’UE .

La spécificité française est le coefficient technique des autres matériels de transport très élevé en 2021 (25,6%) du fait des nombreux échanges dans la filière aéronautique (voire page Désindustrialisation pays). Ceci étant le coefficient technique (CT) des produits industriels n’est pas le plus élevé en partie parce que l’intaconsommation de la branche automobile est relativement faible. C’est en ITalie et en Allemagne que le CT des produits industriels est le plus faible. Il n’y aurait pas de souci pour cet ensemble.

Coefficient technique des « matériels de transport » (NAF 29 à 30) du TES symétrique en 2021 en %

 

 

b) L’ensemble « gaz électricité-chaleur » (NAF 35 )

Cette branche comprend la production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné (NAF  35). On n’étudie aps l’énergie au sens assez large en y incluant les produits des industries extractives ni les produits pétroliers raffinés (cokéfaction raffinage). Dans les anciennes nomenclatures des comptes nationaux, l’énergie regroupait tous les produits du pétrole brut à l’électricité-gaz-chaleur en passant par les produits pétroliers raffinés. Les comparaisons avec les bilans énergétiques s’en trouvaient facilitées même si les transports du bilan énergétique incluent le transport de marchandises et de voyageurs, y compris celui des voitures particulières.

Le bilan énergétique de la France décrit l’approvisionnement et la consommation de l’énergie, d’un point de vue non seulement physique mais aussi monétaire grâce à l’observation des prix des différentes énergies (voir page Comptes de l’énergie). On n’est pas surpris par l’importance du transport dans l’utilisation des produits pétroliers raffinés, vu que celui-ci inclut les dépenses de carburants par les voitures particulières (ménages, taxis,  etc,…) et par tous les transports de voyageurs. On ne peut donc se servir de ce bilan tel quel pour ventiler les dépenses de carburants par branches utilisatrices.

Le fait pnincipal est le poids énorme cu CT du produit gaz électricité-chaleur par la branche, soit plus de 45%. Mais le CT de l’Italie est à 43,5%. Le haut niveau du CT en France de l’intraconsommation est en grande partie expliquée par la production nucléaire qui fait partie de l’intra-consommation. Le niveau de 2021 ne semble toutefois pas faux. Celui de 2022 est en reavanche un peu surestimée de quelques 2 milliards d’euros

Coefficient technique du « gaz-électricité chaleur » (NAF 35) du TES symétrique en 2021 en %

 

On distingue habituellement quatre catégories d’acteurs  : le producteur d’électricité, le fournisseur (commerçant), le distributeur et le transporteur. Ainsi, une entreprise comme EDF en France est le principal producteur et le principal fournisseur d’électricité ; le distributeur, chargé du réseau, est ENEDIS, anciennement ERDF, et le gestionnaire du réseau de transport est RTE, autre filiale d’EDF dotée d’une très forte autonomie. Le distributeur est l’exploitant du réseau électrique sur lequel la plupart des clients finaux sont connectés physiquement, en basse ou en  moyenne tension. La construction raisonnée des réseaux est du ressort des maîtres d’ouvrages ; il en existe de trois types en France : le concédant et son concessionnaire et des entreprises locales de distribution (régies). L’électricité fait l’objet d’achats et de ventes en gros sur des marchés. Elle fait surtout l’objet d’échanges internes entre producteurs, fournisseurs, distributeurs.

Le niveau très élevé du CT  de la case diagonale peut aussi s’expliquer par les échanges entre commerçants d’électricité : le commerçant achète son électricité à un producteur, un importateur ou l’importe lui-même. Il y a déjà 82,5 Mds de production (55 Mds) transport (5 Mds)  distribution (22,5 Mds) qui sont sur la case diagonale.

La spécificité française de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité devrait justifier une intra-consommation élevée, les autres pays avec l’importance plus grande de la production d’électricité à partir des centrales thermiques (CI du produit B05  Extraction de houille et de lignite) ayant une intra-consommation plus faible et bien entendu une consommation relative bien plus élevée qu’en France d’extraction de houille et de lignite.

Deux caractéristiques de ces marchés influencent ainsi le TEI : l’importance du nucléaire dans la production d’électricité; c’est en décembre 1996 qu’une directive européenne portant sur l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité de chaque état membre est adoptée. Chacun de ces pays doit alors transposer ce texte dans ses propres lois. Une directive portant sur les marchés européens du gaz naturel sera votée un an et demi plus tard, en juin 1998. Il s’en suit une forte diminution des statistiques, en particulier des achats d’électricité et de gaz par les différentes branches de l’économie.

Nette de la consommation des auxiliaires et des pertes dans les transformateurs des centrales, la production d’électricité s’établit à 539 térawatt‑heure (TWh) en 2017 (559 TWH en 2018). Le nucléaire représente en France 70 % de la production totale d’électricité en métropole (contre 76,8% en 2011), devant l’hydraulique (13 %), le thermique classique (10 %), l’éolien (5 %) et le photovoltaïque (2 %). La part du nucléaire est de loin la plus élevée au monde (tableau suivant).

Plusieurs cases de l’énergie sont « fixées » par l’Insee au niveau 138 de la nomenclature  (voir page Comptes de l’énergie). Dans ce niveau de nomenclature, le produit 05 Produits des industries extractives comprend deux sous-produits de la NAF 88 : B05Z :   Extraction de houille et de lignite et B06Z Extraction d’hydrocarbures.

– produit GD35A – Production, transport et distribution d’électricité :  certaines cases sont fixées dans le TEI. Il s’agit notamment de la consommation d’électricité (PRG_GD35A) par les branches BRG_GC20A (Eurodif fort consommateur l’électricité), BRG_GG46Z, BRG_GG47Z (2,2%) et de l’intra-consommation (61,1 %). On pouvait éventuellement être amené à fixer d’autres cases si les évolutions spontanées sont trop éloignées des informations disponibles (éventuellement BRG_GC24A, BRG_GH49A). Les CI de la branche D35A sont de 51 148 millions en 2010 : 2,6 % de B05Z (charbon pour les centrales thermiques), 8,5 % de C20A (uranium pour les centrales nucléaires),  65 % d’intraconsommation CI en produit.

– produit  GD35B –  Production et distribution de combustibles gazeux, de vapeur et d’air conditionné ; en année courante certaines cases sont fixées (en volume, mais il faut aussi vérifier ex post que l’évolution de prix n’est pas aberrante): il s’agit notamment de la consommation de gaz (PRG_GD35B) par les branches BRG_GC20A (fabrication de produits chimiques de base) soit 5,2% de la CI, PRG_GD35A, BRG_GO84Z (4,9 %), BRG_GP85N et de l’intra-consommation (48,9%). Les CI de la branche proviennent pour 48,8 % du B06Z (extraction d’hydrocarbures), et 39,1 %% d’intra-consommation.

 

 

 

 

c) L’ensemble « industries agro-alimentaires » (NAF 10 à 12)

La production de cette branche reçoit le transfert du vin en provenance de l’agriculture. La part des services hors transport se trouve au dessus (23,9%) de de plusieurs autres pays ce qui parait correct, mais plus basse qu’en  Allemagne et en Italie. Le CT des produits agro-alimentaires semble sous-évaluée dans le TEI français, soit 16,3% contre 25,4% en Itlaie. Mais le CT allemand estd e 15,2%. Le CT des produits agricoles est dans la moyenne des autres pays du fait c’un CT bas en Italie compensée par le CT de l’intraconsommation.

 

Coefficient technique de « l’industries agro-alimentaires » (NAF 10 à 12) du TES symétrique en 2021 en %

 

 

 

 

d) L’ensemble « biens intermédiaires » (NAF 20 à 25)

Selon l’Insee, les industries des biens intermédiaires recouvrent des activités qui produisent des biens le plus souvent destinés à être réincorporés dans d’autres biens ou qui sont détruits par leur utilisation pour produire d’autres biens.

Ici, on appelle biens intermédiaires, un ensemble composé du bois papier (NAF 16 à 18), des produits chimiques (NAF 20), les produits en caoutchouc et en plastique (NAF 22), les autres produits minéraux non métalliques (NAF 23), les produits métallurgiques (NAF 24) et les produits métalliques, à l’exclusion des machines et équipements (NAF 25). Par commodité on inclut la pharmacie qui est un bien de consommation. Mais on exclut le textile et le bois-papier regroupés dans l’ensemble « autres industries » ainsi que les composants électriques et électroniques rattachés à l’ensemble « biens d’équipement ».

La destination essentielle du naphta est l’activité pétrochimique. Grâce à la mise au point des procédés de vapocraquage, qui consistent à transformer de l’essence lourde, ou naphta, un certain nombre de produits, désignés sous le terme de grands intermédiaires de la chimie (les oléfines et les aromatiques) sont fabriqués.

La pétrochimie est  l’ensemble des technologies étudiant ou utilisant le pétrole ou le gaz naturel pour fabriquer des composés chimiques synthétiques (existant ou non dans la nature ; dans le dernier cas, ces composés sont dits artificiels). Ces techniques reposent sur des réactions chimiques  souvent catalysés.

La consommation de bases pétrolières dans les vapocraqueurs génère deux types de production :

  • la production de produits pétrochimiques primaires (l’éthylène, le propylène, les coupes C4 telles que le butène et enfin les essences de pyrolyse) ;
  • la production de produits retournés en raffinerie (essences de pyrolyse, fioul lourd, gaz ou hydrogène).

En 2017, la pétrochimie absorbe 13 millions de barils de pétrole chaque jour et 300 milliards de m3 de gaz, ce qui en fait le secteur le plus carboné de l’industrie après le secteur de la production d’énergie. C’est un secteur en expansion continue qui a consommé en 2017 près de 10 % de l’énergie finale disponible au niveau mondial. A lui seul il engloutit presque le tiers des besoins industriels d’énergie. Mondialement, c’est le second consommateur de pétrole (14 %) après le secteur du transport (56 %) et devant celui du bâtiments (8 %) ou la production d’électricité (5 %).

Il y a donc une très importante CI du produit C19 (cokéfaction Raffinage) par la branche C20 (industries de la chimie). Le tableau suivant montre le poids énorme de la pétrochimie dans les achats de produits pétroliers.

En France métropolitaine, la pétrochimie (sous-secteur de la chimie organique) consomme environ 11 % de l’ensemble des produits pétroliers en tant que matière première. Le pourcentage de 13,4% du tableau prédédent sur les CI du produit cokéfaction-raffinage (NAF 19)  inclut d’autres activités que la pétrochimie.

Les consommations d’énergie y c. usage matières premières, par type et grand secteur en 2017

 

Coefficient technique des « biens intermédiaires  » du TES symétrique en 2021 en %

 

 

 

 

 

e) L’ensemble « cokéfaction raffinage » (NAF 19)

Le CT des services est faible : 9,4% hors transport avant le RAS contre 10,4% dans les 13 pays du fait d’une CI en transport importante : 2,7%. La part des industries extractives est de 66% dans le TEI actuel. Après le RAS, elle est de 69,5% contre 64,4% dans la moyenne des 13 pays. Le pétrole brut est consommé par la branche C19. L’intra-consommation est estimée à 7% et la part des produits chimiques à 5,2%.

Il n’est pas impossible que la part de service soit surestimée. Elle varie sensiblement selon les pays : de20,3% en Allemagne à 4,7% auRoyaume-Uni. L’enquête-achat pourrait aider à trouver le bon ratio.

Coefficient technique de la « cokéfaction raffinage » (NAF 19) du TES symétrique en 2021  en %

 

S’agissant de la répartition de ce produit en ligne, il a fallu regarder case par case la ligne du produit C19 dans le TEI ainsi que le TEF pour la consommation de carburants. S’agissant de la CFM du C19 elle est bien estimée en 2022 à 55708 millions d’euros. Ce chiffre est obtenu en retirant à la CFM du C19 soit 62199 millions la consommation du résidentiel en produits pétroliers par le résidentiel soit 6491 millions du SDES. Il est très proche de la donnée Insee 55 528 millions.

Il reste à vérifier la consommation finale à usage énergétique hors ménages en particulier d’abord par les branches de transports ensuite l’agriculture mais aussi les autres branches (BTP, commerce). C’est ici que les deux sources (comptes nationaux et SDES) divergent sensiblement. Pour la consommation des ménages, la donnée du SDES est à 55864 millions (source SDES) contre 55708 millions dans la source Insee. Il ne semble donc pas nécessaire de modifier la CI totale et la CFM du produit en tout cas de diminuer la CI totale.

 

 

S’agissant des CI, il faut distinguer plusieurs consommateurs :

1 – Les autres transports

Pour les autres transports il n’y a que 2818 millions dans les données du SDES. Mais comme dit en bas du tableau précédent ce montant est hors soutes maritimes et aériennes internationales. L a données Insee donne un montant plus élevée de 8537 millions en faisant la somme des cases du produit cokéfaction-raffinage (c19) par les branches transport ferroviaire et transport maritime mais en retirant 700 millions affectés à l’agriculture (estimé à partir du chiffre du SDES 2435 millions qui se répartissent entre 700 Mds par l’agriculture et le reste soit 1735 millions en infrastructure transport et poste). Car c’est quasiment ce montant de 1735 Mds qu’on retrouve dans le TEI à l’intersection du produit C19 et des branches H52Z infrastructure auxiliaires.et H53Z poste.

Toutefois pour le montant de CI des autres transports du SDES on a rajouté 4350 millions qui est l’estimation approximative des soutes maritimes et aériennes internationales.

Le terme « soutes maritimes internationales » désigne ainsi les quantités de fioul livrées aux navires de tous pavillons effectuant des opérations de navigation internationale. Ce carburant alimente ces navires. La navigation internationale peut se dérouler en mer, sur les lacs et voies navigables intérieures, ainsi que dans les eaux côtières.

Les soutes maritimes internationales n’incluent pas la consommation de fioul par :

  • navires effectuant une navigation intérieure ; le fait qu’un navire effectue une navigation intérieure ou internationale est déterminé uniquement par son port de départ et son port d’arrivée, et non par son pavillon ou sa nationalité ;
  • navires de pêche;
  • forces militaires.

 À ce stade, il apparaît que l’achat  de soute à l’étranger par un cargo frnançais est bien une CI de ce cargo en comptabilité nationale.

 

2 – Les transports routiers de marchandises et de voyageurs

Mais quand on fait la somme du C19 consommé par l’agriculture (supposant 95% de carburants) des branches de l’économie hors transports et commerce (supposant 10% de carburants) et de la branche commerce (supposant 20% de carburants) et les CI des branches H49 B transport routier de marchandises et voyageurs (TRM et TRV) on obtient un total de 25507 millions. Ce montant est obtenu en modifiant les cases du TEI et notamment la CI de la branche 77 location qui a un montant anormalement élevé en 2022 en base 2020 de près de 3500 millions qu’on ne retrouve dans aucun autre pays. Il en va de même pour d’autres branches tertiaires. De fait l’écart est énorme entre les CI du C19 par les branches tertiaires et celles du SDES. On l’a réduit en affectant une partie au transport et l’autre à l’industrie.

Toutefois une entreprise de location peut elle-même faire le plein de carburant que le ménage ou l’entreprise ne lui ramène pas au plain. Dans ce cas, ils e peut qu’elle comptabilise en CI ce carburant et qu’ils ne soit aps comptabilisé en CFM iu CI des autres branches que la branche N77.

Pour le TRM-TRV il ne faut pas oublier que ceci inclut le transport routier de marchandises pour compte propre, qui représente autour de 17% en tonne km du total compte propre et compte d’autrui. On ne sait pas quels sont les distances respectives de ces deux catégories. Mais ce qui est sur c’est qu’on obtient un total du transport pour compte propre de  un peu moins de 4,8 milliards d’euros sur un total de 25507 millions qui de surcroit inclut 95% de la CI par l’agriculture des 4821 millions (qui ne sont pas du transport pour compte propre ni du compte d‘autrui car ce sont le gazole consommé par les tracteurs).

Et ceci est problématique car le ratio est de 19% dont largement au dessus des 15% de tonnes-km du rapport TRM compte propre / TRM total issu du compte satellite des transports. C’est une incohérence qui est en partie levée en modifiant les CI par branches du C19 par rapport au TEI initial afin de se rapprocher de la source SDES et de diminuer le ratio du TRM comptes propre, spontanément égal à 23%.

Pour rehausser les carburants qui servent au transport routier des autres (entreprises, APU, sauf ménages, on a mis ceux des tracteurs avec le TRM-TRV dans le tableau suivant.

Il subsiste beaucoup d’écart entre les deux sources aussi bien du coté de l’industrie qui emble inclure la construction dans la source SDES que du tertiaire qui doit lui aussi inclure le tertiaire.

En revanche, on ne comprend pas comment le montant des produits pétroliers utilisés pour les transports routiers (autres) est de 29 Mds dans la source SDES et seulement 25,7 Mds dans l’estimation issue du TEI qui inclut le carburant pour les tracteurs. Pourtant on a rehaussé de plusieurs centaines de millions les carburants utilisés par les branches des transports au détriment du commerce, de la construction et des autres branches tertiaires notamment la location. CECA qui impliquait de reporter les écarts sur d’autres produits industriels pour rester à marge constante.

Principaux agrégats des consommations de produits pétroliers obtenus en rajoutant 500 millions consommés par les transports par rapport au TEI 2022 en millions d’euros

Ventilation du produit cokéfaction-raffinage entre les branches de l’économie (graphique de gauche) et part de sa CI dans la CI totale des branches (graphique de droite) en %

 

 

 

f) l’ensemble « biens d’équipement » (NAF 26 à 28)

Pour les biens d’équipement ( NAF 26 à 28 ), le TEI français ne semble pas poser problème. Les intra consommations représentent en France un partie importante des CI, un peu plus que dans les 6 pays, mais pas de manière démesurée. Elles varient d ailleurs assez fortement selon les pays. On note aussi le CT assez élevé de produits métalliques : 13,2%. Le CT des services (y.c. construction) est comme prévu le plus élevé de toutes les branches de l’industrie (sauf la pharmacie) et il est plus élevé que dans les autres pays ; 22,2 %  contre 21,1% en Allemagne (justifiant en partie le CT des services par toute l’industrie élevé en France). Mais ce sont les CT du commerce et des transports qui expliquent le niveau élevé en France. Hors ces deux produits, le CT des services est de 13,5% en Allemagne contre 11,5% en France comme en Italie. Les structures par sous-produits des services sont proches de la moyenne des autres pays.

Coefficient technique des « biens d’équipement  » (NAF 26 à 28) du TES symétrique en 2021  en %

 

 

g) l’ensemble « autres industries » (NAF 32 à 33)

L’ensemble autres industrie comprend  le meuble et autres produits manufacturés et  la réparation et installation de machines et d’équipements. . Cet ensemble est donc assez hétérogène.

De nouveau les échanges internes et la sous-traitance constituent les principales CI. C’est ainsi que le CT de l’intraconsommation de a réparation et installation de machines et d’équipements est de 8,5% en France contre moins dans les autres pays. Mais la part de la production de cette branche est relativement plus élevée en france que dans les autres payscomprennant des sous-traitants de l’automobile et du transport aérien. La part des services hors commerce  transport est de 11,3% contre 11,6% en Allemagne, plus en Belqique mais moins en Pologne..

Coefficient technique des « autres industries » (NAF 32 et 33) du TES symétrique en 2021  en %

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2/ TEI des principales branches non industrielles

Hormis la branche Administrations (NAF84) les services administratifs et de soutien (NAF 77 à 82), les services d’information et communication (NAF 58 à 63) et les services d’hébergement-restauration (NAF 55-56), et encore, toutes les structures françaises proposées se rapprochent de la moyenne des pays et donc parfois quelque peu  éloignées du TEI actuel : on a ainsi choisi d’augmenter la part des services dans les CI des branches « information-communication » mais en restant éloigné de la moyenne des autres pays car on estime que les intraconsommations sont plus faibles en France.  On a aussi augmenté la part de services dans les CI de la branche « restauration-hébergement », se rapprochant de la moyenne des autres pays.

 

 

 

a) Le BTP-construction (NAF 41 à 43)

S’agissant du BTP, qui ne comprend plus la promotion immobilière, le CT d la fabrication d’autres produits minéraux non métalliques (NAF 23) et de la abrication de produits métalliques (NAF 24), hors machines et équipements se situe un peu au dessus de la moyenne des TEI  des 7 autres pays. Le seul petit souci concerne le CT de la cokéfaction-raffinage de 1% soit 0,1 point de plus que le point maximum des autres pays. Le bitume représente 1,5 Mds (ce que confirme la donnée du SDES) et donc une petite part de cette CI.

La part de la sous-traitance et des échanges internes (case diagonale) est aussi dans la moyenne des autres pays). Mais ceci est du au pourcentage très élevé au Royaume Uni (54,3%) (graphique suivant). Hors ce pays la moyenne de l’UE est de 27,8% avec de fortes variations selon les pays. Bref, la part en France est dans la moyenne des autres pays : 18,7% en France comme en Espagne (20,1% en Italie), 9,5% en Allemagne mais 38,8% en Belgqiue.

Il s’agirait de petit entretien en construction intra-consommée par la branche ou bien d’échanges internes entre des unités légales d’une même entreprise profilée. La sous-traitance incorporée (autour de 38 Mds) concerne les cas où une UL ou une EP confie à une autre UL des travaux qu’elle ne peut faire.  C’est la sous-traitance de capacité. L’entreprise donneuse d’ordres fait appel à une autre société pour la réalisation d’une tâche ou la fabrication d’un produit qu’elle peut exécuter elle-même. L’entreprise peut recourir aux services d’un sous-traitant de façon temporaire en cas de pic d’activités ou d’incident technique, ou de façon plus ou moins habituelle dans le cas où elle souhaite consacrer ses ressources sur une tâche précise. L’entreprise donneuse d’ordres fait ainsi appel à des compétences extérieures pour répondre aux besoins de tous ses clients dans les délais impartis.

 

Coefficient technique des de la « construction » (NAF 41 à 43) du TES symétrique en 2021  en %

 

 

 

 

 

 

 

 

 

b) Les commerces (NAF 45 à 47)

Dans les commerces (qu’il faut étudier en parallèle avec les transports), on note le CT élevé en transports terrestres ce qui traduit un appel au transport our compte d’autrui par rapport au transport pour compte propre. Ceci étant, le CT en cokéfaction-raffinage est de 0,5%, soit comme dans la plupart des pays. Mais le CT ses services n.c. commerces et transport est aussi plus élevé : 26,6% en France contre 24,1% en Allemagne, 25,4% en belgique et 23,6% en Italie.

En France, la CI de la publicité par le commerce est l’exemple même des arbitrages qui peuvent entraîner une sous-estimation de la CI de ce produit par cette branche (qui est vérifié en comarant avec les autres pays : le CT est de 1,2% contre près de 1,9% en Italie et en Espagne). Si on prend la structure moyenne des 5 pays pour ce produit par toutes les branches de l’économie, on obtient une CI de la publicité bien plus élevée que la CI du TEI français. À moins d’un traitement différent dans les autres pays, on serait amené à réduire la CI de la publicité par le commerce et par les autres branches. En revancje, le CT des autres services spécialisés, scientifiques et techniques et services vétérinaires est plus élevé en France que dans les autres pays. L’un dans l’autre les les CT de la publicité et des utres services spécialisés, scientifiques et techniques et services vétérinaires se compensent. Enfin, on pourrait diminer la CI en commerce et réparation de l’automobile (NAF 45) du fait du rehaussement. Mais le CT est de 1,1% comme en Allemagne, ailleurs inférieur à0,5%.

Coefficient technique du « commerce » (NAF 45 à 47) du TES symétrique en 2021  en %

 

 

 

 

 

 

c) Les transports (NAF 49 à 53)

On rappelle que l’ensemble « transports » comprend l’entreposage et les auxiliaires des transports. La structure des transports paraît correctement estimée. Mais la CI en produits transports (NAF 48 à 52) qui est certes inférieure à celle de 4 pays sauf la Pologne : le CT est de 19,6% en France contre en moyenne plus de 25% sauf en pologne (13 %).On peut interpréter cet écart plus comme une sous-traitance plus élevée à l’étranger que comme le traitement différent des marges de transport en France et dans la plupart des pays.

Cet écart de plus de 6 points explique que la part de services soit plus faible : 41,9% contre  près de 50% en Allemagne et en Espagne, 45% en Italie et 55% en Belgqiue. Il fallait relever la CI en entreposage, qui était un peu inférieure de 4 points à celle des 13 pays. La part de la CI de services juridiques et sièges sociaux reste un peu élevée : autour de 6% contre 3% dans les 13 pays mais 6,6% dans le TEI actuel.

Le CT de l’électricité, gaz, vapeur et air conditionné (NAF 35) représente autour de 1% de  dans la plupart des pays.

S’agissant des carburants (cokéfaction-raffinage) (C19), le CT est de 4,1% soit moins qu’en Allemagne (4,6%) et surtout 8% en Pologne mais plus qu’en Italie, Belgique et Espagne. Les données du SDES conduiraient à rehausser la CI en ce produit donc à se rapprocher du CT de l’Allemagne (voir ci-dessus).

 

Coefficient technique des « transports » (NAF 48 à 53) du TES symétrique en 2021  en %

 

Deux sources sont très utiles : les comptes des entreprises publiées dans le rapport de la Commission des comptes des transports et les fiches secteurs de l’Insee. On s’en est inspiré. On rappelle que le tableau suivant est en secteur d’activité alors qu’on a fait un TEI en branche. Surtout le tableau des comptes des transports est élaboré avant les corrections liées au PAC (Passage aux Comptes). En effet, la CI totale des 5 secteurs d’activité des transports (NAF 49 à 53) est de 142,4 Mds dans le rapport des comptes des transports contre 112 Mds dans le TEI en branche. La différence s’explique essentiellement par les codes CC du PAC. Ceci revient à dire qu’on retire près de 26 Mds pour passer de la CI du TEI en branche à la CI du rapport des comptes des transports, le reste autour de 4 Mds étant du à l’écart entre TEI en branche et TEI en secteur d’activité. Du coup, le montant des achats de carburants est assez cohérent entre le rapport des comptes des transports et le TEI qu’on propose.

Compte des entreprises (sociétés non financières et entreprises individuelles) des transports et entreposage (secteur HZ = secteurs 49 à 53) en millionsd’euros en 2017

 

 

 

 

 

 

d) L’hébergement-restauration (NAF 55 à 56)

S’agissant de l’hébergement-restauration, tout semble concorder en se rapprochant à la fois de la structure des autres pays en achat de produits agro-alimentaires et tenant de quelque ssources françaises.  Le CT des produits agro-alimentaires consommés par l’hébergement restauration est de 22,6% en France, à peu près comme en Belgique et en Pologne.

Coefficient technique des « hébergement-restauration » (NAF 55 et 56) du TES symétrique en 2021  en %

 

Dans une étude récente, l’Insee distingue la restauration commerciale et la restauration collective. Les achats de matières premières et autres approvisionnements (produits alimentaires essentiellement) entrant dans la fabrication des repas sont structurellement élevés dans la restauration collective concédée (graphique suivant). Ils représentent 29 % du chiffre d’affaires du secteur en 2018. À titre comparatif, ce poids n’est que de 20 % dans la restauration commerciale, en raison, probablement, d’un moindre recours à des produits déjà transformés. De ce fait, l’économie du secteur de la restauration collective est très sensible au prix des produits alimentaires. À l’inverse, les entreprises de la restauration collective achètent moins de produits finis (2 % du CA contre 10 %) et moins de services, tels que la location de locaux ou de machines ou le recours à l’intérim (21 % contre 25 %). Elles font néanmoins davantage appel à des sous-traitants : 8 % du chiffre d’affaires contre 1 %. On retrouve l’importance de services de location immobilière dans le tableau suivant (qui comprend aussi l’hébergement) ainsi que des services financiers.

Part des consommations intermédiaires dans le chiffre d’affaires en 2018

 

 

 

 

e) Les services d’information et de communications (NAF 58 à 63)

On note une difficulté à établir une structure correcte pour l’ensemble « information-communication » en partie du fait des intra-consommations (sous-traitance et des échanges internes). Le CT de l’intra-consommation des produits de la NAF 58 à 63 (cases uniquement diagonales)est inférieure dans le TEI en France par rapport aux autres pays. qui expliquent des ratios différents avec les autres pays dans le partage « CI de biens / CI de services ». Le TEI français ferait consommer par ces branches trop de biens : le CT de l’industrie est 7,2% contre moins au autour de 5% dans les autres pays (et pas assez de services, y compris construction, 40,4 % contre 45% en moyenne dans les 5 pays : 46%, en Allemagne, 45,5% en Espagne et 45% en Italie). La part des logiciels-bases de données est en effet faible en France par rapport à la moyenne des 13 pays. De même, le CT des services de télécommunications est de 3,9%,  1 point en dessous de la moyenne des autres pays. Trois biens sont consommés plus que dans les autres pays : équipements électriques, machines et équipements n.c.a. meubles et autres produits manufacturés.

Coefficient technique des  services « information-communication » (NAF 58 à 63) du TES symétrique en 2021 

 

Dans la branche programmation, conseil et autres activités informatiques (NAF 62, 63), la fiche secteur de 2017 donne un montant de 9,7 Mds d’euros pour le seul secteur de la NAF 62 (tableau suivant) soit 13% du CA. Le CT de ‘intra consommation est de 9,7% en 2021. De plus la comparaison du TEI actuel avec les TEI des 5 pays donne un CT des produits NAF 62-63 (bases de données) de 23,4% en Allemagne. 26,7% en Belgique, certes le même ratio en Italie qu’en France et 7,8% en Espagne. En proposant un pourcentage plus élevé on ne se rapproche beaucoup de celui des autres pays. Mais ceci il faudrait réduire cette CI par toutes les branches de l’économie.

 

Fiche du secteur 62 (Programmation, conseil et autres activités informatiques) en 2017 en millions d’euros

 

 

Dans le secteur des télécommunications, la sous-traitance ‘études et prestations de services incorporées à la production) est de presque 9 Mds selon les fiches des secteurs 611 et 612. Les achats de consommables, dont consommables photographiques, et de petits matériels électriques sont de 1,7 Mds.

On a retenu comme intra-consommation de la branche NAF 61 un montant de 8,7 Mds contre 8,6 Mds dans le TEI actuel, et 1,5 Mds, comme achats en produits informatiques, électroniques et optiques (NAF 26), toujours en relation avec une diminution des effets-lignes et dans le dernier cas d’une baisse proposée de la CI globale du produit NAF 26.

Fiche du secteur 611 (Télécommunications filaires) en 2017 en millions d’euros

Fiche du secteur 612 (Télécommunications sans fil) en 2017 en millions d’euros

 

 

 

 

 

f) Les services immobiliers (NAF 68)

Cette branche comprend deux sous-branches bien distinctes : les activités immobilières à l’exclusion des loyers imputés et  les loyers imputés des logements occupés par leur propriétaire. La connaissance des CI de la seconde branche est assez médiocre (voir page Ménages et ISBLSM). Celle de la première est de meilleure qualité. Le TEI français de ces deux branches ne  s’écarte pas trop de la moyenne des 5 pays.  Le structures sont toutefois variables selon les pays en particulier le CT du produit construction. Le CT y est de 9,1% en Allemagne  contre 2,3% en France . mais 1,5% en ItalieIl n’y a pas de souci pour l’intra-consommation. On note aussi la bonne estimation de services financiers : 4,7% contre 4,2% en Allemagne. S’agit-il du SIFIM sur les emprunts des ménages pour acheter un logement ?

Coefficient technique des « services du logement » (NAF 68) du TES symétrique en 2021

 

 

 

 

 

g) Activités spécialisées, scientifiques et techniques (NAF 69 à 74)

Les activités spécialisées, scientifiques et techniques consomment à 89% des services en France, en particulier des services juridiques et comptables (NAF 69) et des services des sièges sociaux (NAF 70). L’intra-consommation deces services représente 24%. On note ainsi le poids prédominant des intra-consomamtions, en particulier des services juridiques et comptables; sièges sociaux (NAF 69, 70). À priori tous ces ratios sont dans l’intervalle des autres pays.

Coefficients techniques des « activités spécialisées, scientifiques et techniques hors R&D (NAF 69 à 74) du TES symétrique en 2021

 

 

 

 

 

 

 

 

 

h) Activités de services administratifs et de soutien (NAF 77 à 82)

On n’est pas surpris du ratio élevé des CI du transport ferroviaire et aérien (NAF 49 et 51) par les Services des agences de voyage, des voyagistes et autres services de réservation et services connexes. Y compris les transports, la part des services en France est de 39,8 % dans le TEI français contre 80% dans la moyenne des pays sauf en Pologne : 54%.  Il en va de même pour les dervices d’hébergement et de restauration avecun CT qauzsi nul en France mais de 31,7% en Belgique et en Allemagne, 32,8% en Espagne et autour de 15% en Italie et en Pologne. la France se singularise en ne retenant que la marge des agences de voyage comme production donc en excluant des CI les transports et les services d’hébergement. Ceci interdit toute comaraisons des CT.

Un autre souci se pose dans la branche location (NAF77) où le CT en cokéfaction raffinage estd e 2,1% en France contre une moyenned e 1% dans les autres pays : 0% en Allemagne. La branche 77 location a ainsi un montant anormalement élevé en 2022 en base 2020 de près de 3500 millions qu’on ne retrouve dans aucun autre pays. Il en va de même pour d’autres branches tertiaires. De fait l’écart est énorme entre les CI du C19 par les branches tertiaires et celles du SDES. Il convient de réduire cette CI en affectant une partie au transport et l’autre à l’industrie.  Toutefois une entreprise de location peut elle-même faire le plein de carburant que le ménage ou l’entreprise ne lui ramène pas au plain. Dans ce cas, ils e peut qu’elle comptabilise en CI ce carburant et qu’ils ne soit aps comptabilisé en CFM iu CI des autres branches que la branche N77.

Coefficient technique des  »  Services des agences de voyage, des voyagistes et autres services de réservation et services connexes  » (NAF 79) du TES symétrique en 2021  en %

Coefficient technique de la « location » (NAF 77) du TES symétrique en 2021  en %

 

Le compte des agences de voyage est très particulier. En 2017, leur chiffre d’affaires attient 10,7 milliards d’euros (tableau suivant). Mais la valeur ajoutée est seulement de 1,7 Mds du fait notamment de dépenses professionelles particulières.

Fiche secteur des agences de voyage et voyagistes NAF (791) en 2017 en millions d’euros

 

Les unités légales du secteur réalisent 98 % de leur chiffre d’affaires dans la conception de voyages, la vente de voyages, de vols et d’hébergements. Les autres activités des entreprises du secteur sont l’événementiel, l’hébergement touristique et des fonctions de soutien. Cœur de métier du voyagiste, la conception de voyages génère plus des deux tiers du chiffre d’affaires du secteur (graphique suivant); ces voyages sont vendus à parts égales à d’autres entreprises ou directement au client final. Les 30 % restants concernent la vente de voyages organisés par des tiers, la vente de transports et d’hébergements seuls et quelques activités de billetterie. Les ventes de voyages conçus destinés au client final se partagent équitablement entre voyages à destination de l’Union européenne et voyages en dehors de cette zone.

 

Produits des activités des agences de voyage et des voyagistes (Chiffre d’affaires en %)

 

 

 

 

 

 

i) L’administration (NAF 84)

Dans la branche administration, la part proposée des services est bien estimée. On note la part élevée des transports terrestres (NAF 49)  : le CT est de 1,8%) plus que dans les autres pays (0,6 moyenne%). La CI totale est fixée ainsi que les CI des produits. Elles se trouvent toutes dans l’intervalle des autres pays.

 

Coefficient technique de « l’administation » (NAF 84) du TES symétrique en 2021  en %

 

 

 

 

 

 

 

X – LE TEI DE LA BASE 2020 DANS 14 PAYS PILOTES

1/ Les TEI de 14 pays pilotes en base 2020 année 2021 : structure des CI

L’analyse porte ici sur les pays les plus avancés en matière d’élaboration du TEI. Elle compléte celle du chapitre préccédent en élargissant les compararaisons à d’autres pays mais dans une nomenclature plus agrégée en 21 produits-branches et à partir des TES strandard (TRE dans les autres pays).

On calcule ici la structure des CI pour 21 branches dont l’industrie. Le résultat est sans appel. Aucun des pourcentages de la France ne se trouve en dehors de la fourchette des 13 autres pays sauf la CI du produit administration par les autres services ! Pour un peu ce serait dans l’agricultute (là où les cases sont fixées en France à partir de sources)  que certains ratios sont en dehors de la fourchette (transport, administration) voire quelques autres services ! La CI totale du produit administration est égale à 0 en France, et pas dans la plupart des autres pays.

L’intraconsomation de l’électricité, gaz, vapeur et air conditionné est relativement élevé en France, supérieure à 62% mais elle l’ est encore plus en Autriche et au Royaume-Uni.

L’enquête structure des achats de 2018 de l’Insee vient compléter les travaux depuis la base 2020. D’autres pays comme les États-Unis, le Canada ou la Suède voire l’Ialie pour les produits manufacturés par le secteur administration ont des ratios en dehors de la fourchette des 13 pays. Mieux même le ratio français se trouve parfois dans la moyenne es 14 pays dont la France. Les pays traient la sous-traitance de manière différente (parfois nulle dans les 3 pays précédemment cités comme dans la construction.

Bien entendu les ratios varient selon les pays en fonction de structures de production notamment dans l’énergie (part du nucléaire), les matériaux utilisés en fonction du climat (construction), etc…

On rapelle que le TEI français est en branche pure et que ceux des autres pays sont en secteurs d’activité ou branches d’établissement qui ont des activités secondaires.

tableau 30 TEI OCDE 2021 base 2020

Structure des CI par produits dans la CI totale de l’agriculture en %
Structure des CI par produits dans la CI totale de l’industrie en % 
Structure des CI par produits dans la CI totale de l’électricité, gaz, vapeur et air conditionné en %
Structure des CI par produits dans la CI totale de la construction en %
Structure des CI par produits dans la CI totale du commerce en %
Structure des CI par produits dans la CI totale des transports en %
Structure des CI par produits dans la CI totale des services d’information et de communication en %
Structure des CI par produits dans la CI totale des services professionnels, scientifiques et techniques en %
Structure des CI par produits dans la CI totale des services administratifs et d’assistance en %
Structure des CI par produits dans la CI totale de l’administration en %
Structure des CI par produits dans la CI totale de la santé humaine et d’action sociale en %
Source : OCDE, base 2020 sauf  États-Unis et Canada (base 2017) des comptes nationaux, année 2021,
2/ Les coefficciens techniques dans les 14 pays

Comme les CI de l’industrie sont biens estimées (de même que celles des services par l’industrie) en base 2020 du fait du cadre achat de l’Insee, et que les coefficients techniques des produits industriels et de l’ensemble des  services par les branches tertiaires sont dans la moyenne des autres pays, il n’y a pas grand risque à considérer que le TEI de l’Insee en base 2020 est correct sauf à vérifier quelques CI à l’intérieur des produits / branches tertiaires.

Le coefficient technique élevé des services y compris transports trouve son explication d’abord dans le traitement transports de marchandises en CI en Allemagne et dans d’autres pays (Belgique, R.U.,…) où il n’y a pas de marges de transport. On rappelle que le transport est pris en charge par le producteur d’un bien dans 90 % des cas. Ce n’est donc guère le fait que l’industrie produit 10% de services en Allemagne et 0% en France (branche pure) qui explique en priorité un coefficient technique de services plus élevé en Allemagne mais d’abord le traitement différent des marges de transport. Hors transport le CF est de 0, 4 point supérieur en Allemagne qu’en France contre 1,5 points y compris transport.

Tableau 10 CI PROD 2021 OCDE

Coefficients techniques des principaux produits par l’industrie manufacturière 2021 %

Comme déjà dit, en se référant aux TEI aux prix d’acquisition, il faut dans ces conditions comparer la part des CI de services hors les transport(NAF 49 à 51) pour les branches industrielles. Quand des pays comme la France ou les Pays-Bas ont une vision large des marges de transport, la CI des produits transports est faible (voir tableaux Excel ci-dessous pour les 7 grandes branches industrielles). En revanche la CI des biens industriels est gonflée car les marges augmentent les ressources de ces biens donc leur CI par d’autres branches industrielles.

Bien entendu les marges de transport et le diversification des services sont relativement neutres sur les coefficient techniques des branches tertiaires. D’une part les CI en transport par les branches tertiaires sont d’un montant plus faible car celles-ci ne produisent pas de biens susceptibles d’être transportés. D’autre part les branches tertiaires produisent une part beaucoup faible de biens industriels (à peine 1%)  que les branches industriels produisent des services (parfois 10% comme en Allemagne). Ce qui ne veut pas dire que les branches tertiaires sont mono-activité. Mais leurs productions secondaires sont des services. Donc les comparaisons internationales sont possibles. Et la France se trouve dans la moyenne des autres pays (tableau suivant). Ceci est rassurant car c’est normalement la partie la plus fragile du TEI français s’appuyant sur l’enquête structure des achats de 2018. On le voit en calculant les coefficients techniques en produits industriels et en produits tertiaires par celles-ci.

Coefficients techniques des principaux produits par les branches tertiaires 2022 en %

 

Dans le groupe de branches de services administratifs et de soutien, qui inclut les agences de voyages (NAF 75), la CI de ces transports est gonflée dans les autres pays à tel point que leur part dans la CI totale des branches SRE2 dépasse 6% (moyenne des 13 pays choisis) contre à peine 0,5% en France. De nouveau, on ne peut comparer telle quelle la part de la CI des services dans la CI de cette branche en France et à l’étranger. Mieux vaut comparer la part des services hors ces transports. Dans la branche construction on retrouve l’abscence d’intra consommation aux États-Unis et au Canada.

 

Coefficients techniques de 2 produits spécifiques par 2 branche spécifiques  2022 en %  

 

 

 

 

 

 

Michel Braibant
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BIBLIOGRAPHIE

[1] Actualisation du Tableau des Entrées Intermédiaires (TEI) par la méthode de Minimisation de l’Entropie Croisée (MEC), Amar Seck, https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/2120854/stec106b.pdf

[2] ESPEER Transformation des tableaux Entrées – Sorties (TES) en table des coefficients techniques (IO),  BRGM – 2014 espeer.brgm.fr/spip.php?action=acceder…coefficients_techniques…

[3] http://public.iutenligne.net/economie/simonnet/conjoncture/documents/Leontief.html

[4] analyse des coefficients techniques des produits transports  depuis  1977, M. Braibant, F. Favre http://temis.documentation.developpement-durable.gouv.fr/pj/NS/NS_044_3.pdf

[5] La place de la santé dans l’économie française ; C. Pilarski, A. Bourgeois, 12e colloque de l’Association de Comptabilité Nationale, juin 2008, https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/2572727/imet122_g_Session-5-Modelisation-et-utilisation-des-comptes-nationaux.pdf

6] Enquête Achats des entreprises, 02/03/2019  https://www.insee.fr/fr/metadonnees/source/serie/s1035; lire aussi Questionnaire de l’enquête achats des entreprises 2017 Insee–  https://www.insee.fr/fr/metadonnees/…/Achats2017_questionnaire_Construction.pdf

[7] enquête sur le recours aux services par les entreprises des services et du commerce en 2001, enquête sur les achats de services par l’industrie, Sessi, 2000 et 2005, https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/1373245/indfra07j.pdf

[8] l’enquête du SESSI sur les consommations des services par l’industrie, 1999. (Cette enquête a été reconduite en 2005), https://www.insee.fr/fr/metadonnees/source/serie/s1214

[9] The Role of Services in the New Member States: A Comparative Analysis Based on Input-Output Tables Doris Hanzl-Weiss and Robert Stehrer wiiw Research Report No. 366, November 2010, https://wiiw.ac.at/the-role-of-services-in-the-new-member-states-a-comparative-analysis-based-on-input-output-tables-p-2212.html

[10] Les fiches secteurs de l’Insee, exemple de fiche secteur :Fiche secteur 639 – Autres services d’information, Ésane,  https://www.insee.fr/fr/statistiques/3600922

Tableau entrées-sorties mondial (T.E.S.)